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7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 15:02

La rupture est décidément un concept qui fait florès – mais pas toujours là où on l’attend. Avouons qu’il est toujours étonnant de voir une formation politique que l’on a bien connue, où l’on a longtemps milité, renier sa propre identité sur un coup politique. C'est pourtant ce que vient de faire la LCR, ou plutôt le NPA, en présentant sur sa liste pour les régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur une jemme voilée, et en l'assumant crânement – Olivier Besancenot allant jusqu'à traiter d'i"slamophobes" les dizaines de réactions hostiles et indignées.

La France, vient-on nous expliquer, « a changé », et on peut aujourd’hui porter le voile et être une militante laïque, altermondialiste et anticapitaliste. Ce voile ne serait qu’un choix personnel de l’ordre de l’intime, et ne devrait donc même pas être remarqué ou faire l’objet d’un débat.

Ceci est pourtant une position intenable. Le voile a ceci de particulier qu’il est un signe religieux très visible, exportant d’une certaine manière la dimension intime du religieux sur la place publique. Il s’expose au regard de chacun, le contraignant d’une certaine manière à l’accepter, et plus encore dans le cas d’une candidate à un mandat d’élu, qui est un personnage public. Par ailleurs, quelqu’un qui brigue un mandat doit d’une certaine manière représenter en personne et illustrer les valeurs et l’éthique qu’il défend ; en l’occurrence, la dissimulation du visage de la femme et le postulat de son infériorité, ou de sa soumission, à l’homme, n’ont jamais été des valeurs de gauche, et encore moins du trotskysme.

La LCR avait fait Mai 68 pour libérer la société, et porter la libération sexuelle ; elle avait diffusé le manifeste de Wilhelm Reich, et contribué à la fondation du MLF. Il était alors inimaginable qu’elle puisse un jour présenter une femme voilée à des élections, en se réfugiant derrière l’argument du multiculturalisme. Tout simplement parce que cette LCR était vraiment révolutionnaire et voulait, en conséquence, libérer la femme et l’homme de toutes leurs chaînes.

En réalité, le parti précédemment connu comme la LCR et aujourd’hui nommé NPA, vient d'opérer, plus qu'une rupture, un retour en arrière : Il faut mettre de côté les réserves que pouvait susciter tel ou tel compagnon de lutte et faire front commun, par machiavélisme, contre l'ennemi impérialiste. L'ennemi de mon ennemi est forcément mon ami, en somme. Qu'importe que l'on voile les femmes et qu'on les rabaisse, si on est « altermondialiste » et « anticapitaliste » !

Trotsky, aujourd’hui, doit se retourner dans sa tombe. L’histoire nous a appris que quand on commence à théoriser l’idée que la fin justifie les moyens, en général, ça se finit justement très mal.

Source : betapolitique


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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 22:11
Casablanca, le 3 février 2010

Nous,
salariés de la société Trimedia, société éditrice du Journal hebdomadaire,

tenons à préciser quelques points concernant la décision de justice prise à l'encontre de Trimedia, dont la conséquence a été la perte de nos emplois :

Nous protestons contre la mise sous scellés de nos locaux, alors que la mise en liquidation de Trimedia vient seulement d'être prononcée.

Nous protestons contre la brutalité de cette décision, qui s'est faite sans aucune explication.

Nous considérons que cette mise sous scellés nous prive abusivement de nos emplois et constitue une interdiction de fait du Journal hebdomadaire.

En effet, nous ne sommes pas dupes de cette condamnation qui, sous couvert de défendre les intérêts des salariés et d'assurer leur protection sociale en faisant appliquer la loi,
nous jette dans la précarité.

Curieuse façon en effet de défendre les droits des salariés que de les priver du jour au lendemain de leur outil de travail et donc de leurs emplois.

Nous ne sommes pas dupes, car nous ne doutons pas de la bonne volonté de nos employeurs. Nous sommes convaincus que, s'ils n'ont pas payé les cotisations dues à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et au fisc, c'est parce qu'ils n'étaient pas en mesure de le faire, et non parce qu'ils ne souhaitaient pas le faire.

Nous n'entendons pas être présentés comme des victimes que cette décision de justice viendrait délivrer.

Dans ce pays, où 40% de l'économie est totalement informelle, des centaines de milliers de personnes travaillent dans des conditions difficiles, sans aucune protection sociale et sans aucun droit. Ils sont livrés à la plus grande précarité.

Nous ne nous étonnons pas de la condamnation qui frappe, à travers Trimedia, l'ensemble du personnel du Journal hebdomadaire.

Car nous sommes convaincus que cette condamnation est la conséquence directe d'une ligne éditoriale, que nous soutenons unanimement.

D'une ligne éditoriale pour laquelle Le Journal hebdomadaire a lourdement payé, à force de pressions quotidiennes, de boycott publicitaire et de condamnations faramineuses.

La liquidation du Journal hebdomadaire ne signifie pas la fin de cette ligne, que nous nous efforcerons de faire renaître.

Les salariés du Journal hebdomadaire

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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 15:45
Belgique
LeVif/L'express

La Ligue des Droits de l'Homme attaque la loi autorisant la Belgique à expatrier des détenus vers la prison néerlandaise de Tilburg. Cinq griefs sont mentionnés.

A peine transférés, les prisonniers belges détenus dans la prison néerlandaise de Tilburg risquent bien de devoir rentrer au pays. En effet, si le recours introduit devant la Cour constitutionnelle par la Ligue des Droits de l'Homme (qui pourrait être rejointe par son homologue flamande, la Liga) est accepté, la loi en question sera annulée et les prisonniers devront rentrer.

Le recours vise en particulier la loi "portant assentiment à la Convention entre la Belgique et les Pays-Bas sur la mise à disposition d'un établissement pénitentiaire à Tilburg en vue de l'exécution de peines privatives de liberté infligées en vertu de condamnations belges". Dès le moment où cette loi avait été approuvée, la Belgique pouvait expatrier ses détenus vers Tilburg, ce qui lui permet de résoudre quelque peu les problèmes de surpopulation carcérale.

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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 16:32
Egypte

27/01/2010| AFP
Des jeunes filles égyptiennes portent le niqab dans les rues du Caire le 23 juillet 1999Des jeunes filles égyptiennes portant le niqab dans
les rues du Caire.
© AFP


Un énième rebondissement est intervenu dans le débat égyptien sur le port du voile intégral par les étudiantes. Le tribunal administratif du Caire a cassé la décision du Conseil d'Al-Azhar qui voulait interdire le niqab dans ses établissements.


Par AFP

Le tribunal administratif du Caire a suspendu mercredi une décision du Conseil suprême de la prestigieuse mosquée Al-Azhar d'interdire le port du niqab (voile intégral) dans les établissements dépendant de cette prestigieuse institution sunnite, a indiqué une source judiciaire.

Cette décision constitue un nouveau rebondissement dans le débat, émaillé de recours en justice, en cours depuis plusieurs mois en Egypte sur le port du voile intégral.

Le Conseil d'Al-Azhar avait décidé début octobre d'interdire aux étudiantes et enseignantes de porter le voile intégral, qui ne laisse apparaître que les yeux, dans les cours fréquentés par les femmes et où n'enseignent que des femmes dans tous les établissements dépendant d'Al-Azhar, notamment sa résidence universitaire.

Selon cette source judiciaire, une lycéenne du nom de Hoda Ramzi avait porté plainte après avoir été empêchée depuis octobre d'accéder à son lycée, qui dépend d'Al-Azhar, parce qu'elle refusait d'ôter son niqab.


Le niqab reflet d'un islamisme rigoriste en progression


L'avocat du cheikh d'Al-Azhar cheikh Mohammed Sayyed Tantaoui, a déclaré devant le tribunal que l'imam n'avait pas pris de décision officielle interdisant le niqab de manière absolue, mais voulait l'interdire dans les cours où il n'y avait que des femmes.

La semaine dernière, la justice égyptienne avait déjà rejeté une décision du ministère de l'Education interdisant le niqab dans les résidences universitaires et les salles d'examens.

Une grande majorité d'Egyptiennes musulmanes portent le hijab, un foulard cachant les cheveux et le cou mais laissant le visage à découvert. Le nombre d'Egyptiennes portant le niqab est toutefois en forte augmentation depuis quelques années.

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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 15:36
Mercredi 20 janvier 2010 3 20 /01 /2010 16:44
Le marxisme tend à conclure que le sentiment religieux à l’avenir continuera de s’effacer, mais ne considère pas la lutte contre les idées religieuses comme une priorité, en tout cas dans un pays développé comme le nôtre où l’indifférence en ce domaine est très répandue. Constatant ce fait certains communistes s’opposent avec force (voire avec virulence) à toute critique des manifestations religieuses actuelles, y compris dans leurs aspects contestables, et à toute action en particulier contre un intégrisme actuellement dynamique, l’intégrisme islamique.

Je pense qu’ils se trompent, car le débat n’est pas un débat culturel mais un débat bien concret : contribuons nous ici en France, en 2010, davantage à l’union du prolétariat en tolérant, en ne combattant pas l’intégrisme, ou au contraire en démasquant ce nouveau courant idéologique contre-révolutionnaire et réactionnaire, parfois même fascisant ?

Il s’agit d’une question objective, de celle que tranchent les statistiques. Supposons que le prolétariat en France soit constitué seulement des ouvriers, employés, et leurs familles, et des retraités de ces deux groupes : en relèveraient 50% des Français soient 32 millions de personnes. Les musulmans d’origine en France, d’après le décompte généreux du journal philo-clérical « le Monde » sont 6 millions. En supposant comme le fait allégrement la gauche bourgeoise communautariste qu’ils soient tous croyants, tous intégristes, et tous prolétaires (supposition triplement absurde qui n’a que le but de fixer un maximum), il y aurait six millions de prolétaires en France sensibles à notre « tolérance » .  Donc environ 18% de prolétaires français seraient agréablement impressionnés par le discours postcommuniste des refondateurs, et d’une grande partie du groupe dirigeant, mais aussi des éléments les moins lucides de l’opposition « lutte des classes » du PCF, par ce bavardage tolérant de l’intégrisme et de ces signes extérieurs d’influence (burka, etc). Reste 82% du total des prolétaires que le parti a historiquement vocation à organiser qui ne sont nullement impressionnés par tant de grandeur d’âme. Ils sont bien plutôt contrariés par la position (ou l’absence de position) du parti, car même s’ils ne sont pas toujours à la pointe de la mode, ils pensent en général que les femmes, les juifs et les homosexuels ont les mêmes droits que les autres, la Libération et Mai 68 étant passés par là.


Le prolétariat français a absorbé des foules d’immigrants depuis deux siècles, et il continuera certainement à le faire, puisque les immigrants se voient proposer en général les tâches non qualifiées et mal payées. Mais cette insertion qui ne s’est pas toujours faite sans heurts n’a pu se réaliser que par d’adoption par les prolétaires immigrés des usages majoritaires. Bref les 18% s’adaptent au 82% et non l’inverse. Et c’est toujours ainsi, dans tous les pays d’immigration, et ça va continuer.  Et pourquoi donc en serait-il autrement d’ailleurs ? Et la part réelle des prolétaires en France qui sont intégristes et musulmans, à mon avis c’est plutôt environ 1% que 18%. Spéculer que cette minorité de la minorité, qui plus est munie d’une idéologie anticommuniste, va faire la révolution, c’est complètement idiot.


Toutes autres considérations mise à part l’intégrisme ne doit pas être favorisé, même indirectement, par les communistes : il travaille très consciemment d’ailleurs, tout comme le FN,  à diviser le prolétariat en France. Il retarde le processus d’unification culturelle au sein d’une même nation, toujours à recommencer, qui est nécessaire pour que le prolétariat puisse mener des luttes victorieuses et conquérir des positions politiques. Et l’intégrisme musulman renforce dans la société, par réaction dialectique, les autres intégrismes, catholique, juif, évangélistes, et d’abord dans le prolétariat.  Lutter contre l’intégrisme est une tâche nécessaire pour les communistes qui sont sur des positions de classe, et des positions concrètes. Par contre lutter contre leurs camarades qui luttent contre l’intégrisme relève de l’ignorance, de l’aveuglement, ou de dérisoires prétentions à l’hégémonie.

 

GQ, 20 janvier 2010

 

PS : l'objectif de cet article est de démonter les arguments de certains communistes qui croient qu'il faut tolérer l'intégrisme et ses manifestations par dialectique. Il ne récapitule pas toutes les raisons qui existent de s'opposer à l'idéologue des salafistes, des Frères Musulmans etc. Ni la principale, qu'il s'agit de mouvements antisémites, homophobes, et antiféministes (et même carrément anti-femmes).

 

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