A leur tour, des femmes qui servent dans l’armée israélienne, témoignent de leur participation à l’humiliation systématique des Palestiniens, à la vioence, au vol et à l’assassinat de personnes innocentes et même d’enfants.
« Dans l’armée israélienne, une femme doit se montrer meilleure que les hommes. Lorsqu’elle humilie un Palestinien, elle doit donc le faire plus fort. »
Neuf mois après avoir publié la confession sans fard de soldats de Tsahal (l’armée de l’Etat hébreu) ayant participé à l’offensive de janvier 2009 dans la bande de Gaza, l’organisation non gouvernementale israélienne « Brisons le silence » vient de rendre public le témoignage de cinquante femmes soldates postées à différents barrages de Cisjordanie durant leur période d’« obligation militaire » (deux ans). Quelques-unes ont également servi à Erez, le principal point de passage avec la bande de Gaza.
Sous le couvert de l’anonymat, ces témoins racontent les mauvais traitements infligés quotidiennement aux Palestiniens désireux de franchir un barrage pour se
rendre d’un point à un autre de la Cisjordanie, les vols d’argent ou de marchandises perpétrés par ceux qui sont censés les contrôler, ainsi que la complicité ou le désintérêt d’une hiérarchie
qui cherche avant tout à se couvrir.
« La procédure voulait que lorsqu’on laissait un Palestinien qui avait eu l’autorisation de se rendre en Israël retourner dans la bande de Gaza via Erez, on l’emmenait à l’écart sous une tente et on le battait », raconte une soldate fraîchement démobilisée. La « correction » durant une vingtaine de minutes se déroulait en présence des officiers commandant l’unité et à en croire l’ONG, « les femmes n’étaient pas les dernières à frapper ».
Tuer l’ennui
Le rapport de « Brisons le silence » fait du bruit en Israël. La radio publique lui a d’ailleurs consacré un long débat quelques heures à peine après sa publication. Plusieurs soldats ou ex-soldats intervenant à l’antenne ont accusé l’ONG de « monter en épingle des faits isolés car il est évident qu’il y a des brebis galeuses partout ». D’autres ont estimé qu’il s’agissait d’un ramassis de mensonges puisque « Tsahal est la seule armée disposant d’un code d’éthique ». Ce qui en fait « l’armée la plus morale du monde » a estimé le vice-premier ministre Elie Yshaï en préambule au Conseil du cabinet de dimanche.
Parfois, ce « défoulement » va tellement loin que les victimes en meurent. "Parmi les cas cités figure celui d’un enfant de 9 ans abattu d’une balle dans l’abdomen après qu’il eut tenté de grimper le long du mur de séparation. Un autre enfant tué par des snipers à proximité de la colonie de Goush Etzion n’avait lui non plus pas grand-chose à se reprocher mais les soldats qui l’ont tué se sont arrangés pour inventer une histoire qui les couvrait."
Source : http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3841480,00.html
Traduction en Français : http://www.letemps.ch/Page/Uuid/03f26b90-0eb0-11df-a273-20709365d5eb