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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 20:20
La Syrie, terrain de prédilection des combattants français
Un membre de la rébellion à Alep le 18 septembre
© AFP

Selon le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, plus de 130 Français combattraient actuellement en Syrie aux côtés des rebelles. Un engagement bien plus fort que sur d’autres terrains comme l’Afghanistan. Analyse.

Par Yona HELAOUA France24 19/09/2013
 
Le chiffre est issu de source officielle, mais est difficile à vérifier. Ils seraient plus de 130 Français ou résidents en France à combattre actuellement en Syrie. L’estimation vient du ministre de l’Intérieur français, Manuel Valls, interrogé jeudi 19 septembre sur France Inter. Par ailleurs, "une cinquantaine sont revenus, une quarantaine sont en zone de transit et une bonne centaine ont déjà, selon nos services de renseignement, montré qu'ils pouvaient se rendre là-bas", a-t-il précisé.
Frédéric Pichon, historien spécialiste de la Syrie, juge pour sa part que ce chiffre n’est "pas surprenant". "Est-ce que la DGSE [service de renseignement extérieur français, NDLR ] a vraiment les moyens de comptabiliser tous ces combattants ?
Le profil de ces combattants est assez similaire, selon le ministre de l’Intérieur : il s’agit "d'individus jeunes", "ayant connu souvent déjà un parcours délinquant", "radicalisés le plus souvent". "C'est un phénomène qui m'inquiète, parce qu'ils représentent, avec leur retour sur notre sol, un danger potentiel", a insisté Manuel Valls. L'affaire Mohamed Merah avait pointé l'incapacité des services français à détecter un terroriste potentiel figurant déjà dans leurs dossiers pour avoir, entre autres, séjourné au Pakistan. Depuis, les autorités redoublent de vigilance. Début septembre, cinq Français ont été arrêtés après le braquage d'un restaurant Quick des Yvelines, dont le butin était semble-t-il destiné à financer un départ pour la Syrie.

"Le djihad à portée de clic"
Selon Frédéric Pichon, internet est l'un des éléments essentiels qui pousse les Français à rejoindre le djihad en Syrie. "C’est le djihad à portée de clic", explique le spécialiste qui observe "une véritable propagande pour ce type d’engagement" en Syrie. La Toile avait déjà joué le même rôle pour attirer les combattants français sur d’autres terrains, comme l’Afghanistan, rappelle-t-il.
Mais selon Manuel Valls, ce qui se passe en Syrie est "un phénomène sans commune mesure avec le nombre de Français qui avaient pu se rendre, par exemple, en Afghanistan ou au Pakistan." Alors pourquoi cette affluence en Syrie plus qu’ailleurs ? Tout simplement pour des raisons géographiques, estime Frédéric Pichon. La Syrie se situe à une distance plus accessible que les terrains asiatiques pour les combattants venant de l’Hexagone.
De plus, le circuit emprunté joue sur "la porosité de la frontière turque", observe le chercheur. Parmi ceux qui tentent leur chance en Syrie, beaucoup profitent de la liberté de circulation offerte par l’espace Schengen jusqu’en Grèce ou en Bulgarie pour rejoindre la Turquie. Sans oublier ceux qui passent par le Liban ou, peu nombreux, ceux qui tentent de se frayer un chemin en Syrie via la Jordanie.

La position de la France, un encouragement
Selon Frédéric Pichon, un autre facteur pourrait expliquer l’affluence des djihadistes français en Syrie : la position de la France vis-à-vis du régime de Bachar al-Assad. "Le ministre des Affaires étrangères a déclaré en 2012 qu’il fallait ‘abattre ce régime’. On peut y voir une certaine forme d’encouragement pour ces combattants", estime l’historien, même si ce n’était absolument pas le but recherché par Paris. "La position de la France peut parfois rencontrer celle des djihadistes", ironise-t-il.
Pourtant, la position diplomatique française n’a rien d’un atout pour ceux qui souhaitent combattre aux côtés des rebelles. "Ils risquent d’être déçus s’ils croient que la rébellion va leur faire un accueil enthousiaste, juge Frédéric Pichon. Il y a une certaine amertume sur le terrain car le soutien de la France n’est pas jugé suffisant. Sans compter le risque que ces combattants se fassent escroquer ou capturer par des bandes rebelles." Des mauvaises rencontres impossibles à prévoir, compte tenu de la complexité grandissante du tissu rebelle où se côtoient laïcs, islamistes et trafiquants.

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6 août 2013 2 06 /08 /août /2013 12:12
Par
Les manifestants marocains bastonnés par les forces de l'ordre 
Les manifestants marocains bastonnés par les forces de l'ordre

Sous la pression de la rue et du retentissement médiatique qu'a eu cette affaire, le souverain marocain a déclaré n'avoir jamais été informé «des crimes abjects pour lesquels l'intéressé a été condamné».

C'est Waterloo pour la diplomatie marocaine. Portée au pinacle, elle a été célébrée en grande pompe à l'occasion du 14e anniversaire de l'accession de Mohammed VI au trône. Les yeux rivés sur l'Algérie et le conflit du Sahara occidental, elle devait faire l'apologie de la politique menée par Mohammed VI. Au point de s'oublier et se laisser aller à accorder la grâce à un ressortissant espagnol pédophile qui a menti sur son passé.
Il serait un espion «ayant travaillé pour le Cesid (ex-CNI) et la CIA dans le cadre du programme américain de protection des officiers irakiens ayant fourni des informations stratégiques pour attaquer le régime de Saddam Hussein en 2003.
Le renseignement américain, en collaboration avec ses homologues espagnols, aurait fourni une couverture à l'espion avant de l'exfiltrer vers le Maroc», rapporte le média marocain Lakome. Un fiasco.
Sous la pression de la rue, de l'indignation des Marocains et du retentissement médiatique qu'a eu cette affaire, le monarque alaouite a déclaré n'avoir jamais été informé des crimes abjects pour lesquels l'intéressé a été condamné.
«Sa Majesté le roi Mohammed VI, que Dieu l'assiste n'a jamais été informé, de quelque manière que ce soit et à aucun moment de la gravité des crimes abjects pour lesquels l'intéressé a été condamné. Il est évident que jamais le Souverain n'aurait consenti à ce que Daniel Galvan Viña puisse arrêter de purger sa peine, au regard de l'atrocité des crimes monstrueux dont il a été reconnu coupable», soutient un communiqué du Palais royal.
Faut-il croire à ce qui s'apparente à un gros mensonge lorsque l'on sait l'énergie développée et les moyens colossaux mis en oeuvre par le Royaume en matière de sécurité, de lobbying et de politique étrangère (pré carré du roi).
A moins qu'ils ne soient destinés qu'à la répression des militants sahraouis et de la question du Sahara occidental uniquement.
Moham- med VI paie cash ses fanfaronnades et ses attaques verbales contre l'Algérie.
Travesties en succès diplomatiques pour la circonstance (lire L'Expression du 27/07/2013). La Berezina. Faut-il y voir la main de Dieu? Cela ressemble en tout cas à un châtiment divin pour celui à qui est conféré le titre de Commandeur des croyants. «Si Mohammed VI était un chef d'Etat élu, son incompétence ou son absence d'éthique lui auraient coûté son poste», souligne le politologue Youssef Bellal, fils de Aziz Bellal, une figure emblématique de la lutte pour l'indépendance du Maroc. Une remarque qui résume à elle seule le geste du roi: la fracture et le traumatisme qu'il a infligés à la société marocaine. Une décision que les Marocains ne sont pas près d'oublier et de pardonner. La rue ne décolère pas. Le mouvement gagne même la classe politique alors que le gouvernement islamiste est resté jusque-là étrangement silencieux. «Il faut reconnaître que la grâce de ce pédophile était une faute...
Les Marocains ont le droit de manifester quand ils ressentent l'humiliation et les forces de l'ordre n'ont pas le droit d'intervenir avec autant de violence» souligne un député marocain.
Après les manifestations qui ont eu lieu à Rabat, Tetouan, Agadir... violemment réprimées par les forces de sécurité, d'autres appels ont été lancés sur les réseaux sociaux pour de nouveaux sit-in à travers le Royaume (les 6 et 7 septembre à Rabat et Casablanca). «Honte au Maroc sur ce coup-là. Comment peut-on libérer un pédophile comme lui et tabasser les manifestants qui s'y opposent?», s'interroge un internaute.
«On s'en fout que le roi soit en colère. C'est dépassé tout cela. C'est nous qui sommes en colère contre lui» écrit, de son côté, El Mehdi... «Je crois que cette semaine constitue un tournant qu'on sous-estime. Quelque chose a profondément changé et on ne s'arrêtera jamais» avertit, de son côté, Larbi...
Un message que devrait méditer Mohammed VI.

 

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24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 20:20

24 juin 2013

Un émirat sous le parapluie de la France. D. R.


Par la voix de son Premier ministre, Hamad ben Jassim al-Thani, le Qatar confirme son rôle criminel, ainsi que celui de l’Arabie Saoudite et de certains pays occidentaux, dans l’action de déstabilisation de la Syrie. Le Qatar forme et arme les islamistes syriens, dans des camps d’entraînement en Jordanie et en Turquie, avec l’aide des services de renseignement américains et français. Cet aveu a été fait, à Doha, devant les ministres des Affaires étrangères du groupe des «amis de la Syrie», appellation donnée aux pays qui aident les groupes terroristes dans ce pays. Hamad Bin Jassim al-Thani n’a pas tout révélé, il n’a rien dit des «décisions secrètes» qui ont été prises lors de cette réunion tenue le samedi 22 juin, mais c’est un secret de Polichinelle, Qatar va continuer ce qu’il n’a cessé de faire, déverser des armes dans une vaine tentative de renverser le rapport de forces sur le terrain en Syrie. Le Qatar et les autres pays pro-terroristes n’ont pas digéré les victoires remportées par l’armée syrienne dans sa contre-offensive, particulièrement dans la ville de Qousseir qui a été libérée de l’emprise des islamistes armés qui l’occupaient. L’urgence donc pour le Qatar et pour les pays occidentaux qui le soutiennent est de changer la situation sur le terrain. C’est pourquoi ils ont décidé de renforcer l’aide en armes qu’ils accordent aux groupes terroristes. Le Qatar confirme son implication dans l’arrivée au pouvoir des islamistes en Tunisie et en Egypte et dans le chaos qui a plongé la Libye dans une impasse sanglante. Il ne fait aucun doute maintenant que son action déstabilisatrice vise non seulement le Sahel mais aussi le Maghreb. Son intervention dans la guerre en Syrie montre jusqu’où ce pays peut aller pour atteindre ses objectifs, au service des pays occidentaux. Par ailleurs, en soutenant l’action terroriste en Syrie, les pays occidentaux et les pays arabes qui les suivent, garantissent l’impunité aux mercenaires islamistes à leur retour dans leurs pays respectifs. C’est ce que révèle, selon le Washington Post, Mohamed Hassan Hamed, qui a dirigé l’action islamiste armée contre Hosni Moubarak en Egypte, jusqu’en 2003. Il a déclaré que les terroristes égyptiens, qui par le passé fuyaient pour se réfugier à l’étranger, peuvent maintenant aller combattre en Syrie en étant assurés qu’ils ne seront pas poursuivis par la justice à leur retour.
Kamel Moulfi

URL de cet article : http://www.algeriepatriotique.com/article/le-premier-ministre-qatari-nous-formons-les-islamistes-armes-syriens-avec-l-aide-de-la-cia-e


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23 juin 2013 7 23 /06 /juin /2013 22:46

WikiStrike  Dimanche 23 juin 2013

 

Des vies et des familles brisées, voilà la réalité vécue par de nombreux Grecs car la crise économique a des conséquences de plus en plus dramatiques sur leur quotidien. Certains parents se voient dans l'obligation d'abandonner leurs enfants dans des orphelinats afin que ceux-ci puissent manger à leur faim.

 

Un bâtiment en briques rouges dans une banlieue riche d'Athènes. Ce foyer accueille des enfants qui ne sont pourtant pas orphelins. Ils sont les victimes oubliées de la crise de l'euro, certainement ceux qui payent le plus lourd fardeau, déposés là par leurs parents qui ne parviennent plus à les nourrir. Ils sont des dizaines dans le même cas, placés dans des orphelinats pour des raisons économiques.

 

D'après cet organisme de bienfaisance, 80 des 100 enfants qui sont logés et nourris y ont été déposés parce que leurs familles ne peuvent plus subvenir à leurs besoins faute de travail. Du coup, la seule solution qui s'offre à eux est de déposer leur progéniture aux organismes de bienfaisance, le coeur brisé, mais l'estomac rempli.

 

Sans le sou


Il faut dire que près d'un tiers des adultes sont au chômage dans le pays, mais même ceux qui ont encore du travail ont du mal à survivre. Les salaires du secteur privé ont chuté de 30% en quatre ans et de nouvelles taxes ont été imposées. Une impasse financière pour de nombreuses familles qui ne peuvent plus acheter de nourriture. D'ailleurs, les cours de gymnastique ne se donnent plus car les élèves sont sous-alimentés et ils sont nombreux à chercher dans les poubelles pour trouver de quoi remplir leur ventre affamé.

"Ces situations sont tellement traumatisantes pour les familles. Nous avions l'habitude d'avoir des gens avec un niveau économique plus faible, mais maintenant nous en voyons arriver d'autres qui ont perdu leur emploi et n'ont nulle part où aller" confie Tania Schiza, travailleuse sociale. "On a pu voir un changement majeur dans la société grecque au cours des trois dernières années", explique Pavlos Salihos, enseignant et psychologue au sein de SOS Village d'Enfants à Vari. "Nous n'avions jamais de cas comme ça auparavant, c'était juste des problèmes sociaux, mais pas d'une telle ampleur".

Survivre

Certains enfants arrivent en si mauvais état qu'ils peuvent à peine parler. D'après une école, un jeune sur six souffre de malnutrition. Un organisme de santé publique estime que les niveaux de sécurité alimentaire en Grèce ont chuté plus bas que ceux de certains pays africains.

 

Les taux de suicide et les problèmes de santé mentale à tout âge ont fortement augmenté au cours des trois dernières années. Pour compliquer les choses, il est de plus en plus difficile pour les organismes de bienfaisance à court d'argent de garder ces centres ouverts.

 

"Les mentalités ont changé et une nouvelle solidarité s'est installée. Mais si cette crise continue encore, comment serons-nous en mesure de prendre soin de tous les Grecs? C'est une question que beaucoup se demandent, en particulier les parents".

 

Source


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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 17:50

WikiStrike jeudi 30 mai 2013

Selon les informations du Financial Times, le Qatar aurait dépensé 3 milliards de dollars pour financer l’armement des rebelles depuis le début du conflit syrien. 

Dès le mois de mai 2011, le Qatar s’était ouvertement opposé au régime de Bachar al-Assad, faisant de son soutien aux islamistes l’une des priorités de sa politique internationale. Rapidement, un réseau de distribution d’armes aux combattants a été organisé depuis le Qatar jusqu’en Syrie, via la Turquie.

Le Financial Times dévoile le coût de ses livraisons : 3 milliards de dollars, citant des sources proches du gouvernement qatari. Une somme qui dépasse de loin celles versées par les autres pays soutenant les rebelles que sont l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis ou encore la France.

Sources : Financial Times / Le Journal du Siècle

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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 12:44

 

J

Il serait difficile d’imaginer conférence de presse plus bizarre.

Quand l’UNICEF, le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance, a récemment averti les journalistes à Jérusalem qu’elle publiait un rapport sur les enfants palestiniens dans le système judiciaire militaire d’Israël, cela a suscité beaucoup d’intérêt.

La question a eu une portée internationale grandissante, particulièrement en Grande-Bretagne où elle a fait l’objet d’un débat parlementaire.

Le ministre des Affaires étrangères, Bob Carr, et son prédécesseur, Kevin Rudd, l’ont abordée avec Israël. Mais quelque chose d’étrange s’est produit.

Au cours des deux dernières années, plusieurs organisations ont été prises à partie pour avoir mis l’accent sur le traitement des enfants palestiniens par Israël.

« Briser le Silence », qui est une organisation de 850 soldats ou anciens soldats israéliens faisant campagne pour que s’améliore en Israël la situation des droits de l’homme, a été prise à partie pour s’être concentrée sur cette question.

Mais pas l’UNICEF.

Après ce nouveau rapport, le ministre israélien des Affaires étrangères a déclaré : « Israël va en étudier les conclusions et s’efforcera de les mettre en œuvre dans le cadre d’une coopération avec l’UNICEF, dont nous apprécions le travail et que nous respectons. Cette année, Israël a rejoint le conseil d’administration de l’UNICEF et nos relations de travail et notre collaboration avec l’organisation sont appréciées par la communauté internationale  ».

Alors, pourquoi l’UNICEF n’a-t-elle pas été prise à partie ?

Il a été évident lors de la conférence de presse de Jérusalem que quelque chose allait de travers. Dans la salle, il y avait 60 chaises, pour seulement une poignée de journalistes.

« Nous avons été limités pour le nombre de journalistes que nous pouvions inviter  » a avoué un officiel de l’UNICEF.

« Vous ne croiriez pas les pressions dont nous avons fait l’objet pour annuler cette initiative » a dit un autre.

Cinq officiels de l’UNICEF ont pris place derrière l’étiquette de leur nom et un micro, puis les caméras de télévision ont été installées. Cela avait l’air d’une véritable conférence de presse.

Le photographe d’Inquirer avait apporté une caméra vidéo pour filmer pour le compte du site de The Australian. Mais le responsable UNICEF pour Jérusalem a fait une annonce : seules, les cinq premières minutes pourront être filmées et aucun officiel ne pourra être cité. Une conférence de presse où vous ne pouvez pas filmer ? ni citer des officiels ?

Jean Gough a commencé à parler. Pendant les cinq premières minutes, elle a loué Israël pour son dialogue au sujet du système par lequel les enfants palestiniens depuis l’âge de 12 ans sont jugés par les militaires israéliens, alors que les enfants juifs dans les colonies voisines sont jugés par des tribunaux civils. « Je tiens à les en remercier  » a-t-elle dit en parlant des Israéliens.

Mais une fois les caméras éteintes, une version totalement différente a été donnée – un officiel a dit que les mauvais traitements contre les enfants palestiniens étaient « généralisés, systématiques et institutionnalisés » ; un autre a raconté comment les enfants palestiniens étaient « tapés, giflés et frappés à coups de pied » par les soldats israéliens.

Il a indiqué qu’on disait parfois aux enfants qu’ils seraient tués ou que des membres de leur famille seraient agressés sexuellement s’ils ne faisaient pas des aveux, en général pour jets de pierres. Un autre a dit qu’il existait un « mode systémique de mauvais traitements et de tortures  ».

Ce n’était pas là simplement une façon de gérer les médias, mais une déformation de la vérité. La version lors des cinq premières minutes était fortement favorable à Israël, mais la version qui a suivi a montré un système atroce dans lequel se trouvaient des enfants arrachés à leurs maisons – généralement la nuit – par des soldats israéliens lourdement armés, des enfants à qui on bandait les yeux, on refusait de l’eau et les cabinets, et qui étaient même placés en isolement jusqu’à un mois. Et alors que l’UNICEF faisait le constat qu’Israël était impliqué dans des actions répondant à sa définition de la torture, le rapport a évité d’utiliser le mot dans ses conclusions.

Une enquête d’Inquirer a suggéré que l’UNICEF avait cédé aux pressions d’Israël ou s’était censurée. Plus nous posions de questions, moins l’UNICEF répondait. Gough n’a pas répondu à certaines questions, nous renvoyant au directeur exécutif de l’UNICEF à New York, Antony Lake.

Mais Lake n’a pas répondu à une seule question, alors qu’il est signataire du rapport. Dans un cercle d’irresponsabilité, son bureau nous a renvoyés à Jérusalem, parce que « c’est un rapport sur les enfants de là-bas, pas un rapport mondial ».

Et le bureau de Lake de déclarer : «  La question est donc close pour le siège, et vous aurez vos réponses de la région ».

Mais le bureau de Jérusalem ne répondra pas à plusieurs questions – de sorte que pour l’un des rapports les plus importants de l’UNICEF, de nombreuses questions sont restées sans réponse.

Il y a des références générales à la torture, mais quand il s’agit d’en arriver à des constats spécifiques le mot disparaît. Le rapport supprime même le mot « torture » quand il cite les articles concernés du droit international et il y substitue celui de « contrainte ».

Par exemple, il déclare : « Dans la majorité des cas, la principale preuve contre l’enfant est son propre aveu, lequel dans la plupart des cas est extorqué sous la contrainte durant l’interrogatoire… bien que de nombreux enfants aient déclaré avoir fourni des aveux à la suite de mauvais traitements, peu ont soulevé cette question devant le tribunal de peur que leurs protestations ne conduisent à des condamnations plus sévères, même si le droit international interdit que des preuves obtenues sous la contrainte soient utilisées par un tribunal. »

Le rapport dit se fonder pour cela sur l’article 15 de la Convention contre la torture – qui se réfère à la torture, pas à la contrainte.

Le rapport énumère les pratiques qui correspondent à « une torture ou des traitements cruels, inhumains ou dégradants, selon le Comité contre la torture  ». Il indique notamment : détention dans des conditions pénibles ; menace, notamment menace de mort ; coup de pied, coup de poing et coup ; usage excessif de la force ; détention au secret ; isolement ; privation sensorielle ; manque de nourriture et d’eau.

Le rapport constate qu’Israël a commis nombre de ces pratiques, mais il n’emploie à aucun moment le mot torture.

Gough a donné à Inquirer différentes raisons pour cela. D’abord, elle a dit que si une seule de ces pratiques était appliquée, elle ne constituait pas une torture. « Nous n’avons pas de preuves suffisantes pour affirmer que toutes ces pratiques ont été mises en œuvre sur un unique enfant » a-t-elle dit. Gough a déclaré que l’UNICEF n’était pas un « mécanisme de plaintes  » et n’avait pas suffisamment de personnel pour enquêter sur les cas individuels.

Selon l’UNICEF, les données probantes du rapport incluent plus de 400 cas documentés de mauvais traitements. Environ 200 ont été fournis par Defence for Children International (DCI), qui a aussi donné à l’UNICEF accès à son rapport Ligotés, yeux bandés et détenus. Les cas dans le rapport de DCI incluent un garçon qui a eu les mains attachées derrière le dos pendant 19 heures ; un autre dont les menottes étaient si serrées que sa chair se décollait ; un autre encore qui dit avoir été frappé dans les testicules et un dont la tête a été projetée contre le mur.

La bizarre conférence de presse de Jérusalem faisait suite à un débat d’un an. En mars de l’année dernière, il a été dit que l’UNICEF ne publierait aucun rapport. Une source a indiqué qu’il y avait du « grabuge massif  » à l’intérieur de l’organisation.

Selon cette source, certains ont fait valoir que ce serait une erreur de ne pas publier le rapport alors que d’autres suggéraient que le rapport pourrait être reporté à l’infini, ce qui repousserait le mécontentement d’Israël.

La source indique qu’une position intermédiaire a été prise – le lancement de la publication se poursuivrait mais le nombre de journalistes invités serait limité pour « calmer tout le monde ». C’est une décision incroyable ; normalement, les organisations recherchent le plus de couverture possible pour leurs rapports.

Gough a reconnu que, durant le processus de l’avant-projet, « nous avons pris l’avis d’avocats israéliens  ».

Est-ce que les avocats israéliens ont vu la mouture définitive ? « Bien sûr  », a dit Gough. « Nous avons eu des discussions à ce sujet. Cela pour s’assurer que nous ayons un dialogue  ».

Gough, pendant ce temps, était promue à la direction du bureau du Nigéria, la deuxième mission la plus importante de l’UNICEF. Interrogée sur son nouveau travail, elle a répondu : « C’est une promotion  ». Mais d’ajouter aussitôt : « Mais pas à cause du rapport ».

* JOHN LYONS est correspondant au Moyen-Orient pour The Australian

Source: Info-Palestine


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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 00:14


oumma.com
le 10 février, 2013 - 12:33

 
 

"Al Jazeera n'est pas une chaîne comme les autres, beaucoup plus qu'un ministère bis " (1) selon l'expression du spécialiste du monde arabe Naoufel Brahimi El Mili. La télé de l'Emir du Qatar n'évoquera jamais par exemple,  la présence dans ce pays de la  plus grande base américaine  en dehors des Etats-Unis, ou encore les relations qu'entretient  la dictature du Qatar avec Israël.   A l'instar de certains médias occidentaux, Al Jazeera est également passée maître  dans l'art de la manipulation. Sa ligne éditoriale est notamment calquée  sur le financement par  le Qatar des  mouvements islamistes.  
Lors de  la diffusion des funérailles de Chokri Belaid,  Al Jazeera s'est livrée à une grossière manipulation dénoncée par la presse tunisienne et algérienne. "Les téléspectateurs ont pu suivre les milliers de Tunisiens qui versaient leur colère sur le parti Ennahda et son leader Rached Ghanouchi. Ce n’était pas le cas sur Al Jazeera, qui diffusait des images montrant des centaines de manifestants brandissant des drapeaux d’Ennahda et qui scandent des slogans contre l’ex-parti de Ben Ali. Si le journaliste d’Al Jazeera commentait bien les funérailles de Chokri Belaïd, les images ont été tirées des archives et concernaient des rassemblements d’Ennahda" rapporte le quotidien  algérien, La Nouvelle République. (...)   Le même journal tunisien  a indiqué : « Pour des circonstances moins importantes, un mariage collectif par exemple, la chaîne Al Jazeera dépêche des équipes pour des diffusions en direct. Ce n’est pas le cas aujourd’hui où elle a préféré reprendre des anciennes images d’une télévision tunisienne. » Ajoutant : « Dans les images d’une télévision tunisienne, on voyait la grande foule de loin,  mais dans les images serrées, Al Jazeera fait appel aux archives pour montrer des personnes brandissant des banderoles d’Ennahdha et anti-RCD. »  Le journal a conclu à ce sujet: « Pire, des sons à la gloire d’Ennahdha et à la chute du régime de Ben Ali, alors que les présents à l’enterrement n’ont cessé d’appeler à la chute du régime actuel avec des slogans hostiles à Ennahdha et aux islamistes », a conclu le média. 
« Al Jazeera en flagrant délit de manipulation médiatique », c’est le titre choisi par une autre journal tunisien qui écrit que « la chaîne satellitaire qatarie a fait, ce vendredi, dans l’excellence. Excellente en matière de manipulation médiatique, bien que tout le monde savait que cette chaîne est passée pro en matière de manipulation au service de sombres agendas politiques internationaux. La prouesse de ce vendredi restera, certainement, dans les annales comme un cas d’école. La chaîne a procédé par un jeu trop grossier de montage vidéo, à la superposition des images de deux manifestations à Tunis. (...)  Al Jazeera s’est permis de superposer la bande sonore de la manifestation pro-Ennahdha, avec des slogans de circonstance, à la bande vidéo de la gigantesque manifestation anti-Ennahdha et celle des funérailles de feu Chokri Bélaïd, qui a connu une affluence humaine record. 
(1) Naoufel Brahimi El Mili, Le printemps arabe : une manipulation, Max Milo, 2012
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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 16:30

Par Ibrahim Naovaf, François Hollande, Politique, intervention, MNLA, кадры, Monde, Touaregs, islamistes, France, Mali

Le chef de l’organisation politique et militaire séparatiste active au Mali a démenti dans une interview accordée à La Voix de la Russie que les Touaregs soutiennent l’opération militaire des l’Armée de l’air française contre les islamistes au Nord du pays.

Abu Bakr al-Ansari, le chef du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), une organisation séparatiste malienne indique que les Touaregs auraient pu agir ensemble avec les troupes françaises, si Paris avait montré sa volonté de coopérer avec eux. Mais cette chance n’a pas été saisie.
« François Hollande a pris une décision hâtive et s’est immiscé dans nos affaires intérieures sans se concerter avec nous ou nos alliés. C’est la raison du changement de notre politique et de notre plan d’action »a déclaré le chef de la MNLA.

La Voix de la Russie : Est-ce que veut dire que vous êtes contre l'intervention militaire de la France ?
Abu Bakr al-Ansari : Nous sommes opposés toute intervention militaire à notre insu, que cela soit la France ou les forces armées des autres pays africains. Notre peuple ne tolère pas que d'autres puissent résoudre nos problèmes par la voie militaire. Nous avons besoin des armes pour lutter contre les extrémistes islamiques à Azawad. Mais nous n’avons pas besoin des troupes étrangères ici.
François Hollande a introduit les troupes françaises dans le pays car il poursuit ses propres objectifs. Sa décision ressemble à celle de Georges W. Bush qui a ordonné d’envahir l’Afghanistan sous un prétexte officiel, mais en le faisant dans son propre but. Le président français va payer pour cette erreur, car il risque de perdre son autorité et son influence en Afrique du Nord et dans le Moyen-Orient.

La Voix de la Russie : Selon vous, que peut-on faire actuellement pour sauver la situation au Mali et éviter les massacres ?
Abu Bakr al-Ansari: Nous avons dès le début mené des négociations avec la France et les Etats-Unis par nos propres moyens. Et nous nous sommes clairement mis d’accord qu’il ne devrait pas y avoir d’intervention étrangère au Mali. Il faut résoudre le problème comme au Kosovo. Le mouvement national albanais a réussi à se mettre d’accord avec les Etats-Unis sur la séparation du Kosovo de la Serbie par les moyens politiques. C’est ainsi que cela devrait être au Mali et nous nous prononçons en faveur de ce scénario.


Le mouvement national pour la libération de l’Azawad se bat depuis des années pour l’autodétermination et l’indépendance du Nord du Mali, une zone qui couvre les régions de Tombouctou, Kidal et Gao. Depuis 2012, ces régions, abandonnées par l’Etat malien se sont retrouvées sous le contrôle de plusieurs groupes armés, dont les Touaregs et les islamistes radicaux, soutenus par des guerriers qui ont combattu en Libye contre Kadhafi en 2011.

 

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 16:51
http://www.tuniscope.com/uploads/images/content/algerie-17082012-1.jpg

Imaginez qu'une bataille navale se déroule le long de la côte atlantique dans le golfe de Gascogne à 5 milles des côtes. Certainement que la préoccupation en France serait majeure.
La presse algérienne commente l'entrée en guerre de la France. 
Rogerblog-de-Roger a réalisé cette revue de presse qui décoiffe et doit interpeller :
L'Algérie a une frontière de 1376 km avec le Mali. Et le moins qu'on puisse dire est que la presse de ce pays commente aigrement l'entrée en guerre de la France chez son voisin. Même si l'Algérie vient de laisser survoler son espace aérien par l'aviation française et ferme ses frontières avec le Mali. Mais le pourra-t-elle ou le voudra-t-elle?

http://maghrebinfo.actu-monde.com/wp-content/uploads/2012/11/frontieres-Algerie-Mali.jpg

"Paris a mis tout le monde devant le fait accompli", commentait en tous cas dimanche 13 janvier le quotidien El Watan.
"L'intervention militaire française au Mali a été baptisée du nom de code Serval. Pour ceux qui ne le savent pas, le serval est un petit félin africain qui a la particularité d'uriner trente fois par heure pour marquer son territoire. Justement..., dit l'éditorial du journal Liberté. "La France a ainsi décidé de faire l'impasse sur les résolutions onusiennes pour partir en guerre contre le terrorisme au Sahel. Toute seule, comme le serval, elle n'a pas résisté à la tentation épidermique de revenir dans son ancien pré carré pour montrer à tout le monde qu'elle est la seule qui connaît le mieux les intérêts des Maliens. Leurs anciens colonisés".
Et le journal de poursuivre: "Quand l'intérêt français est menacé en FrançAfrique, Paris dégaine son costume de gendarme et envoie ses hélicoptères. Protéger les gisements d'uranium du Niger vaut tous les sacrifices de dépenses militaires même en pleine crise économique".
 
Preuve d'une décision purement intéressée, estime L'Expression"la France est bien seule à faire le coup de feu au Mali. Cet isolement de la France contredit l'argument de 'la légalité internationale' avancé par le président français pour justifier son intervention qui a, de toute évidence, été décidée dans la précipitation". 
 
"La France ne chercherait-elle pas à déstabiliser l'Algérie?", estime Le Temps d'Algérie: "Derrière l'enjeu malien, la France coloniale cherche à la punir l'AlgérieCette crise n'est qu'une étape pour l'atteindre in fine, dont le Sud est cerné par l'armée française qui opère en Lybie, en Côte d'Ivoire, au Niger, en Mauritanie, au Tchad et au Mali. La France cherche par les armes à réaliser un rêve colonial" et "la préservation des intérêts de la France dans la région du Sahel".
 
Une position partagée par Le Soir d'Algérie: "l'intervention militaire française au Mali est une des étapes d'un plan visant l'installation de forces étrangères dans la région du Sahel"
 
Seul voix discordante, Le Matin critiquant Alger et sa position  "ni claire ni cohérente" sur la question du Mali et du Sahel.
 
Quels que soient les intérêts en jeu, "l'intervention militaire en cours n'est pas et ne pourra être la panacée à la crise malienne comme le prétendent les partisans maliens et étrangers de la solution militaire", analyse le Quotidien d'Oran.  "Au vu de l'étendue et de la configuration du terrain d'opérations, il ne faut pas en attendre l'éradication totale et définitive de ces groupes armés, d'autant que le tout militaire qui l'inspire ne s'embarrasse nullement de répondre favorablement aux revendications légitimes des populations du nord du Mali et que partagent une grande partie des éléments enrôlés dans les groupes armés qui sévissent dans cette région du Mali", prédisant "l'enlisement dans la guerre" et "la pérennisation de l'état d'insécurité. Les frontières [de l'Algérie] sont si grandes que l'Etat ne peut  contrer  les infiltrations des groupes terroristes et l'afflux des populations à la recherche d'un refuge sur son territoire."

L'Amenokal du Hoggar, chef traditionnel des Touareg algériens, prédit, dans El Watan, que cette "guerre déclarée à nos portes engendrera le chaos" et de"graves répercussions" sur toutes les villes du sud de l'Algérie, comme en témoigne, selon lui, l'arrivée de nombreux réfugiés.

Note personnelle :  Il faut savoir que le fascisme islamique est aussi présent en Mauritanie, au Niger et au Burkina-fasso, tout comme en Algérie. Il faut savoir aussi que tous les états du Sahel ont des frontières fluctuantes héritées du colonialisme français qui avait découpé "son" Afrique pour mieux la mettre sous son joug.

Pour le Mali, la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l'ONU (votée sans veto et à l'unanimité) n'autorisait pas la France à y entrer en guerre. Outre que l'ONU sollicitait le Mali pour y "rétablir l'ordre constitutionnel et l'unité nationale" notamment par des élections présidentielles, elle exigeait que les groupes rebelles maliens du Nord rompent tout lien avec les organisations terroristes islamiques. Elle autorisait aussi la formation des soldats maliens par des techniciens étrangers. Et était prévu l'envoi d'une force militaire internationale formée majoritairement de contingents africains et placée sous un commandement expressément africain, tout "en préservant la population civile". Et jamais, le Conseil de sécurité de l'ONU n'avait entériné le déclenchement soudain d'une offensive dans la partie nord du Mali.

François Hollande, président de la République et chef des armées, seul dans son palais de l'Elysée, s'est arrogé d'autres droits. Comme au meilleur temps de la France et de ses colonies africaines et de la canonnière. Et preuve que l'esprit démocratique n'étouffe pas l'éxécutif français, Jean-Marc Ayrault, son grand chambellan, souhaite un "débat au parlement rapidement mais sans vote" alors que la guerre est déclarée depuis vendredi soir et que la Constitution impose la réunion du Parlement dans les 3 jours du début des combats. Pour autant, les présidents socialistes de l'Assemblée nationale et du Sénat n'ont pas mouftés à cette heure. Ni l'un de ces constitutionnalistes de service dans les téloches et encore moins le Conseil constitutionnel.

Mais lorsqu'on va-t-en guerre, a-t-on le temps de s'emmerder avec des textes régissant la 5e République?
  
 

Enfin pour le débat, les Touaregs, population éclatée en 5 pays et malmenée dans tous:
Touaregs
Populations Population totale 1 300 000 (1994) Populations significatives par régions Niger 700 000 (1994) Mali 400 000 (1994)  Algérie 40 000 (1994)
Burkina Fasso
 
Lybie
160 000 (1994) Autre Région d'origine: Sahara
Langue(s): Tamasheq, Tamajeq, Tamahaq
Religion: Islam
Groupe(s) relié(s): Berbères
 
Tuareg area.png
Carte de répartition


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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 17:48


Par Mathieu Olivier - Jeune Afrique 08/01/2013 à 18h:55 


Une descendante d’esclaves a porté plainte, mardi 8 janvier, contre l’État français pour crime contre l’humanité perpétré à l'encontre de ses grands-parents, affranchis en 1837. Une première pour un descendant direct qui pourrait en appeler beaucoup d’autres.
Interrogé par Le Figaro, le président du Conseil représentatif des associations noires (Cran), Louis-Georges Tin, qui soutient la plaignante, prédit une "pluie de procès".
Elle s’appelle Rosita Destival. Cette Guadeloupéenne restera dans l’histoire comme la première descendante d’esclaves à porter plainte contre l’État français pour crimes contre l’humanité. Les victimes pour lesquelles elle demande réparation : ses arrière-arrière-grands-parents, ayant vécu dans la servitude, jusqu’en 1837, date de leur affranchissement, à 13 ans, selon elle.
Depuis 2001 et la loi Christiane Taubira, du nom de l’actuelle ministre de la Justice française, l’esclavage est en effet considéré comme un crime contre l’humanité. En 2005, plusieurs associations, dont le Mouvement international pour les réparations (MIR), avaient même déjà déposé une plainte devant le tribunal de Fort-de-France.
Cette plainte risque de prendre une tournure politique en France. Le Cran, qui soutient Rosita Destival, espère en effet faire avancer le gouvernement sur une réforme de la Constitution. L’association va ainsi déposer une Question prioritaire de constitutionalité (QPC) afin de demander la modification du décret d’abolition de l’esclavage de 1848.
Des réparations financières… aux États-Unis
En 2005, aux États-Unis, la justice avait estimé que la banque JPMorgan Chase avait construit une partie de son capital sur l’esclavage. A ce titre, l’établissement financier avait été contraint de verser des bourses d’études aux jeunes de ghettos noirs de Chicago.
Il reste en effet toujours problématique puisque, s’il prévoit des réparations, celles-ci sont destinées aux anciens exploitants. « Ce sont les anciens exploitants qui ont demandé une réparation pour compenser le manque à gagner induit par l'abolition de l'esclavage ! On oublie souvent que l'ancienne colonie française d'Haïti a dû payer à la France une rançon jusqu'en 1825. Le pays s'est endetté jusqu'en 1946 pour l'honorer », explique ainsi le président du Conseil représentatif des associations noires (Cran), Louis-Georges Tin, au Figaro. Son association demande donc que le décret soit modifié en faveur de l’indemnisation des descendants d’esclaves.
 
"Morales" ou "financières" ?
Toute la question porte, pour le gouvernement français, sur le mot même de « réparations ». Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, s’était ainsi déclaré « très ouvert » au principe et avait annoncé une réunion interministérielle sur le sujet, avant le 7 novembre. Celle-ci n’a pourtant pas eu lieu.
Le gouvernement semble n'être pas encore très fixé sur la question. Les réparations pourraient ainsi n’être que « morales », selon les mots de la ministre du Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, et ne pas aborder de questions financières. Ce qui risque fort de ne pas plaire au Cran, qui appelle les descendants d’esclaves à faire tomber sur l’État français une « pluie de procès ».
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