A plusieurs reprises, notamment aux meetings socialistes de Toulouse et de Strasbourg, les photojournalistes ont été empêchés de travailler au pied de la tribune comme c’est le cas habituellement dans les réunions publiques.
Par Christian pour Le Torchon Rouge
Ainsi le 24 avril à Toulouse, dés l’arrivée en scène de la Première secrétaire du PS, Martine Aubry, les reporter photographes ont été repoussés vivement et sans contestation possible vers les côtés de la salle, loin de l’intervenant politique, ou bien face à la tribune, mais très éloignés de celle-ci en fond de salle derrière le public.
Il ne restait alors aux photographes, qui rappelons le sont journalistes professionnels, qu’une seule possibilité et qu’un seul angle de travail : photographier la mise en scène préparée à l’attention des médias, la « belle image » du leader sur fond de drapeaux agités par des militants judicieusement placés « au bon endroit ». Et que ce soit à Toulouse, à Strasbourg ou ailleurs l’image sera la même…
Jusqu'à présent, seule la présidence de la République et son ex-candidat nous avait habitués à ces méthodes.
Ces restrictions sont imposées alors que l’emplacement naturel des reporter photographes, au plus prés de l’intervenant, ne gêne en rien la vision des spectateurs et sans qu’aucune raison de sécurité manifeste ou d’impératifs organisationnels ne soit justifiées.
Les velléités des communicants politiques d’imposer leurs règles aux journalistes et notamment aux photojournalistes sont de plus en plus fréquentes : déterminer le choix de l’angle pour une prise de vues valorisante et conventionnelle. On sait que le PS loue les services d’une agence de communication pour sa campagne européenne dans le Grand Sud. A quand le photographe unique distribuant à l’ensemble des médias des images choisies et visées par le leader et ses conseillers ?
Le contrôle imposé de l’image doit cesser
Aucune censure ni atteinte à la liberté d’informer (et donc au droit du travail) n’est
tolérable, que ce soit pour le professionnel comme pour le lecteur. Le journaliste, photographe ou rédacteur, doit pouvoir « écrire », donc décrire l’événement qu’il couvre, de la façon
la plus complète, indépendante et libre, avec une liberté de mouvement réelle, dans le respect des règles de déontologie de sa profession.
Extrait des Recommandations de la Fédération Européenne des Journalistes relatives à l’accréditation des photographes pour les événements importants adoptées par le Comité Directeur de la FEJ, Zagreb 2007 : « Les photographes et journalistes n’accepteront des restrictions à leurs mouvements que pour des raisons de sécurité manifestes ou de stricts impératifs organisationnels. Ils resteront libres de prendre des photos à tout moment. Leurs seules limites seront celles imposées par les principes éthiques du journalisme, notamment ceux relatifs à la protection de la vie privée ».