Par Riyad Hamadi - Tout
Sur l'Algérie (TSA)
Après plus de deux ans de négociations, Renault et l’État algérien ont signé, ce mercredi soir, un accord sur l’installation d’une usine automobile du constructeur
français en Algérie. Selon les chiffres fournis par Cherif Rahmani, ministre de l’Industrie, cité par l’agence officielle APS, l’investissement tournera autour d’un milliard
d’euros.
L'usine Renault, qui entrera en activité « dix‑huit mois » après la signature de l'accord, devra commencer par produire 25 000 unités par an pour
arriver « rapidement » à 75 000 unités dont une partie sera exportée vers d'autres pays hors UE, a précisé le ministre. Renault a obtenu une exclusivité de trois ans sur le marché
algérien. Cherif Rahmani n’a pas détaillé les autres avantages accordés au constructeur français : droits de douanes, allégements fiscaux, terrains, etc.
Les chiffres fournis par Cherif Rahmani suscitent déjà quelques interrogations. Comparé au projet marocain du même constructeur, l’implantation de Renault en Algérie
paraît excessivement coûteuse. Au Maroc, Renault a annoncé un investissement d’un milliard de dollars pour son usine de Tanger. Mais avec une différence de taille : l’usine marocaine
produira à terme 400 000 véhicules par an contre 75 000 pour l’usine algérienne. Autre différence de taille : au Maroc, Renault produit deux modèles, Dacia Lodgy et Dacia
Dokker contre un seul en Algérie, la Symbol.
Enfin, l’usine marocaine va exporter, y compris en Europe. « Sur le plan des échanges commerciaux, l'usine Renault-Nissan Tanger est de nature à améliorer la
balance commerciale du Maroc. En effet, 3,5 milliards d'euros d'exportations supplémentaires seront générés à terme par ce projet », écrivait l’agence officielle MAP en février
dernier au moment de l’inauguration de l’usine de Tanger. L’usine algérienne produira pour le marché local et éventuellement pour les pays africains dans une seconde étape, selon les termes de
l’accord.
Cette comparaison illustre le coût excessif du projet algérien comparé à celui du voisin marocain. Le gouvernement algérien gère le dossier Renault dans l’opacité la
plus totale. Il ne communique que très peu sur les conditions de réalisation de cet investissement. Il n'a pas dit, par exemple, combien Renault a fait payer la licence pour son implantation en
Algérie.