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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 15:21
Hala Misrati, journaliste à la télévision de la Grande Jamahiriya Libyenne, torturée (coups, blessures, viol) puis assassinée le jour du sinistre "anniversaire" de l'entrée sur la scène mondiale des Rats du CNT/OTAN.

Mouammar Al-Gaddafi: "J'avais promis à ma mère d’améliorer le statut de la femme en Libye..."

Le rouge et le noir chez Hala Misrati, héroïne mondiale du journalisme et symbole libyen universel de la femme moderne et vraiment libre.

Souvent habillée de rouge et de noir, couleurs ô combien lyriques et dramatiques, la journaliste de la télévision libyenne Hala Misrati resplendissait d'une beauté immense due notamment à son extraordinaire courage. Elle présentait, parfois tard dans la soirée, des émissions alors même que les missiles de l’OTAN tombaient, sept mois durant, sur Tripoli. Dans l’urgence et entre des dépêches qui lui parvenaient sous forme de petits papiers, elle expliquait didactiquement à ses concitoyens ce qui se jouait au niveau national et international. Elle fut l’une de ces héroïnes et héros libyens (Dr Yousif Shakir, Hamza Touhami, etc.) qui ont fait face à un bombardement parallèle non moins grave : celui des puissants médias mondiaux (Al-Jazeera, BBC, France 24, etc.) mobilisés aux côtés de l’OTAN. Le Dr Musa Ibrahim, porte-parole de la Grande Jamhiriya Libyenne, aimait à souligner qu’à travers sa résistance héroïque, le peuple libyen était en train d’écrire pour l’humanité une épopée (malhama) universelle.

Hala ne portait pas de voile et s’habillait tantôt de manière traditionnelle, tantôt moderne, sans complexe, à l’image du Guide de la Révolution. A l’époque de la mondialisation hyper-capitaliste et de ses menaces pour les cultures, Hala et la très grande majorité des femmes libyenne savaient harmonieusement conjuguer ces deux tendances.

D’une manière générale et pour la forme, les présentateurs de télévision étaient souvent habillés selon les coutumes locales : par exemple coiffés de la chéchia de feutre noir si typique de la Libye. Les journaux télévisés ne pratiquaient pas la censure ethnocentrique si caractéristique des médias « occidentaux » ou de ceux, arabes, singeant ces derniers, à l’image d’Al-Jazeera et de ceux précédemment cités.

Par exemple, il est une règle hautement cynique intériorisée par tout journaliste formé en « Occident » qui fait que les gros titres d’un journal (en papier, sur écran d’ordinateur, à la radio ou à la télévision) commencent quasi-inévitablement par les nouvelles (même les plus banales) relatives à l’« actualité » locale. Dans une telle « configuration », et pour prendre un exemple courant, l’annonce d’un déraillement de train s’étant soldé par une centaine de morts en Inde ou au Pakistan, est « naturellement » « renvoyée » en fin de journal. Cette règle inhumaine de propagande journalistique porte un nom : « la loi du mort kilométrique », particulièrement quand les accidents ou les tueries ont lieu en Afrique et en Asie…

Or, celles et ceux qui ont eu le bonheur de suivre les programmes de la télévision de la Grande Jamahiriya Libyenne pendant des années savent que quand un tel événement survenait, il était, à l’inverse de son « traitement » dans les médias « occidentaux », présenté en début de journal. Ainsi, l’interprétation immédiate par le téléspectateur moyen était qu’une catastrophe naturelle en Ouganda ou au Bangladesh avait en réalité plus d’importance qu’un dîner d’apparat de Nicolas Sarkonazi avec Hitlery Clinton [1]. La Grande Jamahiriya Libyenne affirmait ainsi, chaque jour, son internationalisme, particulièrement africain et, par là, les valeurs humanistes de son système de démocratie directe au moyen des conférences populaires [2].

 

Hala Misrati, en apprenant que des barbus armés de sabres étaient en train de forcer les portes des studios de la télévision où elle se trouvait: «Ya qatel, ya maqtoul!»("A la vie, à la mort!") Les citoyens européens n'ont pas pu suivre ces évènements en direct à la télévision puisque les criminels des pays de l'OTAN, pour cacher leurs massacres, avaient bien pris soin de couper les retransmissions satellitaires de la TV nationale Libyenne peu avant l’assaut.

Lors de la « Nuit de Cristal » des mercenaires du CNT/OTAN, au cours de laquelle ces derniers sont entrés à Tripoli (21 août 2011), la journaliste libyenne Hala Misrati était restée à l’antenne. Vers 2h du matin environ (heure de Tunis), elle annonça soudainement que des individus munis de sabres étaient en train de forcer les portes du bâtiment de la télévision nationale. Telle Salvador Allende, un autre révolutionnaire faisant face le 11 septembre... d'une autre année (1973) à la même menace impérialiste, elle brandit alors un pistolet pour montrer comment elle se défendrait personnellement. Elle lança : «Ya qatel ya maqtoul!» («A la vie, à la mort!»). Les émissions en direct de la télévision ont ensuite pratiquement cessé cette nuit-là. Elles furent relayées un moment par des journalistes de l’émetteur de Syrte, puis brouillées pour finalement s’éteindre…

Hala fut arrêtée selon les sources du CNT/OTAN [3]. Elle fut torturée et violée, comme tant d’autres femmes et cet enfer n’a pas cessé à ce jour. En effet, selon les informations qui nous parviennent personnellement de Libye, le viol est une pratique systématique sur les femmes dès l’instant où elles ont été identifiées comme ayant défendu le projet de société démocratique de la Grande Jamahiriya Libyenne. Les prisons secrètes, comme celle dans laquelle Hala est détenue, sont très nombreuses. Comme le firent les Nazis dans un autre contexte, les mercenaires du CNT/OTAN, rasent souvent le crâne de leurs victimes et c'est certainement pour cette raison que la journaliste, était vêtue d'un voile recouvrant sa tête, lorsqu'elle est apparue dans une vidéo, le 19 février 2012 à 18h, pour démentir la rumeur de son assassinat lancée par des sites et des pages Facebook pro-CNT/OTAN, puis repris par la chaine de télévision « Al-Arabiya », avant de faire le tour du monde.

Claire Chazal

Claire Chazal, présentatrice du journal TV en France

Pour une comparaison utile, le lecteur peut imaginer un pays comme la France attaqué par le ciel, la mer et la terre et livré à des hordes armées et fanatisées. Soudain, la présentatrice vedette du journal télévisé national de 20 heures (quelqu’un comme Claire Chazal par exemple) brandit une arme pour annoncer à ses concitoyens que la patrie est en danger et qu’il faut se défendre contre les armes par les armes. Une telle scène serait-elle critiquée par les médias du Système ou plutôt « passée en boucle » dans le but de « démontrer » le courage des « vrais Français »?

Manifestation référendaire historique, joviale et festive (plus d'1 million de personnes), du 01 juillet 2011 à Tripoli, cible de bombardements intempestifs durant plus de 7 mois. Les téléspectateurs tunisiens, conformément au plan impérialiste mis en place (notamment, en mai 2011, la promesse fallacieuse du G8/Sarkozy à Béji Caid Sebsi d'un don/prêt de 25 milliards d'EUROS à la "révolution" tunisienne), furent délibérément privés de ces images par la Télévision Nationale Tunisienne . Le but de cette censure (alors que la même télévision bavardait hypocritement et sans cesse au sujet de la "liberté d'expression" et de la fin du "règne de la pensée unique") était de laisser le peuple tunisien continuer à croire à la version officielle des événements (par ailleurs relayée par les "élites intellectuelles"). Surout, il fallait éviter que les citoyens ne descendent à leur tour dans la rue comme ils l'avaient fait en 2003 lors de l'invasion de l'Irak. Ici, une VIDEO (cliquer sur l'image) disponible illustre notammant un record mondial: celui du plus long drapeau jamais réalisé dans l'histoire de l'humanité. Sa longueur dépassait les 5 km.

Hala est le symbole de la femme (arabe en particulier) moderne vraiment libre parce qu'affranchie socialement, culturellement, économiquement, moralement et politiquement, du joug millénaire de l’oppression grâce à la Révolution de Mouammar Al-Gaddafi et l’instauration de la Grande Jamahiriya Libyenne.
Une militante française écologiste et anti-colonialiste témoigne: « Je connais bien les femmes libyennes. J’ai beaucoup d’amies parmi elles. Elles sont très politisées et très instruites. J’ai participé à maintes reprises à des congrès organisés par des femmes. Kadhafi est à l’origine d’un statut de la femme qui est le plus avancé du monde arabo musulman et également de l’Afrique. Sous la Jamahiriya, elles ont dirigé des facs, des écoles, des entreprises, des hôpitaux etc. Certaines sont sorties officiers de l’école militaire des femmes. Elles étaient également très bien représentées dans les différents congrès et comités. Je souhaite bien du plaisir à ceux qui veulent domestiquer les femmes libyennes »[4].

C’est cette libération que les mercenaires du CNT/OTAN, misogynes violents et violeurs, ne pardonneront jamais à Gaddafi (Mouammar Al-Kadhafi) et qu’ils s’évertuent à tenter d’effacer. Ils ont aussi vu les manifestations monstres en soutien à Gaddafi (1er juillet 2011, etc.) dans lesquelles les femmes étaient majoritaires et à tel point que ces rassemblements, uniques au monde de par leur nature (festive et innovations multiples), ont été surnommés «référendums du henné» et ont donc constitué de véritables plébiscites censurés par les médias du Système [4].

 

Collusion inédite des "intellectuels" "progressistes" avec l'impérialisme le plus totalitaire que l'Histoire ait jamais connue. En TUNISIE, Abdel Jelil At Temimi, "éminent" historien, déclara à la presse: "La révolution tunisienne a suscité le printemps arabe et permis d'en finir avec Al-Gaddafi" (Al Hasad Al Watany, 22 oct. 2011). En FRANCE, l'"alter-mondialiste" Ignacio Ramonet (Le Monde Diplomatique) jugea la guerre de l'OTAN contre le "dictateur" "désirable"(sic). Ailleurs, Immanuel Wallerstein, Rico Alba et tant d'autres (y compris de soi-disant "communistes") brodaient dans le même "style" criminel. Lire la critique inédite de Toni Solo: "Illustrious Corpses: The Truth is Always Revolutionary" http://www.tortillaconsal.com/tortilla/node/9657

En réaction, n’ont-ils pas tenté récemment, dans la "Libye de Sarkozy", en vain, de réduire la participation politique des femmes à 10% dans une parodie d’« élections démocratiques » qu’ils prétendent organiser[4] ? En effet, un tel « quota » ne pouvait être accepté par leurs maîtres aux USA, en France et au Royaume-Uni parce qu’il aurait révélé, trop ouvertement, le vrai visage de leur fausse « démocratie » imposée à coups de missiles, jour et nuit, pendant près d’une année. Par conséquent, le "gouvernement" du CNT/OTAN s’est vu contraint de revenir sur son projet initial. La très grande majorité des femmes libyennes savent gré à Gaddafi, et c’est presque viscéral, des services qu’il a rendus à leur cause pendant 42 ans [5][6], sans parler de son sacrifice ultime. Aussi, il est fort à parier que les agents de la réaction impérialiste trouveront, avec l’aide de leurs « conseillers en communication » audiovisuelle et politique étrangers, un autre artifice pour dissuader les femmes libres libyennes de continuer à exprimer leur soutien aux idéaux démocratiques de la Grande Jamahiriya Libyenne mis en place par le guide de la Révolution El Fateh, Mouammar Al-Kadhafi.

Pourquoi les femmes aiment donc tant Gaddafi [7]? Évidemment, et contrairement à une conception ethnocentrique, ces femmes ne sont pas « nécessairement occidentales». La réponse est évidente. Le Guide de la Révolution libyenne a permis à des femmes comme Hala Misrati de s’épanouir, socialement et professionnellement. D’autres diront plus simplement que c’est parce que Gaddafi a également eu beaucoup d’égards pour leurs hommes et leurs enfants en garantissant les droits humains fondamentaux de toute société démocratique digne de ce nom : celui à une maison et un travail notamment. Or, ces mêmes droits sont inexistants ou bafoués en permanence dans le monde capitaliste dit « démocratique, développé, avancé, civilisé»[8]… Ainsi, la violence due à ces problèmes sociaux de base (timidement, rarement ou jamais explicités dans la sociologie officielle de ces mêmes sociétés) ne touchait-elle pas les familles dans la Jamahiriya ; comme si l’anarchiste authentiquement libertaire qu’est Mouammar Al-Gaddafi, avait aussi lu tous les écrits du révolutionnaire égalitariste français Gracchus Babeuf au 18ème siècle:

« que ce gouvernement fera disparoître les bornes, les haies, les murs, les serrures aux portes, les disputes, les procès, les vols, les assassinats, tous les crimes ; les tribunaux, les prisons, les gibets, les peines, le désespoir que causent toutes ces calamités, l’envie, la jalousie, l’insatiabilité, l’orgueil, la tromperie, la duplicité, enfin tous les vices ; plus (et ce point est sans doute l’essentiel,) le ver rongeur de l’inquiétude générale, particulière, perpétuelle de chacun de nous, sur notre sort du lendemain, du mois, de l’année suivante, de notre vieillesse, de nos enfans et de leurs enfans»»[9].

 

Gaddafi a même eu l’audace, dans un pays et monde musulmans, d’ouvrir aux femmes les métiers des armes. Tous les vomissements de la presse « occidentale » à ce sujet n’ont fait que révéler l’obsession et la misère sexuelles et psychologiques de leurs « journalistes » qui qualifiaient d'« amazones » les officiers féminins en y ajoutant de leurs connotations racistes et sexistes aux accusations de viols imaginaires dans une société où la relation entre les sexes n'est pas dénaturée comme si souvent ailleurs...

Honneur à toi Hala et à toutes les femmes libyennes, universel symbole de la femme libre au temps de l’impérialisme le plus totalitaire que l’histoire ait jamais connu. Nous continuons ton héroïque combat car la Jamahiriya continue [10].

Sources citées :

  1. Qaddafi Morality vs. Clinton Hitlery. Mathaba, 27 Oct 2011
  2. People’s Conferences. Mathaba
  3. الثوار يسيطرون على التلفزيون ويعتقلون “مذيعة القذافي”. Al-Jadidah, 22 Aug 2011
  4. Le danger que représentent les femmes libyennes pour les Frères Musulmans. Les Pacifistes de Tunis (écrits sur le vif), 10 janv. 2011
  5. How Gaddafi improved the situation of the Libyan women. Mathaba, 7 nov. 2011
  6. Libyan Woman on Gaddafi
  7. Kadhafi, un symbole. Par Calixthe Beyala, 25 fév. 2011
  8. Révolutionnaire tunisien, que savais-tu et que sais-tu encore de la Libye? Les Pacifistes de Tunis, 25 janv. 2012
  9. Conspiration pour l’égalité. Par Gracchus Babeuf, le Tribun du Peuple n° 35, 17 brumaire an IV (8 nov. 1795).
  10. La Jamahiriya Continue. Mathaba, 1 déc. 2011

Le président chilien Salvador Allende le 11 septembre... 1973, se saisit spontanément d'une arme lors du coup d’État fomenté par la CIA.

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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 04:51

Les femmes Abejas du Chiapas, après une manifestation, occupent le camp militaire de Majomut, pour la journée internationale de la Femme, le 8 mars.
 
La journée de la femme au Chiapas est toujours particulière (on se rappelle que les zapatistes dès 1994, inscrivirent dans leur loi révolutionnaire les droits de la femme). Chaque année les femmes en résistance de la Société Civile Las Abejas se rassemblent, depuis 1992 revendiquant leur droit et la construction de leur autonomie.

Des centaines de femmes s'étaient donc rassemblées pour un pèlerinage face à la Municipalité Autonome Zapatiste de Polho, jusqu'à la communauté, siège de l'organisation, Abejas.
Dans leur chemin les femmes se sont arrêtées devant le Camp Militaire de Majomut pour commencer à l'occuper avec des cris et slogans comme 'Chiapas Chiapas n'est pas un camp, dehors l'armée!"

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Soudain une femme quitta les barbelés qui protégeaient les quelques soldats présents. En très peu de temps, les femmes entrèrent et occupèrent le campement militaire, les soldats n'arrivaient pas à empêcher l'arrivée de tant de femmes, et malgré l'arrivée de renfort d'autres soldats, ils ne purent rien faire.

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Les femmes ont donc envahit le camp militaire durant près d'une heure, en criant et lisant leur communiqué antimilitariste. Les soldats s'armèrent et s'équipèrent, entrant dans leur camion, armes en main. Mais tant de femmes pacifistes et déterminées criant contre eux, la présence de journalistes et d'internationaux les ont laissé sur le carreau sans pouvoir agir.

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Les femmes ont terminé l'occupation par une prière.

Ensuite, elles ont continué la marche jusqu'à la communauté d'Acteal, où se sont rassemblés les membres de l'organisation Abejas, et les médias libres pour témoigner de la volonté des femmes d'être plus respectées, plus impliquées dans le processus politique. Les femmes ont également dénoncé la présence des bars dans la municipalité.

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Voici le communiqué des femmes:
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COMMUNIQUE DES FEMMES ABEJAS, 
8 MARS 2012
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A toutes les organisations Sociales et POlitiques
 A tout-e-s les défenseur-e-s des Droits de l'Homme
Aux médias indépendants,
A la Société Civile,
A l'Autre Campagne,
A l'opinion publique,

8 Mars, journée internationale des femmes
Soeurs et frères,
Bienvenue dans ce centre cérémoniel des martyr-e-s d'Acteal, nous vous remercions toutes pour votre participation à cette marche pour la journée internationale des femmes.

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Le 8 mars nous célébrons la journée des femmes, en souvenir des femmes qui furent calcinées pour défendre ce qui était leur travail. Jusqu'à aujourd'hui nous ne les oublions pas, car nous ne sommes pas respectées, nous vivons dans beaucoup de violence, on ne reconnait toujours pas nos droits d'être libre, de prendre nos décisions, de vivre tranquille.
Comme ces femmes assassinées pour lutter, comme femmes de la Société Civiles Las Abejas nous nous rappelons de nos martyres, femmes enceintes, jeunes et filles qui, au troisième jour de leur jeun et prière, ont été massacrées. Nous ne nous fatiguons pas d'exiger la justice, car le gouvernement ne nous écoute pas et ne tient pas sa parole, il libère les paramilitaires qui ont assassiné nos sœurs, nous continuons à exiger la justice.

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Aux gouvernements nous leur demandons le respect pour les femmes, nous voulons être écoutées car chaque fois, toujours plus, ils  tuent nos familles et nos communautés. Des milliers de familles cherchent leurs disparus et d'autres milliers enterrent leurs morts. Nous sommes des milliers à souffrir des problèmes de l'alcoolisme qui apporte des problèmes familiaux, des viols sexuels, des coups et la maltraitance. Nous ne voulons plus des entreprises de Coca Cola, ni de Sabritas (ndla: marque de Chips) dans nos terres, nous ne voulons plus des cantines scolaires car elles créent beaucoup de déchets et de dénutrition, mauvaise santé et pollution des rivières et sources d'eau. C'est une autre manière de nous tuer lentement, à des familles entières.

 

Nous voulons que les hommes, papas, époux, frères, gouvernants, riches et puissants nous comprennent, nous avons besoin qu'ils nous respectent et nous prennent en compte car nous sommes libres de nous exprimer, car nous pouvons comme femmes changer notre forme d'être et nous pouvons prendre des décisions, et cela; nous le disons à tout le monde, car avec la violence nous n'en pouvons plus. Nous unissons nos forces avec les femmes pour exprimer tous nos ressentis, nous voulons qu'ils nous laissent libre, car comme femmes nous pouvons nous mettre dans la politique, prendre des décisions, car nous aussi nous savons nous organiser.

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Nous disons aux hommes qu'ils aient confiance en nous, qu'ils reconnaissent nos droits, et aux jeunes de ne pas suivre les pas de leur père, qu'ils ne maltraitent pas à leurs sœurs, qu'ils ne boivent pas d'alcool, ce n'est pas bien, ça ne fait que blesser leur femme, leurs filles, il vaut mieux qu'ils ouvrent des chemins entre toutes et tous, en enlaçant nos mains pour protéger notre terre mère.

Nous voulons inviter toutes les femmes qui sont toujours dans leur maison avec peur, d'ouvrir leurs cœurs, ouvrir nos yeux pour commencer à sortir, aller aux réunions, ouvrir leur yeux, connaitre leurs droits et donner leur parole. Les femmes nous sommes très fortes, donner l'opportunité à leurs filles d'aller de l'avant, aux jeunes qui jouissent déjà de cette opportunité de profiter, de leurs droits. Nous demandons à toutes les femmes jeunes, majeures, filles qu'elles se révèlent car nous sommes fortes, nous avons des mains, de l'intelligence, des capacités, il ne faut pas avoir peur, entre toutes nous avons la force!
                                                                                   
De plus nous leur disons de ne pas se laisser tromper par le mauvais gouvernement, qu'elles luttent pour la recherche de la paix, justice, et dignité, qu'elles n'aient pas peur, elles ne sont pas seules, ensemble nous continueront à avancer, comme notre Jtotik (évêque) Samuel, qui n'a jamais eu peur de dire la vérité, nous continuerons à suivre cette exemple dans notre démarche.
Nous remercions les hommes d'avoir ouvert leur cœur, et d'avoir accompagné la lutte des femmes, spécialement tous ceux de la Société Civile Las Abejas qui aujourd'hui préparent le repas pour nous tout-e-s.

ASSEZ D’ASSASSINER NOS FILLES, SOEURS, ET FRERES!!
NOUS EXIGEONS LA JUSTICE, LA DIGNITE POUR NOS PEUPLES ET LE MONDE!

Femmes de la Société Civile Las Abejas d'Acteal
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DISCOURS DES FEMMES FACE AU CAMP MILITAIRE
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8 mars, journée internationale de la femme

Nous sommes face au camp militaire au croisement de Majomut, et voici nos paroles:
 
Nous les femmes, sommes beaucoup affectées par la présence des militaires dans nos communautés, et village, ils nous manquent de respect, vous nous sifflez, coupez nos arbres et plantez de la marijuana dans nos terres et ce n'est pas bon pour nos enfants.
Quand nous apprenons qu'ils ont libéré les paramilitaires nous, les femmes, ça nous dérange, ça blesse nos cœurs, car le gouvernement les déclare innocent, ils rentrent heureux dans leur maison avec leur famille, et nous nous trouvons dans une grande préoccupation et avons peur, et nous nous souvenons de tous ceux et toutes celles qui moururent.
De plus les libérés reçoivent beaucoup d'argent de la part du gouvernement, ce sont de grands alliés, mais nous ne nous fatiguerons pas de dire la vérité parce que nous avons vu de nos propres yeux ce qu'il s'est passé et nous ne disons pas de mensonges, nous voulons la justice et éviter  que cela se reproduise dans nos communautés ce qu'il s'est passé en 1997.

Toutes nos martyres nous diraient de ne pas avoir peur de dire la vérité car ce que fait le gouvernement c'est seulement des tromperies!

Que l'armée dégage de nos communautés!

Chiapas Chiapas n'est pas un camp, dehors l'armée!

Dehors l'armée du Chiapas!

Respect aux femmes du Chiapas et du Monde!

Femmes de la Société Civile Las Abejas de Acteal


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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 01:17

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s’est adressé, ce samedi 14 janvier 2012, aux fidèles rassemblés à Baalbek, à l’occasion de l’Arbain ou quarantième jour du martyr du petit fils du prophète Mohammad (S), l’Imam Hussein (S).

Dans son discours retransmis par notre chaine Al-Manar Hassan Nasrallah s’est dit attaché aux armes de la résistance. Il s’est notamment adressé au secrétaire général de l’Onu, en lui disant : "tes préoccupations reflétant celles des Etats-Unis sur les armes du Hezbollah nous confortent et nous réjouissent".

Les principaux points de son discours :

Dans cette journée, nous prenons des leçons des positions grandioses de l’Imam Zein al abidine (petit fils du prophète) et de sayeda Zeinab (petite fille du prophète) qui malgré qu’ils étaient fait prisonniers ne se sont pas soumis aux tyrans.

Nous allons poursuivre la voie du prophète et de sa sainte famille jusqu'à l’obtention de la victoire ou du martyre.

A l’instar de l’Imam Zein al abidine et de Sayeda Zeinab, nous répondons aux menaces américaines et israéliennes sans cesse à l’encontre de la nation: Vous nous menacez de mort, nous qui sommes les fils du Prophète (S), de sa sainte famille (S) et de ses compagnons. Nous sommes les fils de Badr et Khaybar. (deux guerres remportées par les musulmans à l’époque du prophète (S) )
Nous assurons aujourd’hui d’une façon ferme et déterminée notre attachement à la voie de la résistance et aux armes de cette résistance. Ce choix, cette voie, ces armes, aux côtés de l’armée et du peuple sont les seules garanties à la sécurité et à la souveraineté du Liban.

J ai été réjoui hier d’entendre le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon dire qu’il est "préoccupé par la Force spéciale du Hezbollah".
Tes préoccupations Monsieur le secrétaire général, reflétant celle des Etats-Unis et d’Israël, nous confortent et nous réjouissent. Ce qui nous importe c’est qu’ils se préoccupent.

Que nos gens, grands et petits, se rassurent : il y a une résistance au Liban qui ne permettra pas une nouvelle occupation du pays et une violation à sa dignité, c’est ce qui nous réjouit et nous conforte.

Je dis à Ban Ki-Moon et à tout le monde : cette résistance armée restera et elle en développement croissant à tous les niveaux.

 


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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 14:09

Alors que la Grèce est placée sous tutelle de la Troïka, que l’Etat réprime les manifestations pour rassurer les marchés et que l’Europe poursuit les renflouements financiers, le compositeur Mikis Theodorakis a appelé les grecs à combattre et mis en garde les peuples d’Europe qu’au rythme où vont les choses les banques ramèneront le fascisme sur le continent.

Interviewé lors d’une émission politique très populaire en Grèce, Theodorakis a avertit que si la Grèce se soumet aux exigences de ses soi-disant « partenaires européens  », c’en sera « fini de nous en tant que peuple et que nation ».

Il a accusé le gouvernement de n’être qu’une « fourmi  » face à ces « partenaires  », alors que le peuple le voit comme « brutal et offensif  ». Si cette politique continue, « nous ne pourrons survivre (…) la seule solution est de se lever et de combattre ».

Résistant de la première heure contre l’occupation nazie et fasciste, combattant républicain lors de la guerre civile et torturé sous le régime des colonels, Théodorakis a également adressé une lettre ouverte aux peuples d’Europe, publié dans de nombreux journaux… grecs.

Extraits :

Notre combat n’est pas seulement celui de la Grèce, il aspire à une Europe libre, indépendante et démocratique. Ne croyez pas vos gouvernements lorsqu’ils prétendent que votre argent sert à aider la Grèce. (…)

Leurs programmes de
« sauvetage de la Grèce »
aident seulement les banques étrangères, celles précisément qui, par l’intermédiaire des politiciens et des gouvernements à leur solde, ont imposé le modèle politique qui a mené à la crise actuelle.

Il n’y pas d’autre solution que de remplacer l’actuel modèle économique européen, conçu pour générer des dettes, et revenir à une politique de stimulation de la demande et du développement, à un protectionnisme doté d’un contrôle drastique de la Finance.

Si les Etats ne s’imposent pas sur les marchés, ces derniers les engloutiront, en même temps que la démocratie et tous les acquis de la civilisation européenne. La démocratie est née à Athènes quand Solon a annulé les dettes des pauvres envers les riches. Il ne faut pas autoriser aujourd’hui les banques à détruire la démocratie européenne, à extorquer les sommes gigantesques qu’elles ont elle-même générées sous forme de dettes.

Nous ne vous demandons pas de soutenir notre combat par solidarité, ni parce que notre territoire fut le berceau de Platon et Aristote, Périclès et Protagoras, des concepts de démocratie, de liberté et d’Europe. (…)

Nous vous demandons de le faire dans votre propre intérêt. Si vous autorisez aujourd’hui le sacrifice des sociétés grecque, irlandaise, portugaise et espagnole sur l’autel de la dette et des banques, ce sera bientôt votre tour.

Vous ne prospérerez pas au milieu des ruines des sociétés européennes. Nous avons tardé de notre côté, mais nous nous sommes réveillés. Bâtissons ensemble une Europe nouvelle ; une Europe démocratique, prospère, pacifique, digne de son histoire, de ses luttes et de son esprit.

Résistez au totalitarisme des marchés qui menace de démanteler l’Europe en la transformant en Tiers-monde, qui monte les peuples européens les uns contre les autres, qui détruit notre continent en suscitant le retour du fascisme.


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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 00:36

Par Georges Ibrahim Abdellah

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Le texte ci-dessous est la transcription du message de Georges Ibrahim Abdallah, transmis depuis la prison de Lannemezan et diffusé 1 lors du meeting "Les luttes populaires au Maghreb", manifestationco-organisée à Toulouse par le collectif Coup pour coup 31 et le Secours rouge arabe.
Rappelons que Georges Abdallah est un communiste révolutionnaire arabe, militant de la cause palestinienne, emprisonné en France depuis plus de 26 ans.

Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah
http://liberonsgeorges.over-blog.com/ - contact : liberonsgeorges@no-log.org


Cher(e)s camarades, cher(e)s ami(e)s,

En l’espace de quelques semaines tout un monde a changé : du Maroc au Yémen, de la Tunisie à Oman, de la Jordanie à l’Irak et à Bahreïn, de l’Algérie à la Syrie et au Liban, et l’Égypte redevient "Oum el dounya", la Mère du monde.
C’est toujours vrai : si les conditions sont bonnes "une étincelle peut mettre le feu à la plaine" et du coup, celle-ci n’est plus ce qu’elle était ; elle a complètement changé, et tout le monde ou presque est pris au dépourvu… Qui aurait pu imaginer, il y a seulement quelques mois, que Moubarak et sa clique seraient amenés en prison ou devant un juge en Égypte ! Et oui, camarades, Moubarak et ses deux fils et la plupart de sa clique sont déjà en prison ou en résidence surveillée en Égypte. Cette Égypte qui, en un rien de temps, s’est débarrassée de sa peur et de sa torpeur. Hier encore, le rapport des Nations unies "sur le développement humain en Égypte" disait à propos de la "culture de la peur" que moins de 3 % seulement des Égyptiens sont disposés à signer une pétition de protestation ou à participer à une manifestation…, moins de 3 % seulement !

Et la voilà aujourd’hui, "Oum el dounya", avec ses millions d’hommes et de femmes dans la rue incarnant et amplifiant à l’infini l’indignation et la révolte de l’Immolé de Sidi Bouzid ; et de la place Tahrir à toutes les villes du monde arabe la révolte se propage et la détermination s’affirmer; et du coup, la peur change de camp. Rien ne sera plus comme avant ; ni les baltagia [voyous du pouvoir] et autres nervis des régimes en place depuis une éternité, ni les milliers des moukhabarat [police secrète] ou autres services de répression ne pourront endiguer le torrent révolutionnaire des masses populaires.

Camarades, de derrière ces abominables murs où je me trouve depuis un certain temps, je ne peux qu’être admiratif et quelque peu émerveillé devant l’ampleur de ce mouvement et l’émergence devant nos yeux de ce monde arabe nouveau. Bien entendu, à partir d’une prison, il est toujours assez difficile de saisir la complexité d’un processus révolutionnaire en cours, à plus forte raison si l’on se trouve à l’aube d’une nouvelle époque. La crise mondiale du capitalisme qui a éclaté en 2008 constitue le cadre global de toute cette nouvelle époque. Et tout naturellement le changement en cours dans le monde arabe s’inscrit d’emblée comme facteur déterminant dans le cours de cette crise. Abordées sous cet angle, les tâches des révolutionnaires et plus particulièrement des communistes, des deux bords de la Méditerranée, devraient inciter les uns et les autres à mettre l’intérêt international du prolétariat au premier plan de leurs activités. Tout au long de ces parcours de lutte où les soulèvements de masses dans les différents pays arabes constituent seulement des moments distincts dans le cheminement du processus révolutionnaire aussi bien national qu’international, les discussions, les débats ainsi que l’élaboration des diverses perspectives communes seront appelés à être intensifiés en vue d’une meilleure disposition des forces anticapitalistes anti-impérialistes.

Plus que jamais, camarades, affirmons le combat commun au quotidien et faisons en sorte que chaque pas en avant pour les uns le soit aussi pour les autres.

Camarades, nous ne sommes qu’au début d’une longue phase de transition entre un monde arabe déjà mort et un autre tout juste naissant… Nous voyons à l’œil nu l’interpénétration des traits pourris de cette époque révolue et pas encore complètement enterrée et les traits à peine dessinés de ce nouveau monde en devenir… Certainement la transition, comme toujours, est fonction des aléas des rapports de forces réellement existants entre les composantes sociales des divers pays arabes dans le cadre global de la crise mondiale du capitalisme. Tout naturellement, face au mouvement révolutionnaire des masses populaires, la dictature des régimes capitalistes en place peut tomber plus rapidement dans un pays que dans un autre…, seulement ce qui est inéluctable pour l’avènement du nouveau monde arabe c’est la chute de tout ce système capitaliste qui n’est plus qu’un ensemble de facteurs en crise explosive.

Camarades, ensemble nous vaincrons, et certainement ce n’est qu’ensemble
que nous vaincrons !
À bas les dictateurs et leurs régimes capitalistes !
À bas les impérialistes et leurs chiens de garde !
Non à toutes les interventions militaires impérialistes sous n’importe quelle forme !
Honneurs aux martyrs et aux masses populaires en lutte !
Ensemble, camarades, nous vaincrons !
Mes salutations les plus chaleureuses à vous tous, camarades !

Votre camarade Georges Abdallah


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26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 12:57

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13 novembre 2010 6 13 /11 /novembre /2010 20:30

Vendredi 12 novembre 2010

Dans son discours prononcé Jeudi soir à l'occasion de la « Journée du martyr », le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a accusé ceux qui veulent accuser le Hezbollah d'avoir eux mêmes tué l'ancien Premier ministre Rafic Hariri

Selon lui, cette accusation s'inscrit dans le cadre d'un complot américain contre le Liban, jusque là de cinq étapes "qui vise à détruire la résistance et la coexistence libanaise, et ce au service des  intérêts israéliens », signalant que l'acte d'accusation du TSL est la dernière !

« La première étape est l'adoption de la résolution 1559 qui a voulu placer le Hezbollah en confrontation avec la communauté internationale. La seconde commence avec l'assassinat de Rafic Hariri et la volonté d'appâter le Hezbollah en lui faisant miroiter les avantages du pouvoir pour le pousser à renoncer à ses armes. La troisième a été la guerre de juillet 2006; la quatrième s'est illustré par les décisions du gouvernement prises le 5 mai 2008 avec l'aval des États-Unis et, enfin, la cinquième qui se traduit par l'acte d'accusation du TSL », a-t-il dit.
 
 Sayyed Hassan Nasrallah a passé en revue chacune de ces étapes et montré Comment la communauté internationale et plus particulièrement les États-Unis « n'ont pas compris le Hezbollah et se sont trompés », laissant ce dernier « remporter la victoire ». Il a assuré en conclusion que  « la résistance gagnera cette fois encore ».
 
 A ce titre, Sayyed Nasrallah a affirmé que nul ne doit se tromper et croire que la résistance se laissera accuser : « Ceux qui croient que la résistance acceptera l'accusation de l'un des siens se trompent, quelles que soient les pressions exercées. Ceux qui croient que la résistance acceptera l'arrestation de l'un de ses moujahidines se trompent et la main qui se portera contre lui sera coupée. Ceux qui croient que la résistance ne se défendra pas contre toute accusation se trompent. Elle le fera si elle est agressée de la manière qu'elle choisira et en accord avec ses alliés. Ceux qui croient que la menace d'une guerre israélienne effrayera la résistance se trompent. Celle-ci attend ce jour pour réaliser sa grande victoire » a-t-il martelé .
 
Les principales idées de son discours:

"Lorsque le prince des moudjahidines Ahmad Qassir, qui avait seulement 18 ans en 1982, a pris d’assaut le centre du commandement militaire israélien à Tyr, tuant 140 militaires et provoquant de lourdes pertes dans les rangs de l’ennemi, une nouvelle époque d’opérations martyres est née .
Nous avons choisi cette journée pour commémorer tous nos martyrs, tous nos dirigeants martyrs, tous nos hommes, nos femmes et nos enfants qui ont été tués dans les champs de bataille et dans les massacres.


C’est la journée de la commémoration du dernier martyr Mahdi Mohamad Herz qui a succombé récemment lors du démantèlement de mines israéliennes dans le sud du pays.
Nous devons parler en cette journée de leurs exploits, de la liberté et de l’indépendance qu’ils nous ont assurées. Je parlerai de leur cause, de leur résistance et des échéances auxquelles la résistance fait face en cette époque. (...)
 
Nous sommes actuellement aux confins d’une phase très sensible qui frappe la résistance, le pays et la région. Nous sommes concernés pour sauvegarder la résistance et l'avenir du pays, et c’est un devoir national qui incombe à tous. 
 
Le Liban fait face à un nouvel épisode venant de l’extérieur, et la résistance s’apprête à une nouvelle confrontation.
Selon ma propre lecture de la situation, nous avons traversé cinq étapes d’agressions contre la résistance.
Je m’arrête sur les livres occidentaux publiés dernièrement et dont nous avons lus des extraits dans la presse
(...). Ceux de Tony Blair et de George Bush sont les plus importants, parce qu’ils ont un aspect juridique et sont sous forme d’aveux. Certes, le livre français ("Dans le secret des présidents")  est aussi important.
 
Je voudrais d’abord souligner l’ampleur de la rancune et de la sauvagerie qui ont caractérisé la pensée de  Bush et de Blair. Ce dernier ne parlait pas par exemple du renversement du régime syrien mais de la destruction de l’Etat syrien. En Irak, nous avons assisté à la destruction du pays et non à un changement du régime politique. Ils ont détruit l’armée irakienne et toutes les institutions, aujourd’hui, les Irakiens doivent reconstruire leur pays à tous les niveaux.
Pour eux, l’objectif est de détruire l’Irak, l’Iran, l’Afghanistan et tous les autres pays, pour servir les intérêts d’Israël.
 
Parlons maintenant de la résistance et des dangers qu’elle a affrontés, après sa victoire en 2000. A cette date, nous sommes entrés dans une nouvelle phase.


Le premier épisode est celui de la confrontation avec la Communauté internationale.

 La résolution 1559 était la première procédure. Sylvan Shalom, l’ancien ministre israélien des Affaires étrangères, dit avoir entrepris une tournée autour du monde pour convaincre les présidents des pays d’adopter cette résolution. Il voulait confronter la résistance libanaise à toute la communauté internationale. Ces efforts israéliens ont coïncidé avec une réunion entre Jacques Chirac et George Bush qui se sont mis d’accord sur le contenu de la résolution 1559. Donc, il s’agit d’une résolution américano-française. Sachant qu'avant la publication de la 1559, la résistance ne faisait pas partie de la formule politique interne libanaise.
 
Pour Chirac, la priorité était de chasser les troupes syriennes du Liban. Mais pour Bush, il fallait en finir avec la résistance.
Hier, Sylvan Shalom a dit que l’acte d’accusation conduira à la mise en œuvre de la résolution 1559. Certes, il a tort.
Peut être croyait-il que toutes les pressions et intimidations pousseront la résistance à se plier à la volonté de la communauté internationale ? Ce ne sont que de mauvaises estimations.
 
Quant au 2ème épisode, c'est celui de l’assassinat du président martyr Rafic Hariri qui a eu l’effet d’un séisme au Liban. A la suite du retrait de la Syrie , il fallait reconstruire le pays selon la vision américaine. Ce retrait visait à frapper la résistance. En effet, ce que la presse a publié sur la teneur des rencontres entre  l’ambassadeur français et moi était correct. L’administration de Chirac prévoyait d’amener la résistance et le Hezbollah au pouvoir. Chirac avait dit à un chef d'état de la région qu’il était d’accord avec Bush pour mettre fin à la résistance, à la différence que Bush voulait le faire par la force, alors que lui, par les méthodes plus douces.
Selon ce dernier, le fait de permettre au Hezbollah d’accéder au pouvoir le poussera à renoncer sans tarder à ses armes qui se transformeront en un lourd fardeau.
Chirac n’avait que le délai d’un an pour tenter avec ses "amis" au Liban (pour ne pas utiliser une autre appellation) de réaliser le projet du nouveau  Moyen Orient. On nous a alors ouvert toutes les portes du pouvoir, et aucun parti n’a reçu d’offres aussi alléchantes que le nôtre.
 
Il y a deux jours, certains dirigeants du 14 mars ont accusé le général Michel Aoun d’avoir parlé du système des trois tiers, qui départage le pouvoir en trois, entre sunnites, chiites, et chrétiens. Mais en réalité, ce sont les Français qui ont les premiers proposé aux Iraniens à Téhéran de revoir l’accord de Taëf et de rédiger un nouvel accord sur la coexistence au Liban, prétendant que celui de Taëf est très ancien et date de vingt ans.

Qui vient de parler récemment d'un nouvel accord au Liban soutenu par cinq pays arabes ? C’est Kouchner. Pourquoi les défenseurs de l’accord de Taëf sont-ils restés la bouche cousue? Pis encore, il y a quelques semaines, un député prometteur des forces du 14 mars a parlé d’un nouveau régime politique fondé sur le fédéralisme au Liban. Où sont les dirigeants du 14 mars ? Pourquoi ne disent-ils rien ?
 
 Pourquoi ont-ils proposé l’idée des trois tiers? Pour ouvrir l’appétit des  chiites pour le pouvoir. Mais quel en est le prix en contrepartie ? Abandonner le conflit arabo-israélien. Je vous le dis franchement, si on ouvre les portes de Haret Hreik devant les Américains, ces derniers n’iront plus ailleurs et renonceront à toutes leurs visites actuelles ! La pensée pragmatique américaine leur permet de changer le fusil d’épaule facilement.
Si nous acceptons les concessions, les Américains seront prêts à signer des accords même avec les mouvements islamiques.
 
Mais, vous nous avez mal compris. Vous avez cru que nous aspirons au pouvoir et que la résistance est prête à renoncer à sa cause et à sa dignité. Nous ne vendons pas nos martyrs même en contrepartie du pouvoir entier. Il est de notre devoir de préserver notre résistance. Tous vos efforts se sont avérés vains.
 
Même des forces locales nous ont proposé le pouvoir; je vous rappelle à cet égard les louanges que certaines forces du 14 mars ont tari la résistance et son éthique . Mais celles-ci nous faisaient des compliments pour nous tuer ensuite. 
 
Le 3ème épisode fut celui de la guerre. Sur le plan américain, il fallait que le nouveau Moyen Orient voie le jour, parce qu’ils se préparaient aux  élections partielles.
Sachez que les Américains veulent résoudre le problème d’Israël et non celui du Liban. Nous devons toujours nous rappeler, nous autres arabes, que pour les Etats-Unis ce sont la survie et la domination d’Israël qui comptent.
 
Le colonel libanais Raymond Eddé avait envoyé une lettre à Kissinger le 14/06/1976, et sa teneur fut publiée par le quotidien An Nahar. Eddé accuse les Américains de vouloir détruire le pays. J’espère que les chrétiens et les jeunes du 14 mars vont bien entendre les propos de Kissinger.

Ce dernier lui a répondu :

« Il est vrai que je pense créer de petits Etats pareils à Israël, après mon échec de convaincre les pays arabes de signer la paix avec Israël, et il est vrai que les événements sanglants que nous avons provoqués au Liban { Voyez, c'est un aveu que ce sont les Américains qui ont provoqué la guerre civile au Liban} nous ont permis de trouver un terrain propice pour ébranler la formule de la coexistence et porter atteinte au seul régime démocratique de la région. {voyez, pour lui, le Liban est un lourd fardeau pour l’Occident à cause des idées libres qui émanent de lui} Je veux établir un nouveau régime au Liban. Il faut mettre à l’écart le régime libanais pour permettre d’aboutir à la paix dans la région. … la guerre ne s’arrêtera pas tant que la sécurité d’Israël est menacée, parce que tout ce qui se passe dans la région est soumis à cette logique. Ma fidélité à Israël équivaut à ma fidélité à mon épouse et à mon pays natal.
Nous avons toujours comploté contre les pays de la région mais nous avons échoué à cause de la résistance. Le Liban est un pays idéal pour mettre en œuvre les complots. Je ne m’attendais pas à ce niveau de réussite, les différends entre les Libanais nous assurent toujours la réalisation complète de nos projets ».
 
Il faut que tout Libanais lise cette lettre. Tous ceux qui ont suivi les Américains depuis des décennies ont connu le même sort.

Rien n’importe aux Etats-Unis autre que la sécurité d’Israël.
 
Après l’échec des tentatives d’amener la résistance au pouvoir, et vu  l’urgence de créer le nouveau Moyen Orient, la décision de la guerre a été prise. Bush s’attendait à l’élimination du Hezbollah en une semaine, et c’est logique, vu l’ampleur des frappes (...)  Mais ce ne fut pas le cas. Bush a exprimé sa déception et imputé la responsabilité à l’action militaire israélienne.
 
Malgré cela, Bush a exigé des Israéliens la poursuite de la guerre mais les Israéliens ont échoué. Ce qui a mis fin à la guerre ce sont les combattants et leur bravoure, non pas les traitres.
Bush a décidé de recourir à l’ONU pour sauver Israël. Les forces du 14 mars acceptent-elles ces propos américains ? Acceptent-elles de savoir que cette politique visait à sauver Israël ?

 En tout cas, Bush avait raison, parce que si la guerre s’était poursuivie, les conséquences auraient été imprévisibles pour eux.
Donc, Bush n’était soucieux ni des Libanais ni des enfants massacrés, mais il soutenait Israël. Tout le monde a critiqué Israël, seuls les Etats-Unis ont cherché à le sauver de l’isolement. Il a prétendu aussi avoir voulu sauver le gouvernement Siniora. Là dessus, c'est un menteur et fils de menteur.
 
Il était encore à la Maison Blanche lors des incidents du 7 mai. Qu’a donc fait l’administration de Bush alors? Elle n'a pas bronché...
 
Là dessus, certaines questions s'imposent: Certaines forces politiques locales n’ont-elles pas exigé la guerre contre la résistance au Liban ? Certains dirigeants n’ont-ils pas demandé de prolonger la guerre pour mettre fin à la résistance ? Bien sû que oui.

Les Français ont eux mêmes contacté le responsable des relations internationales du Hezbollah pour lui dire que toute la Communauté internationale ainsi qu’Israël étaient d’accord pour arrêter la guerre, et que seulement le gouvernement libanais était contre. Tout est enregistré dans les archives du gouvernement.
 
Faut-il garder ce dossier fermé ? Les familles des martyrs n’ont-elles pas le droit d’exiger la vérité et la justice pour juger les responsables ?
 Là encore, sachez que vous avez fait de fausses estimations sur la force et la ténacité de notre résistance. Vous avez eu tort dans vos estimations sur notre capacité à supporter les souffrances.

Le 4ème épisode : celui du 5 mai. Les décisions prises par les Etats-Unis dans le but de créer les conflits entre la résistance et l’armée et de semer la division sunnite-chiite ont été vouées à l’échec. Vous avez toujours eu tort dans les estimations à ce sujet.
 
Le 5ème épisode : celui du Tribunal International et l’acte d’accusation, dans le but de mettre de nouveau la résistance face à la communauté internationale. c'est un retour à la case départ.
Comme les accusations de la Syrie n’ont pas tenu, les Etats-Unis cherchent à accuser des jeunes chiites dans le meurtre d’un dirigeant sunnite. Une fois l’acte d’accusation publié, le gouvernement libanais enverrait alors l’armée et les forces de sécurité pour rechercher les accusés, ce qui déclenchera des confrontations. Pour les Etats-Unis, l’important est l’intérêt d’Israël, peu leur importe le Liban. Il s‘agit donc de porter atteinte à la popularité de cette résistance pour la sommer ensuite à la capitulation et par conséquent pour faciliter son élimination.
Il semble qu’il y a eu ici encore de mauvaises estimations. Ils croient que si l’on accuse le Hezbollah, lui qui est soucieux de sa réputation et de son image, il succombera immédiatement. Ils veulent conduire la résistance à la guillotine en accusant au début quelques uns de ses membres.
 
La résistance a fait savoir sa position, elle n’acceptera pas qu’un des siens soit accusé, et toutes les forces qui soutiennent la  résistance et celles de l’opposition sont toutes soudées.
 
Face à la crise politique croissante, le roi de l’Arabie Saoudite Abdallah a pris une bonne initiative en partant pour la Syrie puis au Liban, et en tenant un sommet tripartite. Le Liban vit toujours dans un climat tendu, mais nous ne sommes pas les responsables. Je vous dis que les efforts syro-saoudiens sont très sérieux et nous avons de réels espoirs quant à leur prochaine réussite. Toute conclusion qui sera acceptée par les Libanais sera surement saluée et soutenue par l’Iran.
 
Toutefois, lorsque certaines directions politiques libanaises ont senti le sérieux des efforts saoudiens visant à aboutir à une solution radicale pour le Liban en vue de le sauver, elles se sont soulevées et demandé l’aide urgente des Américains qui, d’ailleurs, ont d’autres préoccupations. Ces forces ont demandé l’aide aussi de certains pays arabes. En cas de résolution de ce problème, tous leurs rêves s'écrouleront, comme ceux de voir l’armée et la résistance s’entretuer, ou encore de voir éclater un conflit sunnite-chiite. Elles survivent grâce aux conflits, et pour cette raison, elles ont demandé l’aide extérieure.
 
Les Etats-Unis ont fait pression sur les Libanais. Il est clair que les Américains et les Israéliens s’ingèrent dans le dossier du TSL. En Israël, les noms des membres du Hezbollah qui seront accusés et les intimidations de guerre occupent la une des infos.

 

Face a ce qui précède, nous affirmons que:
-         Celui qui se figure que la résistance acceptera de livrer quelques uns de ses membres au TSL a tort. Aucun membre du Hezbollah ne sera arrêté. La main qui se tendra aux membres de la résistance sera coupée. La résistance se défendra convenablement avec l’appui de tous ses alliés.

-         Celui qui essaie de nous faire peur de l'imminence d'une guerre a tort. Celui qui nous parle de la guerre nous annonce en réalité une bonne nouvelle au lieu de nous intimider ! Nous attendons ce jour, qu’il soit inhérent à l'acte d’accusation ou sans acte d’accusation. Nous sommes prêts à toute guerre israélienne et nous réaliserons la plus grande des victoires.

-         Ceux qui misent de nouveau sur les Américains ont tort. Ils ne peuvent vous présenter quoique ce soit. Ces Américains, quand ils étaient au summum de leurs forces, vous ont abandonnés et vous ont trahis. Aujourd’hui, leur force s’amoindrit de plus en plus. Ils sont perdus, égarés, ils ne savent pas ce qu’ils doivent vous présenter. 
 
Vous avez raté toutes les occasions pour régler la situation, mais il vous en reste une seule : Nous vous avons demandé de juger les faux témoins, mais au lieu de les juger vous les protégez. Celui qui cherche la vérité juge les faux témoins et ceux qui les ont fabriqués.

Pourquoi la justice ne s’est-elle pas mobilisée pour l’instant ? Nous vous avons demandé de faire une enquête, mais vous n’avez rien fait. En réalité, certains craignent que l’ouverture de ce dossier ne mène à de grands noms et ne crée de scandale.  Vous protégez les faux témoins pour protéger ceux qui les ont fabriqués.
                                                                                   
Une véritable occasion se présente devant les Libanais pour sauver le Liban des complots américains et israéliens et de leurs complices au Liban. Il faut profiter des efforts syro-saoudiens.
Les Libanais doivent choisir entre deux options : coopérer avec la Syrie et l’Arabie saoudite, ou aller du côté des Américains. Je vous assure que nous n’avons pas peur.

C'est celui qui nous accuse qui a commis ce meurtre.
 
Nous sommes sortis victorieux de toutes les étapes précédentes. Inchallah nous ferons de même en cette cinquième , et nous vaincrons ce grand complot.
 
En ce  11 novembre, journée du martyr, nous sommes engagés à persévérer sur la voie des martyrs .
Tant qu’Israël existe, nous n’allons pas capituler.
Nous continuerons sur la voie de la résistance pour réaliser un de ces deux exploits : soit la victoire, soit le martyre".


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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 15:10

Je veux parler du bonheur

que m’offrent les hommes de mon clan

en tendant le bras ferme

à qui je remets les armes

 

Je veux parler du bonheur

que m’offrent les hommes de mon clan

lorsque sonne l’heure de la bataille

 

Je veux parler de l’indifférence

des hommes de mon clan

à l’heure de quitter leurs femmes

pour aller au combat

 

Je veux parler des Hommes


  

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 04:25

Près d'1 million de métallurgistes dans les rues de Rome à l'appel de leur syndicat de classe pour leurs conditions de travail et pour préparer les conditions de la grève générale

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.netfiom2/



 

« Nous ne donnons pas de chiffres, comptez-les vous-mêmes », en répondant ainsi samedi, le dirigeant de la FIOM laissait les journalistes submergés par la marée humaine qui avait envahi Rome ce samedi 16 octobre. Même la préfecture de police, pourtant encline à la minimisation systématique, en a tout de même compté 200 000.

La FIOM est finalement sortie de sa réserve en fin de journée pour annoncer que le cap du million de manifestants était atteint.

Peu importe les chiffres exacts, le fait que plusieurs centaines de milliers de métallurgistes italiens se soient déplacés dans la capitale italienne à l'appel de leur syndicat de classe, la FIOM, avec comme mot d'ordre la défense de leurs conditions de travail (« Oui aux droits, non au chantage: le travail est un bien commun ») était déjà une réussite en soi.

D'autant plus que le syndicat des métallurgistes, branche autonome de la CGIL ayant conservé des positions de classe que la maison-mère a délaissé depuis, exclut tout corporatisme. Au contraire, la manifestation de jeudi était axée sur l' « unité dans les luttes », la convergence des luttes, avec présence de diverses corporations industrielles, d'ouvriers en bleu de travail mais aussi d'étudiants, de précaires, de chômeurs, de retraités et d'immigrés dans le cortège.

Au-delà de simples revendications catégorielles liées à leurs conditions de travail, les métallurgistes italiens ont manifesté en bloc contre l'ensemble de la politique du gouvernement italien: remise en cause des conventions collectives; chômage de masse, chantage à l'emploi et délocalisations comme dans le cas de l'usine FIAT de Pomigliano (Chantage du patron de FIAT à l'usine de Pomigliano: alignement sur les conditions de travail des ouvriers polonais ou fermeture de l'usine); plan d'austérité pour les travailleurs et renflouements pour l'industrie (Détail du plan d'austérité du gouvernement Berlusconi: la « manœuvre »); jusqu'à la revendication de la sortie des troupes d'Afghanistan.

Toutes ces revendications étaient articulées entre elles par les manifestants et convergeaient vers la mise en échec des plans du gouvernement et du patronat.

Pour les participants et les organisateurs de la manifestation, il ne peut y avoir d'alternative politique sans lutte dans la rue, et le mot d'ordre simple scandé par les manifestants: « Grève! Grève! Grève »posait la perspective immédiate.

Ainsi était mise à l'ordre du jour la question du passage de la mobilisation à une autre étape en Italie, et ensuite de la grève générale.

La FIOM et même la CGIL posent désormais la question de la grève générale après la manifestation du 27 novembre

 

Point d'unité syndicale en Italie dans un mouvement divisé en trois tendances majeures et gangréné par le réformisme. D'une part, les syndicats jaunes que sont la CISL et l'UIL qui collaborent ouvertement avec le gouvernement. D'autre part, la CGIL, syndicat à tradition communiste, tiraillé entre une direction réformiste et une base de classe plus combative. En son sein, la FIOM, branche autonome des métallurgistes, ayant donc maintenu des positions de lutte de classe.

Les métallurgistes semblaient avoir pris acte de l'impossibilité d'une action unitaire avec la CISL et l'UIL et les insultes fusant envers les dirigeants de ces deux centrales, en particulier pour Rafaelle Bonnani, secrétaire-général de la CISL, qui n'a cessé de discréditer le mouvement dans les médias acquis au gouvernement.

Événement historique, le secrétaire-général de la CGIL Guglielmo Epifani s'est par contre joint à l'appel lancé par le secrétaire-général de la FIOM, Maurizio Landini et les deux leaders syndicaux ont défilé à la tête du cortège romain.

fiomLa question de l'amplification de la mobilisation et d'un point de chute pour une grève générale a été posée par les deux leaders syndicaux.Pour Epifani, cela reste avec prudence, en effet celui-ci a évoqué « la possibilité d'une grève générale bien que ce ne soit pas notre seule arme ». Il a tenu à exprimer encore une fois son optique « gradualiste » et son ouverture aux négociations avec le gouvernement, toutefois: « Si nous n'avons pas obtenu de réponses du gouvernement d'ici la manifestation du 27 novembre, alors nous enchaînerons avec la grève générale ».


Alternative politique et attente déçue d'une organisation de classe et de lutte, du Parti communiste italien historique

 

fiom3Landini s'est montré plus offensif lors du discours de clôture, place San Giovanni. Face aux cris venant de la foule« Grève! Grève! Grève », celui-ci leur a répondu: « Nous avons le devoir de continuer cette bataille et pour continuer il faut que nous arrivions à déclarer la grève générale. »In fine, c'est la question de l'alternative politique qui a été posée par le leader métallurgiste: « Nous n'avons pas peur des mots. Nous voulons changer cette société ».

Mais avec qui à gauche?Certains observateurs ont parlé de « Parti FIOM », sortant de son rôle syndical et se substituant à l'impuissance de la gauche parlementaire, capable seul de mobiliser l' « Italie rouge » orpheline du PCI, d'une organisation de classe, de lutte, révolutionnaire.

Entre un PD complice du gouvernement, des partis personnels tentant la formule du berlusconismede gauche (Nichi Vendola, Beppe Grillo ou Antonio Di Pietro) et des communistes empêtrés dans une Fédération de gauche qui se dirige de plus en plus vers un Die Linke à l'italienne que vers la nécessaire reconstruction du Parti communiste, la gauche italienne est tout sauf ce que le million de métallurgistes descendus dans les rues de Rome attendent.

On pourrait rajouter que là réside tout le drame de la gauche italienne depuis la dissolution du PCI en 1991.


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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 12:43
Grève générale massivement suivie en Espagne: 10 millions de grévistes et 1,5 million de manifestants manifestent leur colère contre les mesures anti-sociales du gouvernement Zapatero

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/  

Cette grève générale du 29 septembre marque un tournant dans l'organisation de la résistance des travailleurs espagnols à la politique de casse sociale orchestrée par le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero.

C'est la première grève générale convoquée par les deux syndicats majeurs espagnols – l'UGT socialiste et les Commissions Ouvrières (CC.OO) historiquement liées au PCE – depuis l'arrivée au pouvoir des socialistes en 2002 et seulement la septième depuis la chute du franquisme.

Cartel 29S-CCOO

Elle est l'expression d'un mouvement qui prend une toute autre ampleur que le premier mouvement de grève lancé seulement dans la fonction publique le 8 juin dernier. Une mobilisation d'une autre dimension ne serait-ce que par les taux de grévistes communiqués par les deux syndicats: entre 70 et 75% de grévistes, soit plus de 10 millions de travailleurs espagnols qui ont cessé le travail ce mercredi.

Par ailleurs, le mouvement bénéficie d'un très large mouvement de sympathie parmi la population espagnole qui soutient le mouvement massivement, ce qui est corroboré par plusieurs sondages publiés dans la semaine, y compris chez ceux qui ne peuvent matériellement la faire.

La politique de casse sociale du gouvernement Zapatero devient de plus en plus insupportable pour l'ensemble des salariés espagnols, et en particulier les plus modestes: baisse de 5% du salaires des fonctionnaires; coupes dans les allocations sociales; gel de toutes les retraites; recul de l'âge de départ légal à la retraite de 65 à 67 ans sans oublier la nouvelle contre-réforme du marché du travail avec généralisation d'un « CDI précaire » avec procédures de licenciements facilitées, indemnités de licenciement minorées et flexibilité dans les horaires de travail consacrée. 

C'est devant l'existence d'une très forte colère sociale que la grève générale du 29 septembre s'est imposée d'elle-même à des directions syndicales jusqu'ici frileuses à lancer un mot d'ordre appelant à la grève générale.


Un pays paralysé malgré le service minimum, l'industrie à l'avant-garde de la mobilisation

 

Un autre phénomène nouveau est la paralysie généralisée causée par le mouvement.Parmi les images marquantes de cette journée de grève: les kiosques sans journaux, les gares vides, les files d'attentes devant les arrêts de bus, les panneaux des aéroports indiquant les vols annulés ou encore les piquets devant les principales unités de production industrielle du pays.  12846388071732506265

Aucun secteur n'a été épargné.

Le Ministre du Travail lui-même, pourtant enclin à minorer l'importance du mouvement, a dû concéder que le pays fonctionnait au ralenti, admettant une baisse de consommation d'électricité comprise entre 16 et 20% dans le pays par rapport à la norme.

Les ouvriers de l'industrie ont été le fer de lance du mouvement, avec des taux frôlant les 100% dans la sidérurgie, les mines, l'automobile de 90 à 95% dans le bâtiment, les cimenteries et le bois. L'industrie espagnole a presque été totalement paralysée durant toute la journée. 

Chiffres entre 95 et 100% également dans le secteurs para-industriel de l'énergie et dans le secteur du ramassage d'ordures.

C'est dans les transports que la situation a été la plus tendue. La mobilisation massive de l'ensemble des salariés des entreprises de transport a paralysé le trafic aérien (entre 20 et 40% des vols totaux assurés), le trafic ferroviaire avec 80% des trains à grande vitesse annulés, 75% des trains de banlieue et 100% des trains régionaux ainsi que le fonctionnement du système d'autobus dans les grandes villes qui a cloué la plupart des bus aux dépôts.

C'est dans le métro, et en particulier le métro Madrilène, que se concentrait l'essentiel de la bataille symbolique.

  Le gouvernement socialiste a en effet tenté d'imposer sa loi anti-syndicale du « service minimum » aux grévistes. Si le service minimum a fait son effet, permettant le fonctionnement du réseau métropolitain, 85% des travailleurs de l'entreprise des Transports Madrilènes se sont toutefois mis en grève perturbant fortement le trafic Madrilène.

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Dans la fonction publique, les résultats sont plus mitigés, en-deçà des chiffres de la mobilisation du 8 juin: 44% de grévistes au total pour les fonctionnaires et 60% dans le milieu enseignant. 

 

1 million 500 000 espagnols descendent dans la rue défiant les intimidations policières 

 

Près d'une centaine de rassemblements étaient convoqués par les deux grandes centrales syndicales, ainsi que le PCE. Si elles ont mobilisé de façon inégale, près d'1,5 millions de salariés espagnols ont tout de même défilé dans les principales villes du pays. 

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C'est en Andalousie, bastion du mouvement communiste espagnol, que les concentrations ont été les plus impressionnantes et les mieux réparties sur le territoire. Près de 144 000 manifestants dans 12 cortèges, dont 50 000 en Séville, 20 000 à Huelva ou Cordoue, 18 000 à Malaga, 12 000 à Grenade, ont défilé sous des cris de « Zapatero démission! » et de « Zapatero menteur! ».

Dans les régions, affluence exceptionnelle à Vigo où près de 70 000 manifestants ont arpenté les rues de la cité Galicienne à l'appel des deux syndicats UGT et CC.OO ainsi qu'à Oviedo, capitale des Asturies, terre ouvrière et bastion historique des communistes, avec 100 000 manifestants. Les Asturies ont également été la région avec le plus fort taux de grévistes du pays, 87%. 

La manifestation la plus massive de la journée, en région, est celle de Barcelone, où 400 000 manifestants ont remonté le Passeig de Gracia en fin de journée, à l'appel des trois principales centrales syndicales catalanes (CC.OO, UGT et Usoc).

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Plus de 500 000 manifestants ont finalement participé au rassemblement qui clôturait cette journée de mobilisation. A Madrid, le cortège est parti à 18h30 de la place des Cibeles pour arriver dans la soirée à la Puerta del Sol, mené par les deux leaders syndicaux, Ignacio Toxo (CC.OO) et Candido Mendez (UGT). 

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De multiples incidents entre la police et les manifestants ont émaillé les cortèges dans plusieurs villes de région, ainsi qu'à Madrid et Barcelone, avant le départ des deux grands cortèges, en début d'après-midi. Plus d'une centaine de manifestants ont été arrêtés, selon les syndicats, par les forces de l'ordre dans tout le pays.De nombreux incidents entre policiers et grévistes ont été signalés devant les dépôts de bus ou à la porte d'entreprises en grève, comme devant l'usine EADS à Getafe, dans la banlieue de Madrid.

 

Là où les manifestations se sont déroulés dans le calme, comme en Andalousie, le dispositif policier déployé se révélait impressionnat et intimidant pour les manifestants. Ignacio Toxo, secrétaire-général des CC.OO a déploré les violences policières, pointant du doigt « certaines interventions disproportionnées de la part des forces de l'ordre   

Durcissement du ton... mais ouverture au « dialogue social » 

 

La conférence de presse conjointe des leaders des deux principales centrales syndicales du pays révèle une singulière radicalisation du discours. Tout d'abord, les deux dirigeants syndicaux parlent d'une seule voix pour saluer « un succès incontestable. Un succès de participation et un succès démocratique ».  

Candido Mendez, secrétaire-général de l'UGT socialiste se montre le plus offensif: « Aujourd'hui se manifeste le rejet des politiques imposées par le gouvernement et la disposition à continuer à lutter pour sortir au plus vite de cette crise et réduire le chômage, mais pour cela, sans aucun doute, il est essentiel que se produise un changement de cap dans les politiques vis-à-vis de la réforme du marché du travail, des retraites, des coupes dans les salaires des fonctionnaires, dans l'intention du gouvernement de reculer l'âge de départ à la retraite et dans la révision du budget d'Etat pour 2011 ».

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Ignacio Toxo, des CC.OO, syndicat historiquement proche des communistes mais qui a glissé depuis une vingtaine d'année s vers le réformisme, poursuit dans la même voie avec une inclination plus marquée au « dialogue so cial »: « Cette clameur, cette expression de la démocratie ne peut pas laisser impassible le gouvernement. Le gouvernement doit réagir (…). La réforme du marché du travail est réversible, voilà ce que dit la classe ouvrière de ce pays. Ce que l'on change par une loi, on peut le changer par une autre loi. Nous sommes disposés à négocier, mais à partir de la rectification ». 

Derrière le ton qui se durcit nettement de la part des directions syndicales espagnoles, reflet tant de la poussée de la base militante des syndicats que de la colère généralisée parmi les travailleurs d'Espagne, les ambiguïtés de la ligne des directions syndicales espagnoles demeurent.  

Les deux syndicats qui ont contribu à faire passer toutes les réformes néo-libérales de Gonzalez à Zapatero ne ferment pas la porte à l' « appel au dialogue social » lancé par Zapatero. Ils exigent simplement un autre projet de loi, une « rectification » du projet gouvernemental.

Devant le risque de canaliser le mouvement et de le diriger vers une impasse politique, seule la question d'une plus large mobilisation des travailleurs d'Espagne et donc de la grève reconductible et illimitée peut permettre d'en sortir. C'est la question que pose ouvertement le Parti communiste d'Espagne (PCE) dans son communiqué: « Le PCE considère, tout comme les dirigeants syndicaux des CC.OO et de l'UGT, que la grève du 29 septembre est un point de départ pour de nouvelles mobilisations, si l'orgueil de Zapatero l'empêche de voir la forêt de travailleurs qui a rempli les rues des villes de ce pays ».

 


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