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1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 15:30

Par http://www.resistance-politique.fr/

Eric Cantona Il est quand même sympa, ce Cantona ! Avec son air de gros macho, il a quand même mis un beau tir au but !

Tu as raison, grand-mère ! Ce qui est stupéfiant, ce sont les réactions de tous ces réactionnaires, amis des banques, qui se sont franchement affolés. Et avec ce ton bien a eux, moraliste, hautain et méprisant. Christine Lagarde gagne la palme en essayant de renvoyer Cantona dans ses 18 mètres: à chacun son métier, explique-t-elle. Elle ferait mieux de jouer au foot, elle serait peut-être bonne ?

Et les arguments les plus farfelus sont donnés : « les bandits vont attendre à la porte de la banque pour vous dévaliser », « c’est jouer contre les plus pauvres qui ne pourront plus avoir de crédits », etc.

Mais la vérité, c’est que Cantona tape effectivement là où ça fait mal !

 

Et tu crois alors que ça pourrait marcher ? On retire tous notre argent, et c’est la grande chute ?

Oui, et c’est tellement vrai que les banques ont pris des mesures pour se protéger. Les salaires sont versés par virement bancaire, et les achats de plus de 3.000 € doivent se faire par chèque et non en espèce. De plus, ta banque peut t’imposer un délai pour un retrait qu’elle jugera important. Mais, une file d’attente à l’entrée d’une banque peut réellement créer un mouvement de panique et la faillite de la banque : ça c’est déjà produit.

Mais l’essentiel n’est pas là. Cantona a eu le mérite d’exprimer l’hostilité croissante de la population à l’égard des banques.

 

Ben oui, les banques spéculent avec notre argent !

Exact, mais ça n’a pas toujours été comme ça. Après la grande crise financière des années trente, il a été imposé aux banques de choisir leur métier : ou elles étaient banques de dépôts, ou elles étaient banques d’affaires ; elles ne pouvaient pas faire les deux. Une loi a été prise dans ce sens aux Etats-Unis en 1933. Mais elle a été abrogée en 1999 ! En effet, les banques d’affaires se plaignaient de ne pas avoir assez de liquidités pour se lancer dans les spéculations les plus folles, alors que les banques de dépôts en regorgeaient. Depuis cette date, l’argent des dépôts, le tien par exemple, a pu être utilisé pour spéculer. Moins de 10 ans plus tard, ça a donné la crise des subprimes, comme je te l’ai déjà expliqué.

 

En France, la même banque a une branche pour les dépôts, et une branche pour les « affaires ». Evidemment, si les « affaires » rapportent de l’argent, ce n’est pas pour autant que ton dépôt va en profiter ! Mais si elle perd de l’argent parce qu’elle a fait des investissements stupides, elle menace de se mettre en faillite et exige de l’Etat, qui est à sa botte, de rembourser les sommes perdues. C’est la règle du capitalisme de « privatisation des profits et de socialisation des pertes ». Comme ça, les banques peuvent rétablir leurs comptes. Mais si l’État qui a renfloué la banque n’a plus les liquidités pour faire face à ses dépenses courantes (payer les salaires des fonctionnaires par exemple), la même banque a le culot de lui imposer des taux d’intérêts exorbitants, sous prétexte « qu’il y a un risque » ! C’est ce qui c’est passé en Grèce, en Irlande et maintenant au Portugal. Et cela arrivera certainement en France.

Alors, ça s’appelle l’austérité pour le peuple, l’opulence pour les banques !

 

Mais ça devrait être interdit de faire ça.

Je suis bien d’accord avec toi. Le problème, c’est qu’en France, une loi a été votée en 1973 (c’est Pompidou qui était Président de la République) portant sur le statut de la Banque de France, et qui dit que « le Trésor public peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France ». Avant cette loi terrible, et qui, à l’époque est passée assez inaperçue, l’État pouvait emprunter de l’argent à la Banque de France, et sans intérêts.

L’État remboursait au fur et a mesure de ses recettes, en particulier les rentrées d’impôts. Au pire, il demandait à la Banque de France de fabriquer des billets de banque en plus, ce qui pouvait entraîner une dévaluation du franc.

Mais maintenant, si l’État veut emprunter de l’argent, il ne peut le faire qu’auprès de banques privées, et en payant des intérêts, et même beaucoup d’intérêts !

 

Mais c’est quand même bizarre qu’un gouvernement vote une loi qui le pénalise à ce point !

C’est sûr, que c’est bizarre ! La question à se poser est : qui a le pouvoir ? Est-ce le gouvernement issu d’élections qu’on dit démocratiques, ou est-ce justement le capital bancaire qui lui dit : toi, tu ramasses les impôts, et nous, on les encaisse !

 

Et alors, on fait comment ?

Le programme est simple. Il est nécessaire de revenir à la séparation entre banque de dépôts et banques d’affaires. Et d’imposer à ces banques d’affaires d’assumer leurs propres risques.

C'est-à-dire leur interdire la spéculation, et ne leur laisser que la possibilité de faire du crédit productif. Bien sûr, il faut recréer une Banque de France indépendante, chargée de la monnaie nationale et de la stratégie financière. Donc, en gros, c’est nationaliser les banques ! Et comme les actionnaires ont multiplié plusieurs fois leur mise depuis trente ans, il n’est même pas nécessaire de les indemniser !

 

Oui, mais ça va être dur ! Bruxelles ne sera jamais d’accord ! Surtout que, quand tu parles de monnaie nationale, tu parles du franc, pas vrai ?

Exact. Donc il faut sortir de l’Europe. Et discuter de tout ça avec tous les gens qui sont d’accord avec nous pour sortir de l’Europe, même s’ils ne sont pas communistes. C’est la grande alliance, grand-mère !


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