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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 18:49

Le rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de réunion pacifique et d’association a épinglé ce vendredi 4 mai à Genève l’Algérie « sur le retour en arrière dans le domaine de la liberté d’association ». « Alors que le printemps arabe invite à un élargissement de la place octroyée à la société civile, il est tout à fait regrettable que l’Algérie se singularise par un retour en arrière dans le domaine de la liberté d’association, en limitant plus rigoureusement le périmètre d’action ou l’accès au financement des associations », a affirmé Maina Kiai dans un communiqué. 

M. Kiai a qualifié de « recul par rapport à la loi 90‑31 de 1990 », la disposition contenue dans la nouvelle loi, adoptée l’automne dernier par le parlement et permettant aux autorités de refuser l’enregistrement d’une association sans recourir au juge. « Cela pose d’autant plus question que la loi prévoit une peine d’emprisonnement et une lourde amende pour quiconque opère au nom d’une association non encore enregistrée ou agréée, suspendue ou dissoute », a‑t‑il précisé.
 
À propose des dispositions stipulant que l’objet et les buts des activités des associations ne devront pas être « contraires aux constantes et aux valeurs nationales » et que toute « ingérence dans les affaires internes du pays » entraîneront la suspension ou la dissolution de l’association concernée, le rapporteur a estimé « que ces dispositions étaient particulièrement vagues et sujettes à des interprétations abusives ». « Elles portent un coup grave à la jouissance du droit à la liberté d’association », a-til ajouté.
 
Selon lui, « les associations constituent un moyen de première importance permettant à la population d’exprimer ses aspirations. Elles doivent pouvoir, et ont même la responsabilité morale, de s’intéresser à la vie politique intérieure de leur propre pays ». Quant à l’interdiction, contenue dans la nouvelle loi, faite aux associations de recevoir des fonds de l’étranger, d’ONG ou d’ambassades « en dehors des relations de coopération dûment établies », M. Kiai a exprimé ses craintes que « que de telles dispositions soient utilisées pour entraver le travail des associations, notamment celles de défense des droits de l’homme ». « L’accès au financement ne devrait pas être strictement restreint »,a-t‑il dit.
 
Le rapporteur des Nations unies a exhorté les autorités algériennes à « prendre pleinement en compte les préoccupations soulevées par les organisations non gouvernementales dans le cadre de cette loi », et a appelé les partis politiques en course pour les élections législatives à « s’engager à réviser la loi sur les associations ». « Les élections législatives, prévues le jeudi 10 mai 2012, doivent répondre aux demandes légitimes de la société civile et faire respecter la liberté d’association », a souligné M. Kiai.
 
En conclusion, M. Kiai a indiqué avoir introduit une demande auprès des autorités algériennes pour se rendre en Algérie. « J’ai sollicité une invitation officielle pour conduire une visite en Algérie et je compte sur une réponse positive à cette demande. Je me tiens dès à présent à l’entière disposition des autorités algériennes pour toute coopération technique dont elles auraient besoin pour s’assurer que la loi sur les associations et son application soient conformes aux standards du droit international ».
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28 avril 2012 6 28 /04 /avril /2012 17:56

 

 

 

 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE CONJOINT

 

ALGÉRIE : Le harcèlement de ceux qui luttent pour les droits de l'Homme doit cesser !

 

Paris - Genève, le 25 avril 2012. L'Observatoire pour la protection des droits de l'Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme s'inquiètent de la détention arbitraire et du harcèlement judiciaire mené contre le défenseur des droits de l'Homme Abdelkader Kherba et, plus généralement, dénoncent le climat de répression judiciaire et administrative entourant l'action des défenseurs des droits de l'homme en Algérie, à l’heure où la campagne électorale pour les élections législatives est en cours.

 

Abdelkader Kherba, membre du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) et de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH), doit être jugé le 26 avril 2012 par le Tribunal de Sidi Mohamed pour « incitation directe à attroupement » en vertu de l’article 100 du Code pénal. M. Kherba est détenu depuis le 18 avril pour avoir assisté et filmé un sit-in organisé dans le cadre d'un mouvement social de protestation des greffiers portant sur les conditions de travail dans le milieu de la justice.

 

Sur décision du procureur, M. Kherba a été inculpé le 19 avril dans le cadre d'une procédure de flagrant délit. Les conditions procédurales sont d'autant plus préoccupantes que son placement en détention provisoire paraît avoir été délibérément prolongé. Cette durée abusive paraît ainsi traduire la volonté des autorités judiciaires d'entraver le libre exercice par M. Kherba de ses activités de défense des droits de l'Homme. De plus, ses avocats n’ont toujours pas eu accès au dossier.

 

En outre, le 24 avril, plusieurs participants de ce même mouvement de protestation qui tentaient de tenir un sit-in devant la présidence de la République ont été brutalement réprimés, causant de nombreux blessés, en particulier des femmes. Plus de 100 personnes ont été arrêtées et retenues jusqu’au soir.

 

Ces faits s'inscrivent, plus largement, dans un climat général de harcèlement judiciaire et administratif entourant l'action de celles et ceux qui revendiquent le respect des droits de l'Homme en Algérie. La liberté de manifestation est régulièrement entravée, en particulier dans la capitale où un dispositif policier encore plus important est déployé en cette période électorale. La participation à un rassemblement ou à une action de tractage vaut une journée au commissariat pour les militants algériens.

 

Ainsi, Hadj Aïssa Abbas et Mohamed Bouamer, représentants de la CNDDC de Laghouat, ont subi un harcèlement judiciaire pendant deux mois avant d’être finalement acquittés le 28 mars dernier. Malika Fallil, présidente du Comité des travailleurs du pré-emploi et filet social, et Tahar Belabès, porte-parole du CNDDC, ont été arrêtés à plusieurs reprises entre janvier et février au cours de rassemblements pacifiques. Plus récemment, le 14 avril, Abdou Bendjoudi, l'un des responsables du Mouvement des jeunes indépendants pour le changement (MJIC), a été agressé par un agent de police et retenu au commissariat de la rue Cavaignac avec 24 militants d’autres organisations, notamment SOS Disparus, parmi lesquels Fatima Yous, Djedjigua Cherguit, Hacene Ferhati et Slimane Hamitouche, à l'occasion d'un rassemblement organisé pour appeler au boycott des élections en raison des pratiques du Gouvernement contraires aux principes démocratiques et de justice sociale. Le 20 avril, cinq membres de l’association Rassemblement action jeunesse (RAJ), dont son président, Abdelouahab Fersaoui, ont été interpellés et interrogés au commissariat alors qu’ils se trouvaient sur la place de la Grande Poste d’Alger pour discuter avec une un journaliste de la situation sociale et économique des jeunes en Algérie, 50 ans après l'indépendance.

 

« Plus d'un an après la levée de l'état d'urgence par un décret du 24 février 2011, la répression à l'encontre des défenseurs des droits économiques et sociaux s'intensifie, signe de la crainte des autorités de voir se lever un mouvement de protestation similaire à ceux qui ont touché plusieurs pays d'Afrique du Nord au cours de l'année 2011 », déclare Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH.

 

« Le décret de levée de l’état d’urgence n’est qu’un faire valoir derrière lequel les entraves à l’exercice des libertés d'association et de réunion ainsi que les violations des droits des défenseurs se sont aggravées », ajoute Gerald Staberock, secrétaire général de l’OMCT. En effet, la nouvelle Loi n°12-06 du 12 janvier 2012 relative aux associations est extrêmement répressive, mettant notamment en place un régime d'autorisation préalable et imposant des restrictions importantes à la vie associative notamment en matière de financement et de coopération avec les organisations internationales. 

 

L'Observatoire et le REMDH dénoncent vivement le harcèlement judiciaire de M. Abdelkader Kherba et demandent sa libération immédiate et sans condition. L'Observatoire et le REMDH demandent en outre aux autorités algériennes de mettre un terme au climat de répression judiciaire et administrative entourant l'action des défenseurs des droits de l'homme en Algérie.

 

« Nos organisations rappellent que les autorités doivent se conformer à tout moment aux dispositions de la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs ainsi qu'aux instruments internationaux et régionaux de protection des droits de l'Homme ratifiés par l'Algérie », conclut Kamel Jendoubi, président du REMDH.

 

Nos organisations demandent, par ailleurs, aux organisations qui ont déployé des observateurs électoraux dans le pays, notamment la Ligue arabe, l’Union africaine, l’Union européenne et les Nations unies, d’appeler les autorités algériennes à mettre un terme aux actes de harcèlement à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme et aux violations des libertés d’expression, de manifestation pacifique et d'association.

 

Contacts:

·          FIDH : Karine Appy / Arthur Manet: +33 1 43 55 25 18

·          OMCT : Delphine Reculeau: +41 22 809 49 39

·          REMDH : Hayet Zeghiche: +32 2 503 06 86



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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 17:52

Par Djamal Benmerad le.brasier@yahoo.fr / http://barricades.over-blog.com/

La chaîne Al Jazeera est, comme aurait dit l’autre, née avec des moustaches, au vu des 100 millions de dollars dont elle fut créditée dès sa naissance, en novembre 1966, à partir du holding Al Jazeera Satellite Network. Al Jazeera est, dit-on, concurrente du géant nord-américain CNN, les téléspectateurs arabes et arabophones étant peu réceptifs à la langue anglaise, maintenus dans l’analphabétisme par leurs régimes respectifs. D’autres sources indiquent que CNN est actionnaire d’Al Jazeera.

Ce ne fut donc pas « la petite chaîne qui monte », comme le proclamait le slogan de M6. Quelques mois après sa naissance, Al Jazeera revendiquait déjà 30 millions de téléspectateurs. Mais dès 2001, et grâce à la retransmission exclusive des vidéos que lui faisait parvenir Ben Laden et les sous-chefs d’Al Qaeda,  son chiffre d’audience augmenta jusqu’à 50 millions de téléspectateurs. L’audimat ne cessera d’augmenter, comme nous le verrons plus loin.

Et pour prouver son allégeance totale à l’establishment étatsunien, elle se prit à donner la parole aux leaders israéliens, sans contradicteur en face.

 

L’Emir du Qatar, Hamad ben Khalifa Al Thani est, bien entendu,  le propriétaire d’Al Jazeera, même s’il se dit que CNN est actionnaire de cette chaîne, ce que nous ne pouvons prouver tant la gestion d’Al Jazeera est pour le moins opaque.

 

Qui est l’émir Hamad ben Khalifa Al Thani ?

 

Il est tout ce que la morale réprouve, mais que les dirigeants occidentaux admettent.

L’émir Hamad ben Khalifa Al Thani, diplômé de l'Académie royale militaire de Sandhurst,  prend le pouvoir à la suite d’un coup d’Etat entrepris contre son propre père, Khalifa ben Hamad Al Thani ?

Depuis son coup d’Etat réussi, le désormais émir du Qatar ne cessera de donner des gages à l’Occident.

Cet irremplaçable allié de l’Occident pervers est le mari  - excusez du peu - de trois épouses qui lui ont donné vingt-quatre enfants, dont 11 garçons et 13 filles. C'est la princesse Mozah qui l'accompagne le plus souvent dans les actes officiels, faisant ainsi figure de princesse consort.

Avec sa première épouse Mariam bint Mohammed Al Thani, il a 2 fils et 6 filles :

  • Mishaal ben Hamad Al Thani
  • Fahd ben Hamad Al Thani
  • Aisha bint Hamad Al Thani
  • Hussah bint Hamad Al Thani
  • Sara bint Hamad Al Thani
  • Rawdah bint Hamad Al Thani
  • Fatima bint Hamad Al Thani
  • Mashael bint Hamad Al Thani

Avec sa deuxième épouse Mozah bint Nasser al-Missned, il a 5 fils et 2 filles :

  • Jassim ben Hamad Al Thani
  • Tamim ben Hamad Al Thani (prince héritier)
  • Joaan ben Hamad Al Thani
  • Khalifa ben Hamad Al Thani
  • Mohammed ben Hamad Al Thani
  • Al-Mayassa bint Hamad Al Thani
  • Hind bint Hamad Al Thani

Avec sa troisième épouse Noora ben Khalid Al Thani, il a 4 fils et 5 filles :

  • Khalid ben Hamad Al Thani
  • Abdullah ben Hamad Al Thani
  • Thani ben Hamad Al Thani
  • Al-Qaqa ben Hamad Al Thani
  • Lulwaa bint Hamad Al Thani
  • Maha bint Hamad Al Thani
  • Dana bint Hamad Al Thani
  • Al-Anood bint Hamad Al Thani
  • Mariam bint Hamad Al Thani

Qu’est Al Jazeera ?

 

Lancée en novembre 1966 par l’Emir du Qatar Hamad ben Khalifa Al Thani, mais sous la direction des frères franco-israéliens - et surtout sionistes - David et Jean Frydman, qui n’avaient aucune expérience des médias, mais qui avaient la « vertu » d’avoir la double nationalité française et israélienne,   la chaîne qatarie Al Jazeera donnait, offrait, à ses débuts, un semblant de neutralité, accordant la parole aux démocrates arabes mais tout en courtisant leurs régimes oppresseurs. Plus tard, les frères Frydman seront les principaux intermédiaires entre les  régimes qatari et israélien jusqu’à l’aboutissement de relations diplomatiques entre les deux pays. Excellente tactique pour séduire un public irrité par la langue de bois des chaînes nationales arabes toutes contrôlées par l’Etat. Mais la soudaine et fulgurante ascension de la chaîne ne survint qu’à la suite de sa diffusion exclusive des messages vidéo de Ben Laden.
Dès lors, elle devint la coqueluche des téléspectateurs arabes  qui, nous l’avons écrit plus haut, n’avaient, à cause de l’analphabétisme régnant, pas accès à des sources d’information différentes, voire contradictoires.
Al Jazeera dut son premier succès mondial en diffusant les cassettes vidéo de Ben Laden. Quelques mois plus tard, les USA lui demandèrent de mettre l’affaire en sourdine, Ben Laden ayant accompli la mission qui fut confiée par ses parrains US. Ce qu’Al Jazeera fit.
Et comme l’appétit vient en mangeant, surtout lorsque cet appétit, ou cette voracité, est entretenu par les pétrodollars, le groupe Al Jazeera lança cinq sites web : trois sites pour la chaîne Al Jazeera (en arabe, en anglais et en bosnien), un pour Al Jazeera Sport, un pour Al Jazeera Documentary Channel et enfin un pour Al Jazeera Training Center.
Le site d'Al Jazeera Children, le plus dangereux de tous parce qu’il s’adresse à des enfants, vient clore, pour le moment, cette hégémonie médiatique mais non moins islamiste.
A la fin de l’année 2002, deux mois après l’agression étatsunienne de l’Irak, le gouvernement US, à travers M. Colin Powell, alors chef d’Etat-major de l’US Army, demanda à l’émir du Qatar d’ « éviter » de couvrir la situation en Irak. Ce qui fut fait : la chaîne demeura étrangement muette sur l’un des guerres majeures du début du 21ème siècle.
Puis vint le moment où il fallait se débarrasser du PDG de la chaîne, Wahd Khanfar, Wikileaks ayant révélé que celui-ci était un agent en service commandé de la CIA.
L’émir du Qatar, le remplaça au poste de directeur général de la chaîne par un cadre de l’industrie gazière qatarie, le cheikh Hamad ben Jassem Al Tahani qui, membre la famille royale qui, bien que n’ayant aucune expérience dans l’audio-visuel, n’en était pas moins conseillé par des experts es islamisme et, surtout, conseillé par les frères David et Jean Frydman.
Dès lors, la chaîne a ouvertement pris position en faveur du camp impérialiste, d’autant qu’elle était pratiquement la seule source d’information pour les masses arabes qui étaient - et demeurent - tenues largement analphabètes par leurs régimes respectifs qui n’avaient aucun avantage à avoir affaire à un peuple cultivé donc capable de rébellion.
Re-dès lors, la machine Al Jazeera fonctionna comme une fusée à deux étages ; le premier consistant à fidéliser son public arabe, le deuxième fut de mettre sur orbite ce même public, en conformité avec les desiderata de l’impérialisme US, d’une part, à recruter ce public dans les rangs islamistes, d’autre part, ces deux objectifs étant convergents. En gros l’islamisme. Tout le monde – ou presque – sait que l’islamisme est a-patriote, son objectif suprême étant l’instauration d’un dans les pays musulmans de ‘ordre islamiste…qui n’a rien à voir avec l’Islam, et que cette idéologie vise, selon de prétendus préceptes de la Charia, y établir un régime capitaliste, sous prétexte que le prophète Mohamed aurait énoncé que « Le commerce est une activité honorable ». La Charia étant écrite par plus de 400 copistes, on se demande laquelle est la plus valable. Mais cette version satisfait pleinement l’ultralibéralisme US.
La première tentative du Qatar fut l’Algérie, où le terrain semblait propice, vu l’expérience islamiste de ce pays qui s’ensuivit à  la situation vécue durant l’année 1989 à 1999, que les algériens appelèrent « La décennie rouge » et qui fit près de 300.000 mots, victimes des Groupes Islamistes Armés (GIA) et autre Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC)..
Al Jazeera tourna donc des scènes d’émeutes algériennes…au Maroc, à l’aide de figurants payés parla le Qatar mais néanmoins encouragés par les plus hautes autorités marocaines, le Palais royal marocain ne dédaignant pas de jouer un mauvais tour de plus à son ennemi héréditaire l’Algérie.
Al Jazeera diffusa en courbe ces « émeutes » en annonçant que de plus importantes émeutes auraient lieu le 17 septembre en cours, en l’année 2011.  Certains sites reprirent cette information sans en vérifier la véracité.
Mais là, la manœuvre du Qatar échoua pour deux raisons essentielles :
1 -Les algériens ne marchèrent pas, conscients que leurs cadets avaient été manipulés durant les fameuses « émeutes populaires » d’octobre 1988 qui firent plus de 400 morts et récupérées par les islamistes.
2 -Deuxièmement, le Qatar, en ce cas, ne faisait que de la surenchère, le régime de Bouteflika étant depuis longtemps entièrement inféodé aux USA.
Mais ce qui distingua le Qatar, ce fut son implication en Libye. Il faut dire, en passant, que l’OCI (Organisation des Pays Islamiques), elle-même sous la coupe des monarchies arabes, donc aux intérêts US, ne fut d’aucun secours au peuple musulman libyen martyrisé.
Après avoir « monté » de soi-disant émeutes en Libye au Maroc à l’aide de figurants marocains relativement bien pays, le Qatar parachuta, deux mois avant « l’insurrection libyenne », 5.000 membres de ses Forces spéciales en Libye, plus précisément dans la région islamiste Cyrénaïque, chargés d’instruire militairement et d’encadrer les militants islamistes très nombreux en cette région - et des tonnes d’armes lourdes et légères, ce qui fit dire à un général algérien, lors d’un colloque tenu au siège du Centre de recherche stratégique et sécuritaire (Crss) d’Algérie, à Ben Aknoun, au mois de mars 2011 : « Qu’on me fasse comprendre comment des manifestants se sont retrouvés dès le début de l'"insurrection" avec des chars ? » (souligné en rouge par nous Dj. B.). Il va sans dire que ce général était au fait des déversements par le Qatar, par voie aérienne, et de l’OTAN, par voie maritime, de l’impressionnante quantité d’armes au profit des « rebelles » libyens.
Au même moment, Al Jazeera diffusait en boucle des scènes d’émeutes en Libye avant même que celles-ci eurent lieu, dûment organisées par les Forces spéciales du Qatar, grâce à ses images tournées au Maroc.
La nouvelle, mais pas la dernière, cible du Qatar est la Syrie déjà à genoux face à Israël, mais qu’on voudrait couchée. Le même scénario d’image d’ « émeutes » syrienne sont tournées au Maroc - pays qui n’a rien à refuser à cet émirat nain au sabre de géant - diffusées à l’attention des masses majoritairement crédules arabes.
Al Jazeera devrait, pour les droits-de-l’hommistes internationaux - qui s’égosillent à chaque fois que Washington les actionne - être mise en tant que groupe terroriste sur les listes d’organisations internationales et régionales…Mais Washington n’en a pas donné, et n’en donnera jamais,  l’ordre. On n’agit pas contre ses intérêts vitaux.


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12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 19:41

 Par Djamal Benmerad le.brasier@yahoo.fr / http://barricades.over-blog.com/

La chaîne Al Jazeera est, comme aurait dit l’autre, née avec des moustaches, au vu des 100 millions de dollars dont elle fut créditée dès sa naissance, en novembre 1966, à partir du holding Al Jazeera Satellite Network. Al Jazeera est, dit-on, concurrente du géant nord-américain CNN, les téléspectateurs arabes et arabophones étant peu réceptifs à la langue anglaise, maintenus dans l’analphabétisme par leurs régimes respectifs. D’autres sources indiquent que CNN est actionnaire d’Al Jazeera.

Ce ne fut donc pas « la petite chaîne qui monte », comme le proclamait le slogan de M6. Quelques mois après sa naissance, Al Jazeera revendiquait déjà 30 millions de téléspectateurs. Mais dès 2001, et grâce à la retransmission exclusive des vidéos que lui faisait parvenir Ben Laden et les sous-chefs d’Al Qaeda,  son chiffre d’audience augmenta jusqu’à 50 millions de téléspectateurs. L’audimat ne cessera d’augmenter, comme nous le verrons plus loin.

Et pour prouver son allégeance totale à l’establishment étatsunien, elle se prit à donner la parole aux leaders israéliens, sans contradicteur en face.

 

L’Emir du Qatar, Hamad ben Khalifa Al Thani est, bien entendu,  le propriétaire d’Al Jazeera, même s’il se dit que CNN est actionnaire de cette chaîne, ce que nous ne pouvons prouver tant la gestion d’Al Jazeera est pour le moins opaque.

 

Qui est l’émir Hamad ben Khalifa Al Thani ?

 

Il est tout ce que la morale réprouve, mais que les dirigeants occidentaux admettent.

L’émir Hamad ben Khalifa Al Thani, diplômé de l'Académie royale militaire de Sandhurst,  prend le pouvoir à la suite d’un coup d’Etat entrepris contre son propre père, Khalifa ben Hamad Al Thani ?

Depuis son coup d’Etat réussi, le désormais émir du Qatar ne cessera de donner des gages à l’Occident.

Cet irremplaçable allié de l’Occident pervers est le mari  - excusez du peu - de trois épouses qui lui ont donné vingt-quatre enfants, dont 11 garçons et 13 filles. C'est la princesse Mozah qui l'accompagne le plus souvent dans les actes officiels, faisant ainsi figure de princesse consort.

Avec sa première épouse Mariam bint Mohammed Al Thani, il a 2 fils et 6 filles :

  • Mishaal ben Hamad Al Thani
  • Fahd ben Hamad Al Thani
  • Aisha bint Hamad Al Thani
  • Hussah bint Hamad Al Thani
  • Sara bint Hamad Al Thani
  • Rawdah bint Hamad Al Thani
  • Fatima bint Hamad Al Thani
  • Mashael bint Hamad Al Thani

Avec sa deuxième épouse Mozah bint Nasser al-Missned, il a 5 fils et 2 filles :

  • Jassim ben Hamad Al Thani
  • Tamim ben Hamad Al Thani (prince héritier)
  • Joaan ben Hamad Al Thani
  • Khalifa ben Hamad Al Thani
  • Mohammed ben Hamad Al Thani
  • Al-Mayassa bint Hamad Al Thani
  • Hind bint Hamad Al Thani

Avec sa troisième épouse Noora ben Khalid Al Thani, il a 4 fils et 5 filles :

  • Khalid ben Hamad Al Thani
  • Abdullah ben Hamad Al Thani
  • Thani ben Hamad Al Thani
  • Al-Qaqa ben Hamad Al Thani
  • Lulwaa bint Hamad Al Thani
  • Maha bint Hamad Al Thani
  • Dana bint Hamad Al Thani
  • Al-Anood bint Hamad Al Thani
  • Mariam bint Hamad Al Thani

Qu’est Al Jazeera ?

 

Lancée en novembre 1966 par l’Emir du Qatar Hamad ben Khalifa Al Thani, mais sous la direction des frères franco-israéliens - et surtout sionistes - David et Jean Frydman, qui n’avaient aucune expérience des médias, mais qui avaient la « vertu » d’avoir la double nationalité française et israélienne,   la chaîne qatarie Al Jazeera donnait, offrait, à ses débuts, un semblant de neutralité, accordant la parole aux démocrates arabes mais tout en courtisant leurs régimes oppresseurs. Plus tard, les frères Frydman seront les principaux intermédiaires entre les  régimes qatari et israélien jusqu’à l’aboutissement de relations diplomatiques entre les deux pays. Excellente tactique pour séduire un public irrité par la langue de bois des chaînes nationales arabes toutes contrôlées par l’Etat. Mais la soudaine et fulgurante ascension de la chaîne ne survint qu’à la suite de sa diffusion exclusive des messages vidéo de Ben Laden.
Dès lors, elle devint la coqueluche des téléspectateurs arabes  qui, nous l’avons écrit plus haut, n’avaient, à cause de l’analphabétisme régnant, pas accès à des sources d’information différentes, voire contradictoires.
Al Jazeera dut son premier succès mondial en diffusant les cassettes vidéo de Ben Laden. Quelques mois plus tard, les USA lui demandèrent de mettre l’affaire en sourdine, Ben Laden ayant accompli la mission qui fut confiée par ses parrains US. Ce qu’Al Jazeera fit.
Et comme l’appétit vient en mangeant, surtout lorsque cet appétit, ou cette voracité, est entretenu par les pétrodollars, le groupe Al Jazeera lança cinq sites web : trois sites pour la chaîne Al Jazeera (en arabe, en anglais et en bosnien), un pour Al Jazeera Sport, un pour Al Jazeera Documentary Channel et enfin un pour Al Jazeera Training Center.
Le site d'Al Jazeera Children, le plus dangereux de tous parce qu’il s’adresse à des enfants, vient clore, pour le moment, cette hégémonie médiatique mais non moins islamiste.
A la fin de l’année 2002, deux mois après l’agression étatsunienne de l’Irak, le gouvernement US, à travers M. Colin Powell, alors chef d’Etat-major de l’US Army, demanda à l’émir du Qatar d’ « éviter » de couvrir la situation en Irak. Ce qui fut fait : la chaîne demeura étrangement muette sur l’un des guerres majeures du début du 21ème siècle.
Puis vint le moment où il fallait se débarrasser du PDG de la chaîne, Wahd Khanfar, Wilikeas ayant révélé que celui-ci était un agent en service commandé de la CIA.
L’émir du Qatar, le remplaça au poste de directeur général de la chaîne par un cadre de l’industrie gazière qatarie, le cheikh Hamad ben Jassem Al Tahani qui, membre la famille royale qui, bien que n’ayant aucune expérience dans l’audio-visuel, n’en était pas moins conseillé par des experts es islamisme et, surtout, conseillé par les frères David et Jean Frydman.
Dès lors, la chaîne a ouvertement pris position en faveur du camp impérialiste, d’autant qu’elle était pratiquement la seule source d’information pour les masses arabes qui étaient - et demeurent - tenues largement analphabètes par leurs régimes respectifs qui n’avaient aucun avantage à avoir affaire à un peuple cultivé donc capable de rébellion.
Re-dès lors, la machine Al Jazeera fonctionna comme une fusée à deux étages ; le premier consistant à fidéliser son public arabe, le deuxième fut de mettre sur orbite ce même public, en conformité avec les desiderata de l’impérialisme US, d’une part, à recruter ce public dans les rangs islamistes, d’autre part, ces deux objectifs étant convergents. En gros l’islamisme. Tout le monde – ou presque – sait que l’islamisme est a-patriote, son objectif suprême étant l’instauration d’un dans les pays musulmans de ‘ordre islamiste…qui n’a rien à voir avec l’Islam, et que cette idéologie vise, selon de prétendus préceptes de la Charia, y établir un régime capitaliste, sous prétexte que le prophète Mohamed aurait énoncé que « Le commerce est une activité honorable ». La Charia étant écrite par plus de 400 copistes, on se demande laquelle est la plus valable. Mais cette version satisfait pleinement l’ultralibéralisme US.
La première tentative du Qatar fut l’Algérie, où le terrain semblait propice, vu l’expérience islamiste de ce pays qui s’ensuivit à  la situation vécue durant l’année 1989 à 1999, que les algériens appelèrent « La décennie rouge » et qui fit près de 300.000 mots, victimes des Groupes Islamistes Armés (GIA) et autre Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC)..
Al Jazeera tourna donc des scènes d’émeutes algériennes…au Maroc, à l’aide de figurants payés parla le Qatar mais néanmoins encouragés par les plus hautes autorités marocaines, le Palais royal marocain ne dédaignant pas de jouer un mauvais tour de plus à son ennemi héréditaire l’Algérie.
Al Jazeera diffusa en courbe ces « émeutes » en annonçant que de plus importantes émeutes auraient lieu le 17 septembre en cours, en l’année 2011.  Certains sites reprirent cette information sans en vérifier la véracité.
Mais là, la manœuvre du Qatar échoua pour deux raisons essentielles :
1 -Les algériens ne marchèrent pas, conscients que leurs cadets avaient été manipulés durant les fameuses « émeutes populaires » d’octobre 1988 qui firent plus de 400 morts et récupérées par les islamistes.
2 -Deuxièmement, le Qatar, en ce cas, ne faisait que de la surenchère, le régime de Bouteflika étant depuis longtemps entièrement inféodé aux USA.
Mais ce qui distingua le Qatar, ce fut son implication en Libye. Il faut dire, en passant, que l’OCI (Organisation des Pays Islamiques), elle-même sous la coupe des monarchies arabes, donc aux intérêts US, ne fut d’aucun secours au peuple musulman libyen martyrisé.
Après avoir « monté » de soi-disant émeutes en Libye au Maroc à l’aide de figurants marocains relativement bien pays, le Qatar parachuta, deux mois avant « l’insurrection libyenne », 5.000 membres de ses Forces spéciales en Libye, plus précisément dans la région islamiste Cyrénaïque, chargés d’instruire militairement et d’encadrer les militants islamistes très nombreux en cette région - et des tonnes d’armes lourdes et légères, ce qui fit dire à un général algérien, lors d’un colloque tenu au siège du Centre de recherche stratégique et sécuritaire (Crss) d’Algérie, à Ben Aknoun, au mois de mars 2011 : « Qu’on me fasse comprendre comment des manifestants se sont retrouvés dès le début de l'"insurrection" avec des chars ? » (souligné en rouge par nous Dj. B.). Il va sans dire que ce général était au fait des déversements par le Qatar, par voie aérienne, et de l’OTAN, par voie maritime, de l’impressionnante quantité d’armes au profit des « rebelles » libyens.
Au même moment, Al Jazeera diffusait en boucle des scènes d’émeutes en Libye avant même que celles-ci eurent lieu, dûment organisées par les Forces spéciales du Qatar, grâce à ses images tournées au Maroc.
La nouvelle, mais pas la dernière, cible du Qatar est la Syrie déjà à genoux face à Israël, mais qu’on voudrait couchée. Le même scénario d’image d’ « émeutes » syrienne sont tournées au Maroc - pays qui n’a rien à refuser à cet émirat nain au sabre de géant - diffusées à l’attention des masses majoritairement crédules arabes.
Al Jazeera devrait, pour les droits-de-l’hommistes internationaux - qui s’égosillent à chaque fois que Washington les actionne - être mise en tant que groupe terroriste sur les listes d’organisations internationales et régionales…Mais Washington n’en a pas donné, et n’en donnera jamais,  l’ordre. On n’agit pas contre ses intérêts vitaux.


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7 avril 2012 6 07 /04 /avril /2012 00:46
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 Humoriste, comédien, écrivain.

C’est un jeune homme de 78 ans. Il est né dans l’Algérie française, n’a jamais vécu la guerre d’indépendance et revendique tout haut son «algérianité». Humoriste, éditorialiste, dramaturge, écrivain, comédien et humaniste, il s’appelle Guy Bedos et revient sur ses Mémoires d’outre-mère.


Par Samir Arfjoum

-On vous a rarement vu dans un film dont le décor était l’Algérie ?

J’ai eu plusieurs projets de films en Algérie et rien ne s’est fait. D’abord un film personnel sur une fille violée à l’âge de 11 ans. Un film qui m’était cher. Tout était compliqué pour la fabrication de ce film. Actuellement, je travaille sur l’adaptation du roman de Roland Bacri, Le Beau Temps perdu (1978), une belle histoire, un journaliste qui revient dans son pays qui l’a vu naître. Ce serait un film qui ne serait pas défavorable à l’Algérie d’aujourd’hui, à son peuple et qui ne traînerait pas derrière lui le slogan «Algérie française». Dans ce film, il y aurait une belle amitié entre ce journaliste et un chauffeur de taxi qui pourrait être interprété par Mohamed Fellag. Mais je ne sais pas si ce film se fera.

-Quand vous évoquez l’Algérie, vous n’en parlez pas avec nostalgie comme peuvent le faire certains artistes...

Sachez que les idées que j’ai actuellement, je les avais déjà à l’âge de 15 ans. J’ai eu de la chance, étant gosse, d’avoir rencontré une femme admirable du côté de Kouba qui m’a appris à écrire, à lire, à compter et les droits de l’homme. J’avais 7 ans. Elle s’appelait Finouche. Puis la première fois où j’ai dû résister face à un gouvernement que je ne supportais pas, ce fut face au mari de ma mère, mon beau-père, raciste et antisémite, un ancien ouvrier devenu patron, et qui tenait une scierie. Je me souviens d’un de ses employés, se coupant malencontreusement deux doigts. Je vois ça, affolé, ne sachant plus où me mettre. Je vois aussi son contremaître et le patron, mon beau-père, le sermonner. Pas un seul mot de compassion.

Tout cela fut un grand service que m’ont rendu mes parents et qui m’aidèrent, malgré eux, à prendre position. Ma mère, par exemple, était la fille d’un type bien, proviseur du lycée où Camus avait fait une partie de ses études. J’entendais des phrases sortir de la bouche de ma mère et/ou de mon beau-père qui furent fondatrices pour mon initiation personnelle. Je me souviens d’un affrontement entre Juifs et Arabes d’Algérie, et de ma mère nous dire : «Qu’ils s’entretuent, cela fera toujours ça de moins.» Voir ça était plus important pour moi que de lire Karl Marx ! Plus tard, quand je suis devenu comédien, je me suis servi de ce métier pour effectuer mon premier engagement, la lutte contre le racisme quel qu’il soit. Et c’est devenu obsessionnel chez moi !

-Depuis que vous êtes parti de votre pays natal, il y a eu des retours ?

Pour la mort de mon père, je suis revenu en Algérie. Je devais avoir 20 et quelques années, c’était pendant la guerre. Je me souviens d’un acte d’héroïsme teinté d’humour, me baladant dans La Casbah, vêtu d’une petite chemise rose, cherchant à acheter un kilo de tomates. J’étais tout seul ! C’était un défi, car je voulais prouver à mon entourage que ce n’était pas une fatalité de se faire assassiner par les Arabes si on allait dans leur quartier. J’avais besoin d’accomplir mon acte de bravoure, car je me promenais avec un sentiment de honte vis-à-vis de ceux de ma génération. Puis, je suis retourné en Algérie dans les années 1980 pour faire un film avec Mireille Dumas, un documentaire dans lequel je revenais dans ma région avec mon fils, à Annaba (Le Passé retrouvé : Guy Bedos en Algérie, 1988). Je voulais montrer à mon enfant d’où je venais, un témoignage de ce que j’avais vécu. Les gens étaient contents de me voir et c’était réciproque. Quand je suis arrivé à Constantine, je me suis couché et j’ai embrassé la terre. Je suis profondément natif d’Algérie. Puis beaucoup plus tard, en 2005, j’ai écrit un livre qui s’appelait Mémoires d’outre-mère et dont on m’a rapporté tout le bien qu’en pensait Abdelaziz Bouteflika !

-Et si demain, vous deviez revenir ?

Si demain je vais sur Alger, je crains qu’un envoyé du gouvernement vienne me chercher, qu’on me «récupère». Je ne veux pas d’une photo officielle, plutôt officieuse avec le peuple. Sachez aussi que mon plus vieil ami d’enfance est un avocat algérien de Annaba et parfois, je crains pour sa vie compte tenu du fait qu’il n’aime pas l’Algérie d’aujourd’hui et qu’il le fait savoir. Très souvent, il vient me voir et me ramène des nouvelles du pays. Quand je me souviens de lui, je pense au fait qu’il était le seul Arabe de mon école et c’est avec lui que je me suis lié à vie. Je me revendique comme Algérien. Ma légion d’honneur, c’est quand un chauffeur de taxi algérien m’a dit un jour : «Vous êtes comme moi, Maghrébin» et je l’ai remercié. Je ne suis pas dans la mélancolie d’une Algérie française, je suis beaucoup plus proche d’un Camus que d’Enrico Macias. Je prends le risque de déplaire en disant ça, mais je ne changerai rien d’un iota. J’ai toujours agi ainsi, et ce, depuis mon enfance. Je n’ai pas encore tué l’enfant qui est en moi, malgré mon âge avancé. Je suis fier de porter mon enfance algérienne et si l’Algérie avait été différente de ce qu’elle est devenue, ce ne serait pas en Corse que j’aurais eu une maison, mais à Tipasa, près de mon ami Albert Camus. Mais l’histoire en a décidé autrement. Je suis un Méditerranéen inguérissable.

-Lorsque la guerre de Libération éclate en 1954, vous vous trouvez déjà à Paris. Que se passe-t-il dans votre vie ? Comment vivez-vous cette période historiquement forte ?

D’abord, quand je suis venu sur Paris, j’étais encore adolescent et je peux vous assurer que cela n’a pas été facile. On parle toujours du ciel bleu d’Algérie… Moi, je suis fâché avec celui de Paris. Il m’arrive encore, durant les hivers parisiens, de me retourner chez moi, quand je prends mon petit-déjeuner, pour ne pas à subir ce truc grisâtre. Quand la guerre éclate, je suis mobilisé. J’ai été incarcéré au Fort de Vincennes où j’ai effectué mes classes. A l’époque, j’étais déjà marié et père de famille. Et je fus finalement réformé pour maladie mentale. Je me souviens d’une conversation entre deux médecins, l’un voulant me jeter au gnouf (prison militaire), l’autre insistant sur le fait qu’il fallait me libérer au cas où j’aurais contaminé mes camarades. J’étais comédien et je devenais une maladie. J’ai le soupçon de n’avoir pas vraiment triché, surtout quand je découvre l’un des adages de cet endroit qui disait : «La discipline est la principale force des Armées».

Je n’obéis à personne, ni à un homme politique ni même à un metteur en scène. Je veux être séduit. Je suis un réfractaire même si je suis très vivable ! Je lutte contre tout esprit de hiérarchie. Tout cela me ramène à mon beau-père. Je lui dois beaucoup, même de m’avoir fait échapper à la véritable explosion qui s’est traduite par la guerre d’Algérie. J’étais très heureux d’avoir échappé à cette guerre, car je ne voulais pas me retrouver dans la position de tueur. Le fait de mourir n’était rien comparé à celui d’enlever la vie. Ma mort ? Mektoub ! Je me suis construit finalement à l’inverse de ce à quoi j’avais assisté, de ce que j’avais subi. Longtemps, j’ai pensé à tous ces p’tit gars qui effectuaient leur classe et qui sont partis en Algérie. Ils n’avaient aucun lien avec ce pays, ils devaient juste défendre la France.

-Ce que vous dites renvoie à ce film de Jacques Rozier, Adieu Philippine, qui mettait en scène un futur appelé avant son départ pour Alger...

Exactement ! Tous ces gens arrivaient sur Alger, le port était beau et puis ensuite, ce fut l’enfer… des deux côtés. Cette guerre aura été une véritable saloperie ! A Paris, la vie n’était pas si simple compte tenu que j’avais été réfractaire à cette guerre. On m’en a beaucoup voulu à l’époque. Finalement, les Occidentaux en général n’ont pas de leçon à donner aux Orientaux.

-Aujourd’hui, l’Algérie fête le cinquantième anniversaire de son indépendance. Vous avez toujours suivi ce qui s’ést déroulé depuis 1962 ?

Toujours ! Même pendant les années 1990. Je me souviens d’amis algériens exilés qui ne voulaient plus revenir en Agérie. J’ai suivi tout ça. Puis, quand les différentes révolutions sont arrivées, les fameux «printemps arabes», j’ai tout de suite songé à l’Algérie et à ce qu’elle pouvait faire. Après en avoir discuté avec mon entourage, car il est primordial pour moi de m’informer, j’en ai déduit que 1988 était encore ancré dans les mémoires et surtout il m’était difficile d’identifier contre qui les Algériens devaient se révolter. Contre qui ? En Tunisie, il y avait Ben Ali, en Libye, El Gueddafi, en Egypte, Moubarak… En Algérie, j’ai l’impression que c’est encore confus ! Je ne l’invente pas, des amis algériens me le disent ! En somme, je reste en deuil de mon pays natal !

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 22:04

La position officielle et stratégique de l’Algérie sur le conflit de l’Azawad est intenable, inexplicable, injustifiable.


 

Par Saad Lounès  Le Matin DZ

Depuis 40 ans, les diplomates algériens ont focalisé le Maghreb, l’Afrique et le monde entier sur "le principe du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui". Pourquoi donc ne pas l’affirmer aussi clairement et avec force pour le peuple touareg ? Pourquoi "l’intégrité territoriale" du Mali serait-elle plus "sacrée" que celle du Maroc ?

Rappelons que l’Algérie a déjà appliqué ce principe d’autodétermination en jouant le rôle de facilitateur pour l’indépendance de l’Erythrée (121.000 km² et 5 millions d’habitants), séparée de l’Ethiopie en 1993. Elle a également approuvé la scission du Soudan en deux Etats en été 2011. Ces deux exemples signifient que l’Afrique a cassé le tabou dogmatique sur "l’intangibilité des frontières africaines héritées du colonialisme", énoncé par la Charte de l’OUA à Addis-Abeba en 1963.


Un siècle de rébellion touarègue

Bien avant la création de l’Etat malien, le FLN était déjà en première ligne sur le front de la rébellion touarègue contre l’occupant colonial, entamée au début du siècle. Les moudjahidines avaient installé des bases de formation à Kidal et Gao Le.FLN avait même organisé des collectes de fonds de soutien au FLN, auprès des tribus nomades, de Gao à Tombouctou.

C’est depuis Kidal qu’Ahmed Draia et ses troupes sont entrés à Tamanrasset, à la proclamation de l’indépendance en 1962, pour hisser le drapeau algérien dans les casernes libérées par les Français. Le problème de l’Azawad est un problème de décolonisation au même titre que celui du Sahara Occidental. La France coloniale avait rejeté la revendication d’indépendance des Touaregs qui refusaient d’intégrer leurs territoires à la Fédération du Mali, ainsi qu’à l’Etat du Niger.

Les chefs des tribus touaregs avaient dénoncé cette nouvelle colonisation par des Etats factices en écrivant au général De Gaulle en 1958. Ils commencèrent à s’armer et se révolter dès 1961. Une première insurrection eut lieu en 1962-1964. Les Touaregs subirent une terrible répression qui décima même leurs cheptels et les paralysa durant trente ans. D’autres rébellions d’envergure ont failli aboutir, en 1990-1992, 1994-1995, et 2006. Mais l’Algérie est toujours intervenue pour imposer un cessez-le-feu et conclure des accords qui n’ont jamais été respectés par Bamako.

Depuis le 17 janvier, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) mène une grande offensive, bien décidé cette fois à obtenir l’indépendance. Le président malien, Amadou Toumani Touré, a reconnu sur RFI, le caractère insoluble du problème touareg. Il affirme qu’il se tient "prêt à partir" en dépit de la situation qui prévaut dans le nord du pays: "Cela fait 50 ans que le problème du Nord existe. Nos aînés l’ont géré; nous le gérons et nos cadets continueront à le gérer. Ce problème ne finira pas demain."

La diplomatie algérienne, au lieu d’affirmer ses principes, adhère au diktat de la diplomatie française, qui traite l’Algérie comme un "sous-traitant" de la pérennité de sa politique coloniale. Le ministre français de la coopération, Henry De Raincourt, est venu à Alger affirmer son refus de l’autodétermination des Touaregs: "Nous soutenons la pérennité du processus engagé le 2 février dernier en Algérie entre le gouvernement malien et les Touaregs pour l’examen des moyens de parvenir à un accord dans le cadre de la sauvegarde de la sécurité et l’unité territoriale et la souveraineté du Mali".

 

Les intérêts stratégiques de l’Algérie

Sans la retenue que leur impose implicitement la position officielle algérienne, les rebelles sont capables d’aller jusqu’à Bamako. Ce statu quo du problème touareg ne peut plus durer et ne sert pas les intérêts de l’Algérie qui supporte depuis 50 ans à grands frais une aide humanitaire, un afflux permanent de réfugiés et d’émigrés clandestins, la contrebande de carburant, les trafics de drogue, d’armes, de cigarettes,…

A tout cela s’est ajouté une insécurité chronique et meurtrière qui s’est introduit et répandue dans tout le Sahara, au point d’anéantir une activité touristique prometteuse à gros potentiel dans le Hoggar, le Tassili et l’Ahnet. Ce qui doit maintenant inquiéter très sérieusement les décideurs algériens est la lourde menace qui pèse sur la quiétude de l’industrie pétrolière qui a commencé à se développer dans le Grand Sud.

Le champ gazier d’In Salah est déjà en activité. Les champs de Reggane, Timimoun et Adrar vont bientôt être lancés. De nouvelles découvertes importantes sont à prévoir jusqu’aux frontières maliennes et nigériennes. Un grand pôle industriel gazier et pétrolier va se développer dans cette région.

La peur d’une "contagion d’indépendance" qui obsédait des dirigeants algériens à propos du Sahara n’a pas lieu d’être. Après des décennies d’ignorance, de falsification, d’imposture, de propagande baâthiste, on sait maintenant que le Grand Maghreb est Berbère de Tanger à Tombouctou et de Tripoli à Tahoua. Aucun habitant du Sahara algérien n’a jamais eu l’ombre d’un soupçon de séparatisme.

La volonté de rupture avec Bamako est devenue une option radicale pour le MNLA. Un Etat indépendant dans l’Azawad représente une remise en ordre géo-démographique naturelle du Sahara qui a de tout temps constitué une zone tampon entre l’Afrique du Nord et l’Afrique sub-saharienne. Par contre, si l'Etat algérien persiste à ignorer le droit à l'autodétermination des Touaregs de l'Azawad, il se rendra complice d'un génocide qui aura de graves répercussions sur notre Sahara.

Dans une célèbre réplique du film Laurence d’Arabie, il est dit que "seules deux créatures peuvent vivre dans le désert : les dieux et les Bédouins".


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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 19:06

Présence américaine en Inde et pression sur Delhi

 

 

Mardi 13 mars 2012

jeu_dames.jpgLors d'une audition devant le Congrès des Etats-unis, l'amiral Robert Willard commandant des forces américaines dans le Pacifique a révélé que des forces spéciales américaines étaient stationnées en Inde, au Nepal, au Bangladesh, au Sri Lanka et aux Maldives dans le cadre de la "lutte anti-terroriste" (face à des groupes comme Lashkar-e-Taiba).

 

Le vendredi 2 mars, le ministre des affaires étrangères indien, interpellé à ce sujet par le parti communiste (PCIM très anti-impérialiste qui a condamné le dernier vote de l'Inde sur la Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU en février), a démenti la présence permanente de ces forces et précisé qu'elles n'avaient participé en Inde qu'à des exercices d'entraînement pour une période limitée. Les gouvernements des Maldives, du Népal et du Sri Lanka et l'ambassadeur américain au Bangladesh ont aussi démenti la déclaration de Willard. 

Le journal The Hindu du 3 mars observe toutefois que le ministère des affaires étrangères n'a pas répondu lorsqu'on lui a demandé si ces forces pouvaient être stationnées dans les ambassades ou les consulats américains en Inde pour mener à bien des opérations de sabotage ou d'assassinats ciblés. Il ajoute que les déclarations des officiers américains devant le Congrès sont faites sous serment, et qu'un amiral est peu susceptible de confondre une présence permanente avec une période courte d'entraînement.

Le rapprochement militaire entre l'Inde et les Etats-Unis continue d'inquiéter les milieux pacifistes en Asie. Selon l'Okinawa Times, le destroyer indien Ranjit était dans les eaux du nouveau port de Naha près d'Okinawa au Japon les 28 et 29 février dernier. Un soldat indien en assurait la garde armé sur le quai en violation de la loi japonaise, ce qui a provoqué l'émotion des syndicats de travailleurs du port. La coopération navale indo-américano-japonaise s'inscrit dans un objectif d'encerclement de la Chine. 

L'Inde fait par ailleurs l'objet de pressions occidentales fortes en ce moment pour stopper ses échanges commerciaux avec l'Iran, après que les Occidentaux soient parvenus à la dissocier du bloc des BRICS (Brésil-Russie-Inde-Chine-Afrique du Sud) à l'ONU sur la question syrienne.

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 19:13

M. Benbouzid, ministre de l'Education, est bien au chaud lui.

Même sur les bancs de l’école, le froid a tué en Algérie. Le quotidien l’Expression a rapporté samedi qu’un élève d’une école primaire de la commune de Dréan, dépendant administrativement de la wilaya d’El Tarf, a été retrouvé mort, dans la journée de mercredi,  par hypothermie !

L’enfant « a été découvert par son camarade de table, qui, à la fin du cours, devant rentrer ensemble, ne le voyant pas bouger, le secoua, avant que l’élève, qui n’a pas encore huit ans, tombe », relate encore le quotidien selon lequel « affolée, par les cris des élèves, la direction de l’établissement scolaire du premier palier, fait appel à la Protection civile, qui, dépêchée, sur les lieux, établit un constat de décès du gamin, dont la température du corps, est tombée si bas, jusqu’à l’hypothermie » !

On se demande comment le régime de Bouteflika, avec 200 milliards de dollars de réserves, ne prend pas la peine de chauffer les écoles ?

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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 18:19

Par Djamal Benmerad

Trois candidats à la présidence de ce qui reste de la République française sont, à quelques jours d'intervalles, annoncé leur retrait : Jean-Pierre Chevéèment, Christine Boutin et Hervé Morin.

1 / Ce sont trois candidats de droite.


2 / Ils savaient, tous trois, qu'ils n'avaient aucune chance, n'étant adoubé ni par Total ni Bouygues.
3 / Le candidat d
e l'empire US est Sarkozy. Or, ce que veut l'Empire Dieu le veut.


4 / Les trois faux-candidats ont reçu instruction de l'Elysée de solliciter de leurs électeurs un report de voix en faveur du Sarkophage.

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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 16:53

Elles brandissent des armes, font des saltos arrières et marchent au mur. On est en Iran un club d’arts martiaux, “quelque part au cœur” du pays.

En Iran, 3 500 Iraniennes s’entraînent aux techniques du ninjutsu, l’art des guerriers espions du Japon féodal. Les combattantes doivent attendre deux ans de pratique pour s’initier au maniement de l’épée, du nunchaku ou du shuriken, rapporte la vidéo mise en ligne par The Atlantic.

“Etre ninja, c’est une affaire de patience, de tolérance et de détermination. Littéralement, c’est l’art de devenir invisible”, commenté par Sensei Akbar Faraji, qui a introduit le ninjutsu en Iran voilà vingt-deux ans.

Dans cette vidéo de Press TV, on peut voir soudain les jeunes femmes émerger d’un tapis de feuilles mortes, les ninjas iraniennes maîtrisent à la perfection l’art du camouflage. De là à y voir une armée de l’ombre, il n’y a qu’un pas, que franchit volontiers le Daily Mail.

“Alors qu’Israël, face à la crainte que Téhéran se dote de l’arme nucléaire, accentue sa pression sur l’Iran, ces ninjas meurtrières pourraient être appelées à agir pour leur pays si l’on en arrivait à un conflit militaire”, écrit le tabloïd .


Pour le site du magazine Wired, avec ces images l’Iran envoie ce message sans équivoque au monde entier : “Touchez pas à nos frontières.”

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