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C'est l'espace (un de plus mais il n'y en a jamais assez) des sans-voix, des opprimés, mais aussi celui des femmes et des hommes qui agissent pour le plus grand bien de la Révolution.

La monarchie marocaine use de l'arbitraire à Imider...

par Masinhttp://tamazgha.fr/ mardi 24 juillet 2012
 
Les associations Afafa et Tamazgha dénoncent des arrestations arbitraires de militants d’Imider par la police de la monarchie marocaine. Un autre militant, Mustapha Ouchtoubane, a été arrêté, lui, le 5 octobre 2011 et condamné, en première instance, le 1er décembre 2011, à quatre ans de prison ferme. La condamnation est confirmée par la cour d’appel de Ouarzazate le 13 février 2012, ne laissant aucune chance à ce militant.


Ces arrestations s’inscrivent certainement dans la stratégie de la police marocaine qui vise à intimider un mouvement qui tient et qui résiste maintenant depuis près d’un an. En effet, régulièrement, et ce depuis août 2011, des manifestations sont organisées par la population d’Imider pour dénoncer la holding SMI (Société de métallurgie d’Imider) qui exploite la plus grande mine d’argent d’Afrique. En effet, cette holding, filiale du groupe SNI/ONA [1] exploite la mine d’Imider depuis 1969 et fait des bénéfices parfois exorbitants alors que la population locale vit dans la misère totale. Pire, cette population est privée d’eau et assiste à l’épuisement de sa nappe phréatique. Les manifestants exigent, entre autre, que 75% des emplois soient réservés à la population locale frappée par un fort taux de chômage. Ils exigent ainsi à ce que leur territoire où est exploitée une mine d’argent qui produit une grande fortune puisse bénéficier d’infrastructures qui permettent aux citoyens de vivre dignement.

Les citoyens, à l’unanimité, se sont ainsi organisés au sein du Mouvement sur la voie de 96 qui est le cadre légitime représentant de cette commune rurale de sept villages. Ils ont fait savoir leur objectif principal à savoir "l’accès à la jouissance des richesses de leur communauté et la défense de leurs droits légitimes en tant que citoyens".

Ce n’est pas la première fois que les populations d’Imider se mobilisent contre cette société qui participe à l’enrichissement de la famille allaouite. En effet, en 1996, et pendant quarante-huit jours, les villageois occupent les abords de la mine jour et nuit et manifestent régulièrement. La police intervient pour disperser les populations, elle brûle les tentes et détruit tout ce qui s’y trouve notamment la nourriture. L’intervention musclée des forces de répression marocaines a ainsi fait vingt-deux blessés. Vingt-trois personnes, dont deux femmes, ont été arrêtées ; seize parmi elles ont été relâchées après la garde à vue et six seront condamnées à des peines de prison allant de un à deux ans.

Dix ans auparavant, en 1986, suite à la privatisation de la société, ses responsables avaient décidé de creuser un nouveau puits malgré le refus des habitants. Ces derniers tentent de s’y opposer et les autorités procèdent à l’arrestation de six agriculteurs qu’elles emprisonnent sans jugement pendant un mois.

Aujourd’hui c’est sur le mont Alban que des habitants des villages d’Imider ont installé un camp face à la mine, le long de la route nationale 10 qui relie Ouarzazate à Tinghir. Le camp est devenu un village et c’est à cet endroit que la population a partiellement coupé une conduite d’eau qui alimente la mine. Chaque jour se tient une assemblée générale où femmes, hommes et enfants s’expriment durant plusieurs heures.

Le camp vit de la solidarité des villageois d’Imider. Cette action qui, par ailleurs, réduit la production d’argent, est utilisée comme moyen de pression sur la direction de la mine par les villageois déterminés à arracher leurs droits.
Ce mouvement exceptionnel en Afrique du Nord mérite soutien et encouragement ; il serait injuste que le combat de ces courageux villageois du Moyen-Atlas ne puisse aboutir ! D’autant plus qu’il n’est pas exclu que la monarchie ait recours à la force et à la violence pour casser cette mobilisation. Un régime qui, à maintes fois, a fait preuve de barbarie est capable de tout pour protéger ses intérêts...

Ci-après le communiqué des associations Afafa et Tamazgha.

Masin Ferkal.

COMMUNIQUE
L’Etat marocain procède à des arrestations arbitraires à Imider
Cinq militants amazighs, membres du Mouvement sur la voie de 96 ont été arrêtés jeudi 12 juillet par la police de la monarchie marocaine et seront traduits devant le tribunal de Ouarzazat le 26 juillet 2012. Il s’agit de Moha Bennaser, Karim Lahcen, Faska Laadad, Taïeb Omar et Moha Ouljihad.
Le Mouvement sur la voie de 96 organise des rassemblements sur la montagne d’Alebban à Imider, près de Tinghir (sud-est du territoire marocain), depuis août 2011. Ces manifestants pacifiques exigent de la Société métallurgique d’Imider (SMI) qui exploite la mine d’argent d’Imider d’embaucher parmi les habitants de la région. Ils dénoncent également la pollution de la région par des produits toxiques utilisés par cette société et préviennent quant au risque de l’épuisement de la nappe phréatique. A signaler que la majorité des actions de cette société sont détenues par Mohamed 6, le monarque alaouite.

En décembre 2011, un autre militant du Mouvement sur la voie de 96, Mustapha Ouchtoubane, a été arrêté et condamné à une peine de quatre ans de prison ferme par le tribunal de Ouarzazat.

Nous tenons à dénoncer ces arrestations arbitraires et exigeons la libération inconditionnelle des détenus Mustapha Ouchtoubane, Moha Bennaser, Karim Lahcen, Faska Laadad, Taïeb Omar et Moha Ouljihad.

Nous appelons à la solidarité avec ces détenus ainsi qu’avec l’ensemble des détenus politiques amazighs qui croupissent dans les prisons marocaines.


Paris/Roubaix, le 23 juillet 2012.

Afafa (Roubaix) Tamazgha (Paris)

Contact :
Afafa. E-mail : associationafafa@yahoo.fr
Tamazgha. Tel : 06.52.10.15.63 / E-mail : tamazgha.paris@gmail.com



Télécharger le communiqué sous format PDF
PDF - 14.3 ko


Photos des manifestations d’Imider et de la SMI

Depuis août 2011

Portfolio

Notes

[1] SNI (Société nationale d’investissement) et ONA (Omnium nord-africain) ont fusionné le 25 mars 2010, le groupe né de la fusion est dirigé par Hassan Bouhemou, actuel homme de confiance de Mounir Majidi, Secrétaire particulier du Mohammed VI.

 

 

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