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11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 16:36

Par COMAGUER

Si Sarkozy a commis le pire, c’est à dire un coup d’Etat militaire pour imposer à la Côte d’Ivoire un Président qu’elle n’avait pas élu, c’est parce que Chirac avait créé dans ce pays une situation qui faisait de toute élection  une farce sinistre. Comment nos exportateurs d’élections démocratiques peuvent-ils sincèrement admettre qu’un pays dont la moitié est sous le contrôle brutal et prolongé de bandes armées et où le pouvoir légal du gouvernement central ne peut plus s‘exercer, puisse s’exprimer librement ?

C’est exactement ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire et il convient de rendre à Chirac ce qui revient à Chirac c'est-à-dire la honte d’avoir humilié ce pays et d’avoir décidé d’interdire, par tous moyens, toute action de desserrement par le gouvernement ivoirien légal de la tutelle néocoloniale. 

Un livre d’un universitaire ivoirien est venu récemment rétablir cette vérité historique. Le coup d’Etat exécuté par la France à Abidjan en Avril 2011 n’étant  que le parachèvement d’un processus enclenché dix ans plus tôt.

Il s’agit de « Cultures et rapports de force contre les peuples dans l’histoire – Les Africains d’hier à aujourd’hui » (L’Harmattan -2009) de JOACHIM TCHERO.

Le Chapitre IV est intitulé « La refondation ivoirienne et le putsch manqué de Septembre 2002 : une protestation déguisée de la France ». En voici le prologue

Prologue

La « 14ème Cité de la réussite » s'était déroulée samedi 13 et dimanche 14 novembre 2004 à Marseille, au palais du Pharo ; créée en 1989, elle était à sa 4ème édition marseillaise. A cette manifestation culturelle qui rassemble chaque année des personnalités pour une série de débats avec des étudiants, le président sénégalais A. Wade et son homologue français J. Chirac étaient à l'honneur. Et c'est lors du dialogue avec les visiteurs que le président français avait dévoilé au reste du monde les causes réelles de la crise ivoirienne et donné les raisons de son intervention aux côtés des putschistes.

Chirac se dit «consterné par la situation en Côte d'Ivoire» où il dénonce «une minorité agissante autour d'un régime contestable ». Il affirme que « la Côte d'Ivoire du temps de Félix Houphouet-Boigny était un modèle », et que «ses successeurs n'ont pas eu les mêmes succès », plongeant ce pays dans une « ambiance désastreuse, avec notamment une chasse aux blancs et aux étrangers ». Répondant à la supplication de Mr Wade qui évoquait la veille, samedi 13, un «chaos éternel en cas de retrait de la France de Côte d'Ivoire », Chirac rassure: «Nous ne voulons pas laisser se développer un système pouvant conduire à l'anarchie ou à un régime de nature fasciste ».

A partir de ces éléments forts, l'historien peut parler sur la crise ivoirienne; car lui, en sa qualité de messager des choses vraies, ne peut que se contraindre à s.' appuyer sur des sources précises. Les confessions du président français sont un modèle du genre; elles donnent, de fait, un visage au drame ivoirien et, dès lors, il devient pour l'historien un appel à interprétations.J'ai donc pris ma plume pour réfléchir sur le contenu de ce dialogue, et c'est le fruit de cette réflexion qui tient lieu de ma contribution à l'histoire de la guerre de Côte d'Ivoire.

Après les révélations de Mr Chirac, on peut affirmer que la crise ivoirienne est essentiellement politique; ses regrets, ses indignations et ses déterminations présentent l'intérêt de nous orienter vers les auteurs du 19 septembre - l'Elysée et ses intérimaires locaux, ainsi qu'ils nous laissent percevoir leur objectif commun: le maintien de l'ordre antérieur, en d'autres termes le retour au statu quo. La guerre de Côte d'Ivoire est ainsi le résultat de la tension déterminée par cette revendication sous-jacente, et dans cette représentation, elle n'est pas autre chose que la manifestation du courroux du suzerain contre l'un de ses vassaux africains, accusé de félonie. Ne sentons surtout pas d'anachronisme! Le pacte colonial amarre l' Afrique subsaharienne aux mœurs politiques du système féodal occidental.

Le ton est donné et la phrase que nous soulignons est une condamnation sans appel de la politique que s’efforcera de suivre Laurent Gbagbo. Chirac brandit l’épouvantail fasciste et il le sera à nouveau dans la crise des élections présidentielles de 2010/2011 par le chœur  français néocolonial. Le moment choisi par Chirac pour condamner Laurent Gbagbo n’est pas innocent. Chirac vient d’être réélu triomphalement face à Le Pen et il peut profitant de la double déconfiture de son adversaire sociale-démocrate, à la présidentielle et aux législatives  pontifier en tant que « grand antifasciste  triomphant»  et il sait que les quelques appuis que pouvait avoir Laurent Gbagbo au sein du PS français sont désormais de peu de poids. Il a donc les coudées franches et la bénédiction de Wade pour tenter le premier coup d’Etat français pour renverser Laurent Gbagbo et Joachim Tchero met au jour le projet politique ivoirien  que la France néocoloniale a décidé de combattre : « la refondation »

Introduction

C'est au cours de la campagne pour l'élection présidentielle d'octobre 2000 que le Front Populaire Ivoirien - (FPI) - avait organisé son réseau de communication autour de la notion de "Refondation" .

Ce vocable, dois-je le souligner, n'est pas celui auquel l'opposant politique Laurent Gbagbo nous avait habitué jusque-là. On a substitué ex abrupto au mot d'ordre conciliant de "transition pacifique" un néologisme impérial, sinon provocateur, dont l'effet stressant pour le camp adverse a terni cette éthique de la noblesse humaine qui donnait, jadis, un sens universel à ses réflexions politiques en même temps qu'elle incarnait, aux yeux du public ivoirien, sa volonté d'accéder pacifiquement au pouvoir d'Etat et de l'exercer dans un climat social apaisé.

Alors, que s'est-il passé entre-temps ? A quoi peut-on relier cette substitution: une formule choc à la place d'une profession d'alternance pacifique? Celle-ci annonçait un simple besoin de relève, tandis que celle-là affirme une rupture; elle va au-delà de la traditionnelle réaction négative de l'opposant à la politique de son adversaire, elle pose l'urgence d'une solution de continuité dans la vie politique ivoirienne, notamment sur le plan du choix des priorités de l'Etat. De Gaulle est mort il y a aujourd'hui plus de trois décennies (1970) ; Houphouët-Boigny n'est plus, décédé en 1993. Il parait irrationnel que le destin de la Côte d'Ivoire soit encore suspendu à leur pacte contre lequel, cependant, le concept de globalisation constitue un cinglant démenti.

Comment l'annonce de cette rupture a-t-elle été accueillie à Abidjan par les larbins de la Françafrique? Comme une félonie, un acte injurieux qui les a plongés dans une profonde dépression, étouffant chez eux toutes les qualités de l'esprit - raison, mesure, civisme, tout a sauté au profit de la passion, du mépris et de la vengeance. Et quand ce projet de rupture avec l'ancien ordre politique a reçu l'onction de la majorité de la population ivoirienne par la voie des urnes, la frustration s'est muée en désespoir et la réaction a pris la forme d'un coup d'Etat dont l'échec a contraint l'armée ivoirienne à une guerre qui dure encore.

La question est donc celle-ci : Pourquoi cette rupture dont les animateurs se sont pourtant protégés par la voie démocratique a-t-elle été la cause d'un conflit armé?

En général, quand on réfute un ordre politique, on s'attend à une réaction de la part du groupe de personnes qui l'incarne; cette réaction tout à fait classique est connue dans l'histoire sous deux aspects essentiels selon le niveau de développement politique des acteurs :

1) une bataille idéologique relevée, bâtie sur l'argumentation, la patience et la conviction qu'on peut regagner la confiance de la population et revenir aux affaires.

2) un coup de force armée, bâti sur l'ignorance, la mégalomanie avec en toile de fond, le mépris des valeurs démocratiques. Ce dernier aspect est le plus courant en Afrique noire où les dirigeants savent que leur pouvoir est injuste, c'est-à-dire analogue à l'autorité d'un maître sur l'esclave, d'un colon sur le colonisé, et qu'ils ne peuvent prétendre à un soutien populaire. Ici, on est hostiles aux urnes. Ce n'est donc pas un hasard si la Côte d'Ivoire est aujourd'hui le théâtre d'un conflit armé: l'ancien pouvoir qui se savait injuste, a fait le choix de la guerre pour revenir aux affaires. Mon rôle est de le montrer.

Joachim Tchero, après avoir détaille les principaux aspects de la refondation : liberté de la presse, décentralisation, appel aux compétences et non aux affinités tribales, assurance maladie universelle, gratuité de l’école.. explique les raisons historiques de la violence du néocolonisateur

La part de l'histoire.

La Côte d'Ivoire est une création de la colonisation; sa personnalité est un compromis entre les exigences de l'impérialisme français et les revendications de son génie personnel. Il résulte de ce particularisme géopolitique que ce pays et les autres sociétés de même type, sont astreints à la même difficulté: celle de ne pas avoir la responsabilité totale de leur existence. En effet, en créant la Côte d'Ivoire, le colonisateur avait en même temps créé une image de ce pays telle qu'il l'estimait : un marché exclusif". La paix dont les nostalgiques de l'ancien régime se vantent tant coïncide, hélas ! avec la période où cette image de marché exclusif a été acceptée par la population sans sourciller.

La cause réelle de la crise ivoirienne se trouve ainsi dans les tréfonds de l'histoire de ce pays. Qu'on le dise ouvertement ou qu'on le croie sans le dire ! Une chose est certaine : seule la volonté de rompre avec cette image est à l'origine du coup d'Etat de 2002; c'est donc une crise essentiellement politique. La rhétorique xénophobe ou islamique est une digression politicienne qui brouille la réalité et, de fait, vise à déterminer une tension au sein de l'ONU, l'objectif étant d'éveiller et d'entretenir l'antipathie de la communauté internationale à l'égard d'un régime suspect de velléités autonomistes. Et l'on comprend que la France se soit abondamment servie des médias d'information: journaux (Le Monde, L'express), radio (RFI, BBC et leur satellite Africa n°l) et télévision (TV5 monde) qui ont perdu leur âme dans le parti pris mortifiant de la désinformation.

Et de fait, le problème n'est pas nouveau; qui a dit que l'histoire ne se répète pas? En 1970, il y a eu l'affaire Gnagbe KRAGBE; pour avoir émis le vœu d'être candidat à l'élection présidentielle de cette année-là, remettant en question le principe religieux du parti-Etat - ce monstre qui était en même temps le procureur de ce marché exclusif de la France -, il avait essuyé les plâtres, traîné aux gémonies. L'appui de la conscience nationale lui avait fait défaut; mais ne nous accusons pas ! elle n'existait pas à cette époque. Il avait souffert seul, sans protester, seulement le cœur outré de pitié pour son peuple affligé, noyé en pleurs, incapable de l'assister autrement que par les larmes. Il mourut en martyr. La France était là, mais tenez-vous bien! aux côtés du bourreau, se délectant dans un silence complice du sort qui était fait à cet empêcheur de tourner en rond.

En 2002, l'enjeu n'a pas varié, il reste le même: réaménager l'image du pays en le sortant de l'ornière coloniale. La nouveauté, c'est l'inversion des rôles des acteurs: d'un côté, c'est l'Etat lui-même qui prend l'initiative du changement; de l'autre, la France qui se désolidarise de l'Etat, devenu «fasciste *» à ses yeux. Alors Chirac en idéologue policier des intérêts de la France, s'appuie sur les reliques de sa culture classique pour prendre position: «Décamper sans demander ce qu'on me doit! Endurer que la France impute à ma mémoire d'avoir mal soutenu ses intérêts! Respecter des accords de défense dont mon âme égarée voit la perte assurée! N'écoutons plus toute pensée qui me détourne du devoir. Allons, mon bras, sauvons; du moins "honneur puisque après tout il faut perdre la Côte d'Ivoire' »,

Nous sommes là en pleine tragédie, et sur ces entrefaites, J. Chirac prit le maquis de l'intrigue contre le régime ivoirien _ retour aux réflexes libérateurs de 1940-1944, mais cette fois avec moins de noblesse, hélas! C'est lui l'opposant effarouché à la "Refondation", le vrai chef de la rébellion du Nord; c'est lui, au titre de son expertise militaire, qui pilote Soro et ses hommes depuis l'Elysée, assuré de la caution morale des leaders des principaux partis politiques ivoiriens, à savoir le PDCI-RDA et le RDR.

Ayant manqué  sa première tentative de coup d’Etat  Chirac ne va pas renoncer  et le sabotage de la présidence du régime Gbagbo se poursuivra sans relâche- la droite néocoloniale reste aux affaires  en France  pendant toute la période - jusqu’au putsch d’Avril 2011.

La situation présente en Côte d’Ivoire montre , à l’envie, qu’il s’est agi d’une victoire à la Pyrrhus et que le démantèlement de l’état de droit auquel s’étaient pendant dix ans livrés les « rebelles » de Ouattara dans le Nord du pays s’est aujourd’hui étendu à la totalité du pays .Le retour des sociaux-démocrates au pouvoir en France annonce-t-il une remise en question de la politique néocoloniale initiée par Chirac et prolongée par Sarkozy ? Nul ne peut  aujourd’hui l’affirmer tant sont encore visibles les stigmates de la capitulation politique de 2002 : l’échec électoral de Jospin a débouché dans le quart d’heure qui a suivi son annonce officielle par l’acceptation sans conditions d’une union nationale immédiate sur laquelle a prospéré le sarkozysme, mais ce qui est acquis c’est qu’existent maintenant en Côte d’Ivoire et dans la diaspora ivoirienne et plus largement en Afrique les forces sociales suffisantes pour contraindre le nouveau gouvernement français à accepter l’indispensable « refondation » ivoirienne.


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11 juillet 2010 7 11 /07 /juillet /2010 19:47


Par Maurice Lemoine - Le Monde Diplomatique     

Porteur d’un faux passeport guatémaltèque au nom de Carlos Adolfo González Ruiz, M. Francisco Chávez Abarca a été arrêté par le Service bolivarien de renseignements (Sebin), le 1er juillet dernier, à l’aéroport international Simón Bolívar de Maiquetía (Caracas). Placé sur la liste rouge des terroristes recherchés par Interpol, ce Salvadorien a longtemps été le bras droit de M. Luis Posada Carriles en Amérique centrale.

Opposant historique à la révolution cubaine, M. Posada Carriles (83 ans), cubano-vénézuélien (il a la double nationalité), est l’auteur intellectuel de l’attentat qui, le 6 octobre 1976, organisé depuis Caracas, a détruit en vol, à La Barbade, un DC-8 de la Cubana de Aviación, faisant soixante-treize victimes. Arrêté, non encore jugé, il s’est évadé en 1985 de la prison vénézuélienne où il était incarcéré, avec l’aide de la Fondation nationale cubano-américaine (FNCA, créée à l’instigation de Ronald Reagan et basée à Miami) et de la Central Intelligence Agency (CIA). Cette dernière utilisera ses services au Salvador, où il coordonnera l’agression contre la révolution sandiniste, en lien avec le lieutenant-colonel Oliver North (pour l’administration américaine), les barons de la drogue colombiens (pour le financement de la « cause ») et la « contra » (pour l’exécution). C’est depuis l’Amérique centrale que, en 1997, financé par la FNCA, il va organiser une vague d’attentats contre des hôtels de La Havane.

M. Chávez Abarca fut l’un des poseurs de bombes. L’une d’entre elles explosa le 12 avril 1997, dans la discothèque de l’hôtel Meliá Cohíba, provoquant d’importants dégâts ; une autre, dissimulée au quinzième étage du même établissement, put être désamorcée à temps. Sur instruction de M. Posada Carriles, M. Chavez Abarca, recruta et entraîna – entre autres –, pour le même type de « travail », deux autres Salvadoriens, MM. Otto Rodríguez Llerena (arrêté lors de sa seconde mission à La Havane, le 10 juin 1998) et Raúl Ernesto Cruz León. C’est l’un des engins explosifs posé par ce dernier, le 4 septembre 1997 (il fut détenu le soir même), dans le lobby de l’hôtel Copacabana, qui, outre de nombreux blessés, tua un jeune touriste italien, Fabio Di Celmo.

Chef d’une bande de criminels de droit commun liés au narcotrafic et à la contrebande d’armes, M. Chávez Abarca fut ultérieurement arrêté en septembre 2005, au Salvador, et condamné pour vol organisé d’automobiles et escroquerie. Il fut libéré le 28 octobre 2007, sans qu’à aucun moment les autorités judiciaires salvadoriennes ne s’inquiètent du mandat d’arrêt d’Interpol et des charges pesant sur lui à Cuba, qui réclamait son extradition.

Après sa détention à Caracas, M. Chávez Abarca a avoué être entré au Venezuela pour évaluer la possibilité d’y créer, en lien avec des membres radicaux de l’opposition, des troubles et des attentats de nature à déstabiliser le pays, à la veille des élections législatives de septembre prochain.

Le 7 juillet, M. Chávez Abarca a été extradé par les autorités vénézuéliennes à Cuba, où il sera jugé pour son rôle meurtrier dans les événements de 1997. Ce procès et les révélations qu’il risque d’entraîner devraient permettre aux médias – pour peu qu’ils s’y intéressent – de revenir sur deux scandales qui mettent directement en cause les Etats-Unis.

C’est pour avoir pénétré les groupes d’extrême droite de Miami, complices et financiers de MM. Posada Carriles et Chávez Abarca, que cinq agents cubains – MM. Gerardo Hernández, Ramón Labañino, René González, Fernando González et Antonio Guerrero – pourrissent actuellement dans des établissements pénitenciers américains. Le 17 juin 1998, fort des informations qu’ils avaient recueilli et transmis, La Havane a communiqué au Federal Bureau of Investigation (FBI), après en avoir informé le président William Clinton, un dossier exhaustif et précis sur les commanditaires des opérations criminelles menées contre l’île et résidant en territoire américain. Las ! Ce sont ces cinq Cubains que le FBI a arrêtés (le 12 septembre 1998) et a fait condamner, au terme d’un procès ubuesque tenu à Miami, à des peines démesurées (de quinze ans d’emprisonnement à une double perpétuité) pour « conspiration en vue d’espionner les Etats-Unis ».

En revanche, et bien que le 15 novembre 2007, la sous-commission des droits de l’homme de la Chambre des représentants ait établi sa responsabilité dans « plusieurs actes terroristes » – dont celui qui a pulvérisé le DC-8 de la Cubana de Aviación –, M. Posada Carriles vit tranquillement à Miami, seulement inquiété, au long d’une procédure judiciaire qui n’en finit pas de s’éterniser, pour « être entré illégalement sur le territoire des Etats-Unis ».

http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-07-09-Reseaux-cubano-venezueliens - juillet 2010

 

Autres liens

http://www.vtv.gob.ve/noticias-nacionales/39132

http://www.vtv.gob.ve/noticias-nacionales/39249

http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=10875&lg=fr

 


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7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 21:05

 

 

Afrique-du-Sud

Eugène Terre’Blanche :
retour sur la vie d’un dangereux raciste



Personnage violent sous des dehors folkloriques, l’extrémiste Eugene Terre’Blanche, tué samedi à l’âge de 69 ans, a consacré sa vie à la défense de la suprématie blanche en Afrique du Sud.


Eugène Terre'Blanche : retour sur la vie d'un dangereux raciste


Par L'international Magazine - Le 07/04/2010 

Souvent vêtu de kaki, parfois d’un masque qui révèle des yeux bleus perçants, le leader du Mouvement de résistance afrikaner (AWB) n’a jamais caché son admiration pour Adolf Hitler. L’emblème de l’AWB, composé de trois "7" en étoile, évoque la croix gammée sous l’aigle nazi.

Taxant les dirigeants du régime ségrégationniste d’apartheid de "libéraux", Terre’Blanche plaidait pour la création d’un "Volkstaat", un territoire autonome pour les Afrikaners, les descendants des premiers colons européens qui parlent une langue dérivée du hollandais.

Après la libération du héros de la lutte anti-apartheid Nelson Mandela, il a tenté de faire dérailler la transition démocratique en organisant une série d’attentats meurtriers. Il assure alors, à propos des négociateurs : "Nous allons les frapper de toutes nos forces, violemment. Nous allons leur faire mordre la poussière." A l’époque, son style flamboyant (il se déplace à cheval, entouré de sa garde) et ses qualités d’orateur lui valent une certaine notoriété.

Mais son caractère incontrôlable et sa violence revendiquée inquiètent même les partisans de l’apartheid. L’abolition du régime ségrégationniste et une peine de prison pour tentative de meurtre achèveront de le marginaliser.

Né le 31 janvier 1944 dans le village de Ventersdorp (nord-ouest), Eugene Terre’Blanche s’engage dans la police avant de reprendre la ferme familiale près de la bourgade, à une centaine de km à l’ouest de Johannesburg. En 1973, il fonde l’AWB avec six amis pour contrer "l’abandon" des intérêts blancs par le régime d’apartheid. Le mouvement sort de l’ombre en 1979, lorsque certains de ses membres enduisent un historien de goudron et de plumes. Depuis sa ferme, Terre’Blanche étend son influence, se rendant surtout dans les exploitations agricoles du nord du pays où il multiplie les discours enflammés en afrikaans.

Les autorités le surveillent de près et découvrent en 1982 une cache d’armes sur la ferme de son frère, qui lui vaut une condamnation avec sursis. En 1991, le dernier président de l’apartheid, Frederik de Klerk, se rend à Ventersdorp. Les hommes de Terre’Blanche le défient : quatre personnes sont tuées dans les affrontements. Deux ans plus tard, l’AWB pénètre à bord d’un véhicule blindé dans le World Trade Center de Johannesburg, où se tiennent des négociations pour la transition. L’attaque sera vite contenue.

Mais, deux jours avant les premières élections multiraciales, en avril 1994, un attentat à la bombe de l’AWB dans le centre de la capitale économique fera neuf morts. La justice ne lui permettra pas de mettre d’autre attentats à exécution. En 2002, il est condamné à cinq ans de prison pour avoir battu à coups de barre de fer un vigile noir à qui il a causé des lésions cérébrales irréversibles.

Remis en liberté conditionnelle pour bonne conduite en 2005, Terre’Blanche tombe dans un oubli relatif, jusqu’à son meurtre samedi par deux de ses ouvriers agricoles. Il aurait refusé de leur verser un salaire mensuel de 300 rands (30 euros).

Auteur de diatribes contre le "pouvoir communiste noir", Terre’Blanche aimait dire : "Si Mandela ne nous donne pas notre Volkstaat, nous combattrons jusqu’à conquérir l’ensemble de l’Afrique du Sud."



*Le titre est de nous : Djamal Benmerad

 

 

 


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